POÈMES
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Discours Vassieux – 22 Août 2006
par le Président Jean Brunet
Mesdames Messieurs, Anciens résistants, Anciens cuirassiers.
Héros obscurs, mais légendaires, combattants héroïques, alignés à jamais, nous vous saluons.
Depuis 62 ans vous dormez dans le sommeil éternel.
Mais nous ne vous avons pas oubliés.
En cette été majestueux, vous êtes sur ce plateau de Vassieux, entourés de montagnes verdoyantes, et sauvages, vous reposez dans un site merveilleux et enchanteur.
Le promeneur, l’ami de la nature, a toujours trouvé ici l’épanouissement de son âme, le repos de son corps, l’enchantement de ses yeux.
Depuis quelques années, il s’arrête là, en ce lieu sacré, ce lieu qui bouleverse son esprit, en cet endroit qui tourmente ses pensées.
Cette nécropole en effet lui impose, le recueillement.
Et il réfléchit, il regarde ce monument, il passe en revue ces croix alignées, ces croix qui lui expliquent le sacrifice, le martyrologe de ceux qui sont couchés dessous.
Ces héros qui dorment de leur sommeil éternel, et qui étaient nos amis, ceux-là mêmes dont le jeunesse vibrait de l’enthousiasme pour leur idéal, pour l’amour de la vie.
Aujourd’hui l’écho de ces montagnes ne s’arrête pas de chanter l’espoir et le courage qui les animaient.
C’est sur ce plateau que notre régiment a été reconstitué.
C’est sur cette terre qui a toujours été Française et libre.
C’est depuis ce maquis du VERCORS et ensuite dans l’armée régulière que se sont battus tous les cuirassiers, tous ces combattants auxquels lesquels nous sommes fièrs d’avoir appartenu.
C’est sur cette terre que 227 d’entre nous ont donnée leur vie pour la cause que nous défendions. L’honneur de la France.
Nous avons tous ensemble suivi sa devise :
“TOUJOURS AU CHEMIN DE L’HONNEUR”
Ce chemin qui a été rougi par le sang de nos compagnons d’armes, devant lesquels nous nous inclinons aujourd’hui.
Rappelons à ceux qui doutent, que ces croix sont l’image du sang versé à la mémoire douloureuse de l’histoire.
Ces valeureux cuirassiers et les glorieux maquisards pensaient-ils alors au drame le plus épouvantable que l’on puisse imaginer tant par la cruauté que par le sadisme ?
Ils eurent affaire ici à une horde de sauvages en proie à l’hystérie sanguinaire, et qui ont transformé cette riante localité de ce beau coin du VERCORS, en un charnier monstrueux.
Je ne m’étendrai pas sur les événements tragiques que tout le monde connaît, mais j’affirmerai seulement, s’il en est encore besoin, que nous n’avons pas abandonné le souvenir de ces héroïques victimes qui ont accepté de mourir quand d’autres ne pensaient qu’a vivre.
Les jeunes cuirassiers et maquisards réagissant à la stupeur ont su faire face devant la puissance du tir qui leur interdisait tout mouvement parce que supérieur au leur.
Ils se sont accrochés à la terre déjà rouge de sang, ils ont attaqué en plusieurs fois sans pouvoir dégager des ruines fumantes de Vassieux, l’ennemi bien accroché.
Et malgré la fatigue autant morale que physique, ils ont accepté de se replier car il fallait avant tout sauver de la mort le reste de la population qui avaient été épargnée.
L’éclat meurtrier d’une balle, est venu arrêter l’élan patriotique dont leur coeur était gonflé.
Parce qu’il avaient dit non à l’esclavage, et à la honte, parce qu’ils n’ont pas voulu accepter le destin que les lâches leur préparaient, ils ont payé de leur sang le choix qu’ils avaient fait.
Grâce à eux, nous-mêmes et nos enfants vivons aujourd’hui librement.
Depuis 62 ans, des milliers de visiteurs se sont inclinés devant cette nécropole et bien souvent, parmi eux, un pèlerin anonyme, un ancien du existence qu’il a vécu en ces lieux et sur l’horreur qu’il y a vécu.
L’alignement impeccable de ces croix, l’a rempli d’une intense émotion et par-dessus tout, il a compris qu’elles ne se soucient guère des gens qui passent, mais qu’elles enseignent à ceux qui s’arrêtent ici, qu’ils sont morts héroïquement, victimes de leur engagement, de leur courage et que leur sang qui a abreuvé ces terres avec un sang pur et fraternel.
Ce cimetière représente pour nous l’héritage indivis qu’ils nous ont laissé et aujourd’hui, c’est la 62ème échéance de notre engagement contracté envers eux.
“Ecoutez ces voix qui sortent de cette terre.
Souvenez-vous de nous, qui étions du VERCORS.
Nous dormons sous la garde que monte autour de nous, la solennité de ces montagnes !”
Comment en ce haut lieu qui retentit de leurs dernières cartouches, qui recueillit leur dernier souffle, ne pas se remémorer avec émotion ces vers de Victor Hugo qui expriment les sentiments qui nous rassemblent et semblent écrits en l’honneur de ces morts :
“Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie ont droit qu’à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire prés d’eux, passe et tombe éphémère
Et comme ferait une mère, la voix d’un peuple entier les berce en leur tombeau…”
Aujourd’hui VERCORS, nom prestigieux qui chante comme une légende, la légende de ces héros, de ces martyrs.
C’est avec une grande émotion, que vous devez penser à tous les jeunes qui avaient notre âge et qui ont fait le sacrifice suprême de leur vie pour que la France puisse garder indépendance et liberté.
Pour que notre jeunesse puisse aujourd’hui jouir de cette liberté dans l’honneur.
Merci
Merci à vous tous de m’avoir écouté.