ORDRE GENERAL N° 2
3 ème Division Blindée
11 ème Régiment de Cuirassiers
ETAT- MAJOR
Au moment où va nous quitter notre camarade GEYER, qui avant moi eut l’honneur de commander le 11 ème Régiment de Cuirassiers et auquel celui-ci doit en partie sa fierté de vivre, je veux pour vous tous, Anciens du VERCORS d’abord, puis récents cavaliers des heures glorieuses de ROMANS et de LYON, derniers arrivés des VOSGES et de l’ ALSACE, lui dire votre au revoir.
Affecté aujourd’hui à un poste de choix auprès du Gouverneur de Lyon, c’est avec le coeur gros qu’il nous quitte, mais soutenu par ce sentiment qui fait notre force : le respect des ordres et la discipline.
Et aussi avec la certitude que dans le coeur de tous, il laisse l’ ineffaçable souvenir qui fera toujours qu’à l’heure du danger, au 11 ème Cuirassiers, le nom de THIVOLLET suscitera dans l’avenir, si besoin en était, autant d’ héroïsme qu’il en fit lever dans le passé.
Car si les hommes passent, l’âme demeure, avec elle le sentiment du devoir. Celui qui nous quitte aujourd’hui, laissera au 11 ème Cuirassiers une partie de lui-même, comme nous y laisserons en le quittant un peu de notre souvenir.
Le 11 ème vivra fort, brave et discipliné, puis soudé et plus solide de sacrifices consentis par tous, en l’honneur de son étendard, du sacrifice suprême pour les uns qui sont tombés sous ses plis, des sacrifices moins glorieux mais plus âpres du travail quotidien de la discipline acceptée pour la grandeur à retrouver dans une France libérée par la foi de tous, ceux des LECLERC et KOENIG, ceux d’ ITALIE et d’ AFRIQUE, comme ceux de la Résistance.
Signé : d’ ELISSAGARAY
PITHIVIERS le 7 Juin 1945
Copie certifiée conforme Le Lieutenant-Colonel MADELIN, Commandant le 11 ème Cuirassiers
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1er ARMEE FRANCAISE
11ème REGIMENT DE CUIRASSIERS
ORDRE DU JOUR 27
Je quitte le commandement du régiment, de notre régiment, car vous et moi, officiers, sous officiers, brigadiers, cavaliers, du Grand Serre et du Vercors, sommes les artisans de sa constitution autour de l’Etendard dressé dans la tourmente. Vous vous êtes groupés ; vous avez juré de le défendre et de le faire vivre. Porté par vous sur le chemin de la gloire, il a pu résister à tous les orages éclatant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Il est encore, et toujours debout après un passé que personne ne peut ignorer.
A celui qui ignore, montrez la carte et votre insigne et désignez la route jalonnée par les croix de nos morts.
Vous les conduirez ainsi du Grand Serre au Vercors à Romans et des Vosges en Alsace.
Le sacrifice de nos compagnons d’armes n’aura pas été vain. Si l’Etendard flotte encore, si le Régiment du 11 éme vit et espère, n’est-ce pas à eux que nous le devons.
Nous nous devons donc de rester forts, de garder notre cohésion, notre allant et notre mordant de cavaliers afin d’être dignes d’eux.
Le devoir ne se termine qu’avec la vie et si aujourd’hui je vous tiens ce langage, c’est que j’ai la conviction que vous le comprenez et que nous communions dans la même pensée.
Si ma peine de quitter ce commandement est grande, que votre inquiétude s’apaise, je reste avec vous et vous demande instamment d’apportez une ardeur accrue à votre travail, à votre instruction, à votre discipline. J’attends de vous la grande satisfaction de me faire confiance comme part le passé et plus encore de me le prouver en faisant confiance à votre nouveau chef, je veux que vous lui témoignez la même affection dont vous avez constamment fait preuve à mon égard. Il faut que le Régiment soit un cadeau de choix que je puisse offrir à celui qui maintenant vous conduira vers de nouveaux horizons. Je sais que je peux comptez sur vous.
Vous accomplirez votre devoir comme par le passé et fournirez l’effort qu’il vous demandera pour vous adaptez rapidement à votre nouvelle arme : le char. Du courage et au travail.
Pensez souvent à nos morts et gardez pieusement leur souvenir. Le Régiment ne peut pas périr avec les passés de gloires anciennes et récentes qu’il a conquis au pris du sang.
Nous leur devons de demeurer.
Ne l’oubliez jamais : TOUJOURS AU CHEMIN DE L’HONNEUR.
Pour la France et pour le 11ème CUIRASSIERS.
Le chef d’escadron GEYER THIVOLLET
Le 24 février 1945.
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9 ème R.C.A
N° 61/OP
Le Lieutenant-Colonel de LABARTHE, commandant le 9ème R.C.A.
à
Monsieur le Chef d’ Escadrons CDT le 11 ème Régiment de Cuirassiers,
Les escadrons des Capitaines BOUCHIER et JURY ont servi sous mes ordres du 20 au 25 octobre.
Je tiens à vous dire combien j’ai apprécié leur esprit de discipline, leur dévouement et leur mépris du danger.
Désireux de se battre et d’imposer leur volonté à l’ennemi ils ont rempli la mission qui leur était dévolue avec la meilleure bonne volonté et la plus grande conscience, malgré la situation pénible du fait des intempéries, et dangereuse par la proximité de l’ennemi.
J’ai l’honneur de vous demander de vouloir bien transmettre aux Capitaines BOUCHIER et JURY et à leurs escadrons, mes remerciements et mes félicitations.
Je suis prêt à transmettre au Commandement des propositions de citations que vous jugerez bon de faire établir en faveur de militaires blessés ou ayant fait preuve d’un courage particulier.
Signé : de LABARTHE
P.C, le 26 Octobre 1944
Copie certifiée conforme Le Lieutenant-Colonel MADELIN, Commandant le 11 ème Cuirassiers
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REMISE DE LA CROIX DE GUERRE
A L’ETENDARD DU 11 EME CUIRASSIERS
Mes chers amis,
Faut-il vous dire que si, au cours de mes multiples tournées d’inspection, je m’efforce d’être d’une impartialité absolue, mon coeur a pourtant ses faiblesses. Et ces faiblesses vous le devinez, sont pour les anciens régiments de ma première année.
A ce titre, le 11ème CUIRASSIERS m’est doublement cher. D’abord parce qu’il perpétue le souvenir de la cohorte magnifique que j’eus l’immense honneur de mener à la victoire. Ensuite parce qu’il est l’un des représentants les plus authentiques de ces maquis qui rallièrent en masse l’armée venue d’ Outre Mer et lui apportèrent la fraîcheur et la générosité de leur enthousiasme en même temps que la pureté de leur mystique.
Reformé dans la clandestinité par le Commandant THIVOLLET, votre régiment est entré de plain-pied dans l’Histoire par une épopée glorieuse entre toutes, celle du VERCORS.
Le VERCORS, nom qui symbolise à jamais la volonté de la FRANCE de ne pas subir la défaite et le sursaut héroïque de son peuple pour retrouver la liberté.
Il était juste qu’un tel fait d’armes fût magnifié et récompensé par la Croix de Guerre avec palme que je viens d’ épingler sur votre étendard : l’étendard du régiment du VERCORS.
Mais ce ne sont pas là ses seules lettres de noblesse.
Regroupé dans l’ombre après cette lutte épique, le 11ème CUIRASSIERS attend pour réapparaître en scène, l’heure de la Libération. Elle sonne le 15 Août 1944 avec le débarquement des Alliés sur les côtes de Provence. Descendant de la montagne, les escadrons du Commandant THIVOLLET se ruent sur ROMANS, enlèvent la ville de haute lutte aux grenadiers de la IIème Panzer, puis entrent dans LYON où ils retrouvent les divisions de la 1ère Armée Française venues par l’autre rive du Rhône. Entre elle et eux le pacte est aussitôt conclu qui va permettre au 11è Cuirassiers d’ajouter une nouvelle page de gloire à son livre d’or. Amalgamé aux Coloniaux et aux Légionnaires de la Division BROSSET, il se bat durement durant tout l’hiver 1944-1945 dans la trouée de BELFORT, dans les VOSGES et en ALSACE enfin, où il arrête sur l’ Ill, l’ultime coup de boutoir de la Wehrmacht qui tente de nous reprendre STRASBOURG.
Ramenés à l’ arrière pour prendre un repos bien mérité après sept mois de combats incessants, les escadrons THIVOLLET entreront alors dans la composition de la IIIème D.B Grande unité uniquement formée de F.F.I qui participera à l’ occupation de l’ Allemagne.
Fier passé vous avez le droit de concevoir le plus légitime orgueil comme le devoir de rester digne des grandes leçons qu’il comporte.
Leçon de volonté et d’ énergie en premier lieu. De cette volonté et de cette énergie qui permirent à nos maquisards, voici quatre ans, de tenir tête à l’oppresseur avec un armement et un équipement dérisoires et à un contre cent, puis d’ affronter avec les mêmes pauvres moyens, la bataille rangée où ils se révélèrent égaux aux meilleurs.
Leçon d’ union aussi. Cette union dont la 1ère Armée Française a donné un exemple unique en fondant dans le même creuset et au souffle de la même foi des hommes venus de tous les horizons.
Oui, grandes leçons, bien propres à exalter vos âmes et à les porter vers l’effort permanent et chaque jour plus vigoureux qu’exigent le redressement de notre pays et la mise en condition de son armée.
Jeunes du 11 ème CUIRASSIERS, souvenez-vous de vos anciens et puisez dans leur exemple ces deux vertus qui doivent rester votre loi :
La fidélité du devoir et l’amour de la patrie.
Général de LATTRE de TASSIGNY
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Le 05/05/1944
Patrick à Bayard
J’ai l’honneur de vous rendre compte de ce que la ligne HT de Pizancon a sauté, lundi 1er mai à 5h10 du matin à la Balme de Rencurel.
Les trois premiers pylônes ont été complètement fauchés et le quatrième a jailli avec violence telle qu’il a retombé sur une autre ligne HT proche de l’endroit provoquant ainsi la destruction de cette seconde ligne. Les gerbes d’étincelles étaient telles que Saint Martin et Saint Julien étaient éclairés comme en plein jour.
On estime que la remise en état de cette ligne demandera au moins un mois mais d’ors et déjà une autre destruction est prévue vers Saint Nizier et sera faite très prochainement.
Respectueusement
Patrick
Le 15/05/1944
Patrick à Q.G
J’ai l’honneur de vous soumettre différents terrains de parachutages de guérilla pour le jour J. Certains de ces terrains sont déjà donnés mais étant donné leur situation géographique, ils pourront resservir sans inconvénient.
1) Terrain de Saint Martin | 1,3 E de 3G 40 |
(Cavaliers) | 2 N de 50G |
“Les cavaliers sont toujours là” |
2) Terrain de l’Ossance | 6 E de 3G20 |
(Bonaventure) | 8 N de 49G80 |
“Toujours au chemin de l’honneur” |
3) Terrain du chalet | 4 E de 3G20 |
(Forêt de Lente) | 7 N de 49G80 |
“La cavalerie est l’arme de la décision” |
4) Terrain de Vassieux | 2,5 E de 3G20 |
(Gabin) | 4 N de 49G80 |
“Ça ressemble à la bête humaine” “La Kasba était son asile” |
5) Terrain de Méaudre | 5 E de 3G40 |
8 N de 50G | |
“Les cuirassiers sont de fiers cavaliers” |
6) Terrain de Tullins | 6,3 E de 3G40 |
2 N de 50G20 | |
“Tirailleurs couscous” |
7) Terrain de la Grande Cabane | 4,8 E de 3G40 |
2,3N de 49G80 | |
“Le révolver est enrayé” |
Respectueusement
Patrick
Patrick à Bayard
J’ai l’honneur de vous rendre compte que la ligne HT d’ Alsace Lorraine 60 000 volts a sauté le 3 mai à 2 heures du matin à Respelin.
L’immobilisation est environ 8 jours.
Respectueusement
Patrick
Le 17/05/1944
Patrick à Cavalier
J’ai l’honneur de vous rendre compte que :
1) Edouard a été arrêté il y environ 10 jours.
2) Sylvain n’a donné signe de vie depuis plus de 8 jours.
3) L’avis de Lemoine est d’annexer purement et simplement la 6eB.C.A.
4) Il n’est pas possible de transférer le terrain de Vassieux pour cette lune. Il faudra en faire la demande pour la prochaine lune.
5) Les propositions de nomination ont été signées par Didier et partent aujourd’hui à Alger suivant le relevé ci –joint qu’en a fait Lemoine.
6) Le code est “Fixez votre choix sur un pseudonyme biblique”
7) Il faudrait faire faire une maquette de votre 35A pour me permettre de commander un étui.
8) Vous devez adresser à Lyon dés qu’ils sont complets les dossiers devant permettre la publication du Livre Blanc.
Respectueusement
Patrick
Le 15/05/1944
Patrick à Q.G.
J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir transmettre d’urgence à Alger ou à Londres les terrains de parachutage suivant valables pour la première lune (22/5 au 20/6)
1) Terrain de l’Ossance | 6 E de 3G20 |
(Bonaventure) | 8 N de 49G80 |
“Toujours au chemin de l’honneur” |
2) Terrain du chalet | 4,2 E de 3G20 |
(Forêt de Lente) | 7 N de 49G80 |
“La cavalerie est l’arme de la décision” |
3) Terrain de la Grande Cabane | 4,8 E de 3G40 |
2,3N de 49G80 | |
“Le revolver est enrayé” |
4) Terrain de Tullins | 6,3 E de 3G40 |
2 N de 50G20 | |
“Tirailleurs couscous” |
Je me permets d’ insister sur l’urgence de ces parachutages car en ce moment le secteur du Vercors est à peu prés tranquille ce qui permettra une bonne réception et une rapide distribution du matériel alors que d’ ici quelques temps il peut y avoir une opération allemande ou de police qui porterait gravement préjudice à l’ équipement et à l’armement des camps.
Respectueusement
Patrick
Le 01/06/1944
Patrick à Bayard
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur le fait que nous n’avons eu aucun parachutage depuis les évènements de Saint Martin soit depuis le 19 mars.
Or, il ne nous reste que de quoi armer environ 30 hommes ce qui est une réserve pratiquement nulle étant donné que des chasseurs du 6ème Bataillon continuent de nous rejoindre et qu’un camp de triage a été crée il y a environ 3 semaines.
Je me permets donc de vous demander d’intercéder de tout votre poids soit auprès d’Alger soit auprès de Londres afin que de l’armement et du matériel nous soient parachutés aussi vite que possible.
Trés Respectueusement
Patrick
Le 01/06/1944
Patrick à Hubert ou Jacques
Etant toujours dans une vaine attente depuis un certain temps, je te demande de bien vouloir me faire parvenir très rapidement :
1) Les cartes d’identité, permis de conduire demandés au service des liaisons.
2) Des certificats de travail car plusieurs cartes m’ont été remises sans ces pièces plutôt nécessaires ; il m’en faudrait une vingtaine.
3) Des jeux complets de papier de voiture (I.G., cartes grises, déclarations de propriétés.
Bien respectueusement
Patrick
Le 07/08/1944
Aspirant Louis à Commandant Thivollet
J’ai l’honneur de vous rendre compte de ma liaison avec le P .C. Keavieux en date du 6/8/44.
Départ de la Rochette à 7h45.
Nous passons par l’ancien camp Baguaud où il y a beaucoup de traces notamment un brassard du 3ème escadron.
Arrivée à Pélandré à 8h45.Quelques bruits de voix ,mais impossibilité de savoir ce que c’est.
Traversée de la route du Pionner à Echarasson à 10h .R.A.S.
Traversée du carrefour au Nord de la côte 1046 à 10h45 R.A.S. sinon fiche signalisatrice allemande.
Traversée de la route du col de la Machine à 12h45. R.A.S.
Nous rencontrons dans un chemin la Renault gozo N° 3266-FA2 qui appartient parait –il à l’hôpital .Les pneus sont crevés mais la voiture semble intacte.
Nous arrivons au P .C. Hervieux à 17h45.Nous passons la nuit à la ferme Brun.
Départ ce matin à 6h40
Nous passons au col de la Machine à 9h25où le propriétaire de l’hôtel donne les renseignements suivants : ” Les Allemands sont partis vendredi de L’hôtel, ils n’ont pas mis le feu parce que le fils du propriétaire est prisonnier, ils étaient 4 à 500(chasseurs de montagne).D’autre part, une personne arrivant de Lente il y a une heure a déclaré qu’il y avait rien là- bas mais que toute les maisons étaient brûlées ”
Nous passons à 10h05 à la maison forestière au NO du col. La maison est grillée, les gardes ont été arrêtés puis relâchés.
La route de l’Echarasson est traversée à 10h20.R.A.S.
Arrivée au col de la Rochette à 12h
Le 26/08/1944
Aspirant Louis à Capitaine Moine
J’ai l’honneur de vous rendre compte de l’activité du groupement placé sous mes ordres lors de l’attaque de la garnison allemande de Romans le 22/8/44
7h : Départ du château de Meonges avec une section de tirailleurs sénégalais :1er groupe MdlRoelly 2ème groupe MdlBernard.
9h : Arrivée à Mours sur Eusèbe.
9h15 : Départ de Mours sur Eusèbe en formation dispersée.
10h : Arrivée au passage à niveau de Romans (route de Peyrins)
Nous essuyons des coups de feu venant de la gare à notre droite.
Avec mes deux groupes plus celui du M d l Pierre qui n’avait pas suivi son chef de section vers le garage Citroën nous progressons le long des rames de wagons et atteignons la gare en quelques minutes, les 5 ou 6 Allemands ayant fui vers la caserne.
10h15 :Nous prenons la direction de l’Hôtel de ville, chacun des trois groupes prenant des axes de marche parallèles. En traversant le Champs de Mars nous essuyons des coups de feu tirés d’une fenêtre à 20 mètres. La progression n’est pas ralentie pour cela et à 10h50 nous atteignons l’Hôtel de ville.
Aussitôt, j’adopte le dispositif suivant pour la défense :
Groupe du MdR Roelly placé aux fenêtres du 1er étage pour surveiller les alentours
Groupe du MdBernard en position face à Saint Just
Groupe du MdPierre à l’Est de l’Hôtel de ville en direction du Champs de Mars.
A 12h, j’envoie à la sortie du Vieux pont à Bourg de Péage , le groupe MlBernard , une colonne allemande étant signalée venant de Valence. Seuls deux tirailleurs restent sur la position occupée jusque là par le groupe.
Vers 14h :quelques coups de feu claquent au – dessus de l’Hôtel de ville en direction du Champs de Mars. Je me porte aussitôt auprès des guetteurs du Md Roelly posté aux fenêtres et j’aperçois un convoi allemand environ 15 camions et voitures légères. Je donne ordre à ce groupe dépourvu d’armes automatiques de rester en embuscade et de tirer sur les camions de tête pour stopper la colonne. A ce moment, un camion se détache de la colonne et vient s’ arrêter devant la Maison des Jeunes sur l’ Esplanade .
Le chauffeur et un passager de la cabine sont tués, plusieurs allemands qui veulent descendre sont touchés .Le caporal Massala Robert entre autre fait merveille.
Je joins à ce moment le groupe du Mdl Pierre qui a avancé un peu en criblant de balles les camions allemands. Le groupe avec le caporal Zameu Ze arrive tout de suite à hauteur du Monument aux morts et envoie un feu d’enfer sur l’ennemi en progressant dans les buissons.
Au même instant, le M dl Roelly à la tête de son groupe sort de l’Hôtel de Ville par une porte donnant sur le Champs de Mars en se postant derrière les arbres continue à progresser.
Après quelques minutes de feu, les véhicules de la tête de la colonne se constituent prisonniers. Le Mdl Roelly part avec son groupe pour désarmer les allemands au nombre d’une trentaine.
Je repars alors sur la droite et retrouve le groupe de tirailleurs sans le MdlPierre qui a disparu. La queue du convoi continue à tirer sur les troupes désarmant les prisonniers, je fais placer le groupe du caporal N Zamou Zié à l’angle de la Place en direction de l’église Notre Dame de Lourdes et du collège.
Au bout de 10 minutes, tous les allemands sont réduits. Ils ont environ 30 tués, 80 prisonniers sont entre nos mains dont une femme et environ 20 à 25 véhicules chargés de matériel sont également entre nos mains.
A 14h45, tout est terminé.
Je n’ai aucune perte dans les 2 groupes qui ont participé au combat.
Je regroupe aussitôt les tirailleurs et les met en position.
J’apprends que sans aucun ordre de moi, le Mdl Pierre est sorti avec le groupe du caporal Samba Diallo encadrer les prisonniers laissant le groupe qu’il commandait.
Vers 16h, je me rends auprès du groupe du M dl Bernard. RAS
A la suite des combats de Romans, je demande qu’une citation avec attribution de la croix de guerre soit décernée au Mdl Roelly pour le motif suivant :
MdlRoelly, des tirailleurs sénégalais , “jeune sous–officier qui a fait preuve le 22 août 1944 lors de la libération de Romans des plus belles qualités de chef. A entraîné son groupe à l’attaque d’un convoi allemand malgré le feu nourri de l’ennemi mettant hors de combat au moins un camion allemand et facilitant le succès pour les unités voisines.”
Tracts allemands lancés par voie aérienne sur les fantassins du Bataillon de Marche N°24 (BM24) encerclés dans le village d’ Obenheim (Alsace) durant 7 jours (4-11 janvier 1945) Il sera pratiquement anéanti car il ne voulait pas se rendre. Il a fallu que les munitions manquent pour s’arrêter.
LA VIE OU LA MORT
Vous êtes encerclés !
Votre situation est sans espoir !
C’est un beau geste de tenter de se battre
Quand même : c’est digne d’un Français
Et des traditions de l’armée française.
Hélas !….il y a des circonstances exceptionnelles qui exigent les décisions anormales.
La question se pose :
La vie ou la mort ?
C’est à vous de décider !
Continuer le combat, c’est périr sans profit.
Cesser la lutte, c’est vivre !
Vivre pour les parents, la femme ou les gosses !
En ce moment, ils sont en votre pensée, invisible, mais présente et ils vous supplient de vivre pour eux.
Décidez –vous
Mais décidez –vous
Vite !
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Rappel historique de la construction du terrain d’atterrissage de Vassieux-en-Vercors
Mars 1943 – Juillet 1944
Pour en connaître la genèse, il paraît nécessaire de revenir au “projet d’utilisation militaire du Vercors”.
Dans l’esprit de ces propositions, il s’agissait de “créer sur les arrières ennemis un morceau de France libre d’où pourraient être lancés des raids de perturbation, l’appel au soulèvement National ; enfin et surtout des opérations de grande envergure.”
L’idée de faire du Vercors un bastion fortifié revient à Monsieur Pierre Dalloz, brillant ingénieur formé à l’Institut polytechnique de Grenoble et à son ami l’écrivain Jean Prévost.
Cette idée prend corps et en mars 1941, ce projet accepté par Jean Moulin et le général Delestraint devient le “Plan Montagnard”. Il est approuvé par le Général de Gaulle et les Alliés.
Ce projet stipulait, entre autre, (paragraphe 6).
“Des terrains devraient être aménagés sur le plateau pour servir d’abord aux parachutages d’armes et surtout à l’approche du jour “J”, à l’atterrissage des forces aéroportées”.
A cet effet, le 3 mars 1943 des chefs locaux de la Résistance, en compagnie de M. Dalloz résidant à Grenoble, se dirigèrent sur la Chapelle-en Vercors, où ils furent accueillis par Monsieur Georges Clergé lequel avait créé en 1940 une usine fabriquant des semelles de bois pour chaussures (pénurie de cuir), permettant d’employer, du bûcheron au machiniste, une quarantaine de personnes.
Apprenant que ses amis étaient à la recherche d’un terrain d’atterrissage pour les appareils alliés, le groupe prit la route de Vassieux où, après deux heures de prospection du plateau, il choisit un vaste terrain constitué par des parcelles situées ou Sud-Est du Village.
Ayant parcouru le plateau de Vassieux en tout sens, ce groupe éveilla la curiosité de quelques agriculteurs qui, pour différentes raisons, se trouvaient sur la place du village.
Monsieur Clergé leur expliqua, qu’avec quelques amis, ils étaient venus chercher un emplacement pour installer une importante usine de travaux mécaniques du bois (……)d’où la perspective de nombreuses embauches locales !
Le 15 mai 1945, de retour de Londres, le Général Delestraint vint dans le Vercors visiter le terrain et donna son accord.
Afin de préparer cette aide d’atterrissage destinée à recevoir les avions Alliés, Jacques Soustelle, commissaire de l’air à Alger, décida d’envoyer au Vercors le Capitaine d’aviation Tournissa dit “Paquebot” (ancien de l’école centrale).
Dans la nuit du 7 juillet 1944, les membres de la mission “Paquebot” furent parachutés sur le terrain de parachutage de Vassieux dit “Taille-Crayon”…
Cette mission comprenait : le Capitaine Tournissa, une femme agent de liaison, Christine Granville (miss Pauline) et quatre sous lieutenants (dont un fut accidenté lors de sa réception).
Afin de participer activement à la Résistance Française 27 étudiants et professeurs du Lycée Polonais à Villard-de-Lans s’envolèrent dans les F.F.I. Sept furent dirigés sur Vassieux et affectés à la compagnie de travailleurs chargée, sous la direction du capitaine Tournissa, d’aménager le terrain d’atterrissage. Des travailleurs civils participèrent aux travaux, ainsi que des détenus (collaborateurs, miliciens faits prisonniers) amenés chaque jour sur le terrain car incarcérés à la Chapelle-en Vercors.
Le Capitaine informa Alger que l’aire d’atterrissage serait prête vers la mi-juillet.
“Terrain en cours d’aménagement. Durée approximative 6 jours. Obtiendrons 1050m sur 140m, semble préférable pour première mission prévoir Hudson au lieu de Dakota. Stationnement possible sur terrain. Description terrain et date mission seront envoyés ultérieurement.”
L’aménagement de ce terrain nécessita : le déplacement d’une ligne électrique à haute tension et la scierie Marcel, le fauchage des prairies et des céréales (encore en herbe), les chemins, routes, fossés, furent comblés et ensuite 2 rouleaux-compresseurs à vapeur appartenant à la société anonyme de construction et d’entretien des routes (S.A.C.E.R) siège social Grenoble, compacta le terrain.
Des agriculteurs de la Chapelle-en Vercors vinrent aussi prêter main-forte à ceux de Vassieux pour les travaux de fauchage ; un car assurait matin et soir leur transport.
Le mardi 11 juillet, le Capitaine Tournissa transmet à Alger un message annonçant que le terrain de Vassieux serait terminé d’ici peu et utilisable aussi pour les “Dakota”.
Après l’important parachutage du 14 juillet (72 forteresses volantes larguèrent chacune 15 à 20 containers)…en réalité seulement 36, car elles effectuèrent un cercle!
Les appareils Allemands occupèrent en totalité l’espace aérien de l’aube au crépuscule. (proximité terrain Chabeuil).
En raison du mitraillage et des bombardements incessants : bombes de forte puissance, chapelets de grenades, entre autres, sur toute la plaine située au Sud du village (1) il fut impossible de se montrer à découvert sur le plateau. Ses patriotes n’eurent que les courtes nuits d’été pour terminer, sous l’impulsion des Capitaines Tournissa, Fischer, Boiron, le terrain de Vassieux destiné à recevoir les armes lourdes et les troupes aéroportées prévues par le plan “Montagnard”.
Ironie du sort, ce sont les planeurs ennemis (47) qui, le 21 juillet 1944, en début de matinée atterrissent à proximité du village, des hameaux de Jossaud de la Mûre, du Château et des Chaux.
Puis vinrent des avions qui se posèrent sur l’aire d’atterrissage et repartirent plusieurs fois par jour (CF photo) jusqu’à la jonction des troupes aéroportées avec les Unités ayant donné l’assaut aux défenses extérieures du Vercors.
(1)Pour des raisons que nous ignorons (n’étant pas spécialistes en la matière), certaines grenades munies d’ailettes n’explosèrent pas en s’enfonçant dans le sol, mais sont encore, 60 années après dangereuses.
(2)Des accidents heureusement matériels, jusqu’à ce jour, ont été causés par ces engins explosifs lors des travaux agricoles.
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RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
1940 à 1942 (27 nov) | Lyon, quartier de la Part-Dieu | Noyautage du régiment : action Disparition d’armes individuelles et collectives. Préparation de la mise hors d’usage du matériel. Des motocyclettes disparaissent aussi. Personnellement j’ai été exécutant et je me souviens d’avoir aidé au camouflage du matériel la nuit, sous la direction du Capitaine de Roffignac. Opération menée en très grand secret, je ne peux même pas déterminer l’endroit où était le dépôt, le cloisonnement était bien fait et bien que très curieux, je n’ai fait qu’exécuter et j’ai pas pu connaître la portée ni le but de cette action. |
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27 nov 1942 | Coup de main | 1 officier | La Part Dieu à Lyon | Un officier du 11ème Cuir. Sort l’étendard du régiment puis s’échappe. Les étendards du 9ème Cuir et du 12ème Chasseurs à Cheval sont sortis avec celui du 11ème Cuir. | Voir lettres jointes attestant de ces actions | |
29 nov 1942 | Coup de main | 1 officier, 4 h. | La Part Dieu à Lyon | Sortie du quartier du cheval de l’officier qui a sorti l’étendard. Point de chute : Décines, près de Lyon : 12 km. Le lendemain le Grand Serre, étape de 90 km dans la nuit. Arrivée au PC maquis vers 4 h. Retour à Lyon, par le car, le Grand Serre-Lyon. | ||
30 nov 1942 | Coup de main | 6 h. | La Part Dieu à Lyon | Sorties d’armes en pièces détachées, profitant de l’opération régulière de démobilisation des hommes. Sortie de matériel et habillement. | 1 homme pris |
Décembre 1942 – MAQUIS
Organisation de la vie commune. Travail dans les fermes. Instruction dans les camps. Les travailleurs des fermes donnent leur salaire pour faire vivre les camps. Les effectifs des camps augmentent. Les paysans prennent peur. Difficultés de ravitaillement et difficultés pécuniaires.
Problème résolu de la façon suivante : un paysan fournissait un veau qui ne lui était payé que quelques jours après. La moitié du veau allait au camp, l’autre moitié allait à Lyon et était débitée au restaurant. Avec le prix de cette moitié, le veau entier était payé. Quand cinq peaux brutes étaient réunies, descente à Romans, chez le tanneur qui donnait 3 peaux tannées pour 5 peaux brutes. Avec ces peaux tannées, nous faisions fabriquer des brodequins. L’habillement nous était fourni par quelques coups de main sur les chantiers de jeunesse et sur les magasins des Compagnons de France. La question pécuniaire s’est arrangée par le rattachement à « Bayard » (Général Descour). A partir de ce moment, une prime par homme et par jour, qui fut faible au début, mais devint convenable par la suite (45 Francs).
Nous manquons de munitions, ce n’est pas grave ! Le moment n’est pas venu de sortir les armes. Nous nous en procurons cependant quelques caisses en échangeant, dans l’Isère (Vauban), quelques fusils et F.M. (fusils mitrailleurs) contre des cartouches.
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 1
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
Janvier 1943 | Coup de main | 10 h | Haute-Rive | 1ème – 1800 L’essence nécessaire aux liaisons. 2ème – Atteinte portée au prestige allemand, la surveillance étant faite par des Alsaciens parlant allemand et obligeant les habitants du village à se terrer chez eux. Ce coup a été mis sur le compte des Allemands. 3ème – Maintien du moral des maquisards par une action hardie et risquée du fait du passage fréquent de patrouilles sur cette route. |
Néant | Coup préparé avec complicité du garagiste qui a été réglé en bonne et due forme. |
Février 1943 | Coup de main contre les Allemands | 2 h | Route de St Vallier à Chambarrand | 6 Km de lignes téléphoniques permettant de relier le PC et les camps (un début) 800,000 Frs d’amende imposé à la ville du Grand-Serre. | Néant | Coup de main fait avec la complicité du Lt Porchet de Chambarrand. |
Mars 1943 | Coup de main contre les Italiens | 10 h | Chambarrand | Une voiture radio Italienne neuve fonctionnant admirablement, 10 bicyclettes et quelques armes et du matériel divers. A servi à établir la liaison radio avec Londres et Alger. | Néant |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 2
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Début 1943
Au début 1943 se constituent des unités de G.M.R. À Lyon, un gros travail est à faire : noyautage des G.M.R. Les sous-officiers du régiment tels que Goblet, Germain, Lanfranchi, Gros, Cartiaux, Vallet, Philippe, etc, s’offrent pour servir la cause de la résistance.
L’organisation en sizaines et en trentaines permet un noyautage solide. Les G.M.R pouvaient être anéantis rapidement, la récupération d’un important matériel pouvait se faire, malheureusement cette affaire a été prise en compte par le commandement. En février 1944, l’organisation est découverte et les projets s’effondrent. Arrestation de Germain, Goblet et Vallet. Un certain nombre de ceux qui s’échappent gagnent le Vercors où ils prennent le commandement dans les unités de leur régiment : le 11ème Cuirassiers.
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 3
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
15/08/43 | Attaque des Miliciens | 150 h | Bois de St Julien, le Grand-Serre | 3 Miliciens blessés par pièges. Déplacement du camp effectué à temps : avertissement de la gendarmerie du Grand-Serre et renseignements avant de la préfecture de Valence, matériel sauvé. | Néant | |
09/10/43 | Descente de la Gestapo | – | Lyon P.C.I 44 R.Malesherbes. | Pillage du P.C | ||
10/10/43 | Attaque Allemande | 200 h – 500 Allemands | Grand-Serre bois de Montrigaud | Matériel sauvé, les camps s’échappent. Application de la tactique du vide devant des forces. Nous perdons 2 agents de transmission et 1 recrue revenant de Lyon par le car porteur de cartes d’alimentation et de faux papiers, 12 otages déportés, dont le Maire du village. | 3 h. |
Après ces incursions ennemies, opérations de police et coups de main très nombreux ont lieu dans toute la région. Résultats : les habitants prennent confiance devant la force de la résistance et deviennent en majorité favorables à la cause et de ce fait le ravitaillement devient plus facile. L’esprit offensif des maquisards se développe, ils risquent continuellement sur des routes très fréquentées. Pendant cette période, reconnaissances à longue portée (Camp de Chambarrand – Terrain d’aviation de Chabeuil – Garnison allemande de Romans.)
Les habitants se rendent compte que les camps sont constitués par ce qu’ils appellent déjà les “Soldats du Maquis”. Cette appréciation est méritée par le choix des éléments envoyés en patrouille et au ravitaillement, par leur présentation, et surtout, ce qui est primordial pour le cultivateur, par le règlement régulier des comptes.
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 4
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
20/12/43 | Coup de main | 5H | Route de la Chapelle à Pont en Royans | Une de nos patrouilles attaque 2 voitures allemandes entre la Chapelle et Pont en Royans. 3 Allemands tués, 2 blessés, les deux voitures sont détruites .Récupération de quelques armes. | Néant | |
01/01/44 | Déplacement | 300H | Itinéraire Le Laris-Vercors | Matériel intact (4 camions, 4 camionnettes, 1 véhicule radio, 3 VL, 8 motos etc..) action profonde sur le moral des habitants et des Cuirassiers : sentiment de force et de risque. | Néant | |
01/01/44 | Coup de main | 300 h | Saint-Jean en Royans | 600 litres d’essence nécessaires pour arriver à destination | Néant | |
18/01/44 | Gestapo | 8 H | La Chapelle en Vercors | Attaque de quatre Allemands en voiture. 2 tués et 2 prisonniers. | Néant |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 5
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
20/01/44 | Coup de main | 12H | Route de la Chapelle en Vercors | Attaque de la voiture de la Feldgendarmerie envoyée à la recherche de la précédente, 3 tués 1 prisonnier | Néant | |
22/01/44 | Attaque allemande | 8H | Les Goulets | 5 tués et 30 blessés dont le Chef de la colonne. Le groupe Raoul poursuivi l’attaque aux Barraques et Rousset. Les Allemands brûlent ces deux villages. | 1 Lieutenant tué, 2 blessés | |
10/02/44 | Attaque allemande | 12 H | Région de Barraques en vercors | Une patrouille allemande effectuant une reconnaissance dans la région est repoussée. Cinq morts et quelques blessés, une moto est détruite. | 1 blessé léger | |
22/02/44 | Coup de main | 3 H | Auberives | Attaque d’une voiture de police allemande. 3 blessés et véhicule détruit | Néant |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 6
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
1er Septembre 1943 au 1er Mars 1944 Pendant cette période il a été fait de multiples coups de main bien préparés, soit à courte distance, soit à longue portée, dans le but de ravitailler les camps et dans celui de développer les goûts du risque et l’esprit offensif. Le rendement est excellent, car le nombre des volontaires pour les coups de main va en augmentant malgré les difficultés sans cesse croissantes dans l’accomplissement des missions sur des routes très fréquentées par les convois ennemis.
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
01/03/44 | 300 H – 700 Allemands | Attaque allemande | St Julien-St Martin en Vercors | 10 tués accusés et de nombreux blessés du côté Allemands. Du côté Français, deux officiers d’ Etat Major torturés et tués et trois hommes tués. Le Q.G est brûlé. Plusieurs civils sont torturés et tués en représailles. Les camps réussissent à s’échapper sans pertes. | 2 Officiers, 3 H | |
Fin mars 1944 | 2 H | Coup de main | Romans | Un officier Russe relie le maquis-Un cheval de selle pris aux Allemands. Ce coup de main avait été préparé dans l’intention de rallier à notre cause 40 cosaques armés, équipés et montés. Echec : l’ordre d’embarquer est arrivé dans la nuit. Seul cet officier a pu sauter du train en marche à la vue du Lt Y. Beeseau. |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 7
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
Fin Mars 1944 | Coup de main | 5 H | Bayanne | 5 chevaux de selle harnachés sont pris aux Allemands. Ils serviront à établir les liaisons entre les camps. | Néant | |
Début Avril 1944 | Coup de main | 1 Officier, 2 H | Pizançon | Une ligne à haute tension est détruite. | Néant | |
Avril 44 | Attaque des Miliciens | Tous les camps | Vercors | Attaque d’envergure de la milice contre le Vercors. Application de la tactique du vide qui réussit pleinement. Les camps s’échappent, le Lieutenant Doucin est tué. | 1 tué, 1 pris | En représailles les Miliciens pillent le Vercors et installent à Vassieux un tribunal qui juge et exécute sans preuve. |
Avril 44 | Attaque des Miliciens | Eléments de la Drôme | Partie du Vercors face à Omblèze | Action offensive pour venir en aide au département voisin attaqué. Plusieurs Miliciens tués et blessés, nombreux Gardes Mobiles pris. | 3 blessés | Le 11ème Cuir s’affirme très mordant. |
Mai44 | Coup de main | 1 Officier, 15 H | Lyon | Libération de 55 Sénégalais qui rallient le Vercors | Ils formeront un escadron du 11ème Cuir. |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 8
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Dates | Nature de l’opération | Effectifs engagés | Lieu d’exécution de l’opération | Résultats obtenus | Pertes | Observations |
7/8/44 | Attaque d’un train | 2 pelotons | Gare de Saint Marcel | Attaque du convoi allemand, 25 allemands tués. | 2 blessés légers | |
19/8/44 | Embuscade | 2 pelotons | Route nationale 7 | 5 véhicules détruits. De nombreux allemands tués et blessés. | Néant | |
20/8/44 | Embuscade | 2 pelotons | Route nationale 7 | Plusieurs véhicules détruits. Quelques tués et blessés. | Néant | |
22/8 au 27/8/44 | Attaque | 3 escadrons | Romans | Attaque générale de la garnison allemande et libération de la ville. La garnison est anéantie : 50 tués et 110 prisonniers. Mise en place de dispositifs de sécurité autour de Romans et de Bourg de Péage | 1 officier 3 H. | |
27/8 au 31/8/44 | Guerilla | Route nationale 7 | Actions de guerillas contre les troupes allemandes remontant la Vallée du Rhône | 2 tués | ||
1/9/44 | Attaque | 11ème Cuir. | Lyon | Participation avec les troupes alliées et la 1ère A.F. À la prise de Lyon. |
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 9-10
DEPARTEMENT : VERCORS
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
COMBATS DE SAINT-NIZIER
Le 13 Juin les Allemands avancent en nombre en direction de Saint-Nizier, et malgré leur armement moderne et abondant ils sont aussitôt pris à partie par des hommes qui, eux , ne disposent que d’un matériel disparate. De très violents engagements s’ensuivent. Un escadron du 11ème Cuirassiers contre-attaque et réussit à repousser l’ennemi avec de lourdes pertes. (Les éléments de la zone Nord accrochés à Saint-Nizier avaient demandé des renforts au 11ème Cuirassiers,dans la zone Sud, pour contre attaquer).
Le 15 Juin les Allemands contre-attaquent une seconde fois avec des effectifs plus nombreux. En peu de temps le combat atteint une extrême violence. Pendant un certain temps le choc est soutenu, mais l’ennemi réussit à s’infiltrer dans nos lignes puis à tourner nos positions. La situation devient très critique. L’ordre de repli en arrière de Villard-De-Lans est donné. Pourtant un certain nombre d’éléments continuent à résister, sont encerclés et ne réussissent à se dégager qu’après des efforts surhumains et non sans avoir infligé des pertes sévères aux Allemands. Dans leur fureur ceux-ci incendient Saint-Nizier.
Le 14 Juillet nous recevons en plein jour un important parachutage effectué par 90 “forteresses volantes”. A peine une demie heure après la fin de cette opération, les avions allemands arrivent sur les lieux, bombardent Vassieux, Saint-Martin, La Chapelle-en Vercors; mitraillent tout ce qui bouge sur les routes du Vercors.
COMBATS DE VASSIEUX-GROTTE DE LA LUIRE-FORET DE LENTE
Le 20 Juillet 1944, 800 Allemands arrivent par camions à Saint-Nazaire et 200 à Saint-Just-de-Claix. Actions de patrouilles très actives. Le lendemain des parachutistes sont lâchés à Vassieux, puis 47 planeurs remorqués et bondés de SS se posent sur le terrain d’atterrissage. Aussitôt commencent de furieux combats contre un ennemi supérieur en nombre et surtout en armement et attaquant au lance-flammes. Une forte aviation de chasse nous prend à partie et ne nous laisse aucun répit. Toutes nos réserves disponibles sont envoyées au feu et trois assauts furieux sont tentés sans résultats appréciables, toutefois le 2ème escadron réussit à prendre pied dans les premières maisons à l’entrée du village, mais il doit finalement se retirer sous la pression adverse. Pendant huit jours ce ne sont que combats sans merci dans tout le pays et sur le périmètre du terrain d’aviation. La barbarie allemande s’en donne alors à coeur joie, rien n’est épargné, ni femme, ni enfant. Toutes les maisons échappées à la destruction par les bombes incendiaires sont mises à feu. De toute part la pression sur nos éléments va en croissant. Le pas de la Balme cède ainsi que celui des Chattons, puis c’est au tour du pas de la Ville pilonné par les mortiers. Le col du Rousset est sans cesse surveillé par les avions. Les parachutistes et les colonnes venant du Diois menacent de prendre une partie de nos éléments dans une tenaille. L’ordre de repli en direction de la forêt Lente et de dispersion générale est donné. Les éléments du 11èmeCuirassiers se regroupent en forêt de Lente et restent en contact avec l’Etat-Major.
A Saint-Martin était installé un hôpital militaire, mais du fait de la proximité et de la menace constante des Allemands, les blessés et le personnel médical durent être transportés et installés dans dans la grotte de la Luire (entre Saint-Agnan et Rousset) dans les conditions matérielles désastreuses. Le 27, les Allemands conduits par un officier SS arrivent et pénètrent dans la grotte en poussant des hurlements de mort. Le prêtre, les médecins, les infirmières et les blessés les plus valides sont emmenés au Rousset, où ils seront tous fusillés peu après. Les 14 blessés graves restés dans la grotte furent impitoyablement massacrés et leurs corps jetés dans un ravin. Pour les Allemands, la Croix Rouge n’a aucune signification.
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Action F.F.I. : 14ème
N° Ordre de la fiche : 11-12
DEPARTEMENT :
MOUVEMENT : A.S.
RESUME DES OPERATIONS EXECUTEES PAR LE 11ème CUIRASSIERS
Le 5 septembre le Régiment est intégré à la 1ème D.M.I. (FFL) à compter du 1er septembre 1944. le régiment fait route sur Louhans – réorganisation interne. Le 17, mouvement sur Dole, le 20, le régiment se prépare à rejoindre la brigade volante à laquelle il est affecté.
Le 24 Septembre, le premier groupe d’escadrons monte en lignes dans le secteur de Mignavillers et le deuxième groupe dans le secteur de Sebargent-Granges-la-Ville.(visite du Général de Gaulle) forte activité de patrouilles la nuit ; le jour tirs d’artillerie, fusillades sporadiques et embuscades. Le 29 attaques et progression du 1er escadron. Le 1er octobre relève générale du 11ème Cuirassiers, qui descend au repos dans la région de Gouhenans- Les Aynans.
Le 4 octobre, mouvement dans la région de Fresse, attaque au col de Chenestraye et sur la cote 701- Progrès du deuxième groupe d’escadrons sur la cote 714, attaque stoppée pat les mortiers. Le 7, une violente contre attaque allemande est repoussée. Le lendemain sérieux accrochage sur la cote 701. Le 10 octobre relève du 11ème Cuirassiers qui redescend au repos à Vesoul, Comberjeon et Colombier.
Du 23 Octobre au 12 Novembre, le régiment est en lignes dans le secteur du Haut-du-Them et participe aux opérations en tant que bataillon de marche de la Légion.
Le 14 Novembre, le 11ème Cuirassiers, faisant partie de la 1ère.D.F.L devient soutien de chars et de T.D. Le 19, attaque à Champagney, Melisey et Belomchamps. Le 22, prise d’ Auxelles-bas et de Giromagny, violents combats du Vermont et de Rougegoutte. Le 23, combats à pied à Valdoie et dans la forêt du Haut du Mont. Le 26, reconnaissance au ballon d’Alsace, prise d’ Etueffont-Haut et d’Etueffont-Bas, de Saint Germain et Romagny ; le 28, prise de Masevaux. La poursuite de la percée en Alsace se continue par le nettoyage de la vallée de la Doller et des reconnaissances dans les vallées transversales. Le 29, prise de Wegscheid. Le 2ème Escadron est cité à l’ordre de l’armée pour son action au cours de l’offensive (Ramonchamps et Masevaux). Le 30, attaque et prise du château de Rougemont. Le 31 Octobre, violente contre attaque à Bourbach le Bas, trois canons automoteurs sont détruits. Le 1er Décembre attaque et combats extrêmement violents entre Bourbach et Bischwiller.
Le 5 décembre, déplacement du régiment dans la région de Malbouhans, regroupement et réorganisation des Unités.
Le 15, départ pour pour réduire la poche du Médoc. Du 18 au 28, engagements avec l’ennemi.
Le 31, retour dans l’ Est.
Le 3 Janvier, prise de position de Huttenheim, Semersheim, Benfeld. Offensive allemande contre Strasbourg. Le 7 à 6 heures, attaque générale du secteur du 1er escadron ; à 10 heures, le B.I.M.P et la Légion se replient sans nous avertir. Le premier escadron se replie le soir avec des lourdes pertes. Pilonnage de nos positions par l’artillerie et les mortiers, l’ infanterie allemande est en position sur la rive droite de l’ Ill. Le 9 Novembre, prise de contact à Huttenheim et violents tirs d’ artillerie, le lendemain alerte générale et attaque générale sur Benfeld. Le 12, les garnisons de Rossfeld et Ersheim se replient, nous décrochons sans trop de mal. Le 13, tirs ennemis de harcèlement, le 14, grosse préparation d’ artillerie, un de nos postes est encerclé puis réussit enfin à se dégager, évacuation de la population civile (ne serait-ce que pour contrecarrer l’action de la cinquième colonne). Les Allemands dégagent les bords de l’ Ill pour protéger le génie. Le 3, déplacement à Zellvillers.
Le 8, le Régiment quitte la D.F.L pour aller au Val d’Haon. Le 13, le régiment fait route en direction d’ Orléans pour y percevoir du matériel et être équipé en régiment de chars.
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P.C., Le 15 Janvier 1945.
D/RH
FORCE FRANCAISE LIBRES
10 DIVISION – 1er BRIGADE
ETAT-MAJOR – 1er BUREAU
N° 40 / D.T.
LETTRE DE FELICITATIONS
LE COLONEL DELANGE, CDT LA 1ère BRIGADE FRANCAISE LIBRE, ET LE R.C.T. 1, félicite les militaires du 11ème REGIMENT DE CUIRASSIERS, dont les noms suivent:
Aspirant DURAND Paul
Adjudant LAURENT
M.D.L. BRESSON Henri
M.D.L. COL Jacques
M.D.L. ALMAZAN Manuel
Br-Chef BOUZY Célestin
Br- CASTAGNA Raymond
Br- AUDIN Paul
Cavalier CARLY Georges
Cavalier BESSE Léon
Cavalier POUTEYO Pierre
Cavalier COUTURE Pierre
Cavalier SANLAVILLE Philippe
Cavalier HAMITI Ahmed
Cavalier VIGNON Eugène
Cavalier CHARPENTIER Jean
Cavalier HAMPART Pascal
Cavalier DELAY Florent
Cavalier BONEVAL Pierre
Cavalier FOIS Richard
Cavalier MEUNIER François
Cavalier BREYNAT Marcel
Cavalier DONAT Jean
Cavalier VERRIEN Robert
Cavalier ARNAUD Lucien
Cavalier GRAVOULET
Cavalier REBOULET
Qui se sont particulièrement distingués au cours du dur combat du 14 Janvier 1945 à HUTTENHEIM au point d’appui de la Scierie, et demande qu’ils lui soient proposés pour une citation.
DESTINATAIRES:
– M. le Chef d’ Esc.
– GEYER-THIVOLLET,
– cdt le 11ème Cuir
– Archives