Hommages – Famille Ganimède

Les funérailles du Docteur GANIMÈDE

Nous avons annoncé le décès de M. le Docteur Ganimède, au cours d’un article nécrologique paru dans notre dernier numéro.

Ses funérailles ont eu lieu en la chapelle de l’Hôpital de Romans, en présence d’une nombreuse assistance, parmi laquelle on remarquait de nombreuses personnalités, délégations ou représentants de diverses associations.

Après la cérémonie religieuse, des discours furent prononcés par M. le Capitaine Vincent, ami personnel du disparu, et par M. le Docteur Long.

L’inhumation a eu lieu le même jour, à Baubigny (Côte-d’Or), son pays natal.

Discours de M. le Capitaine VINCENT

“Avant que le Docteur Ganimède nous quitte pour aller, selon sa volonté, reposer dans sa Bourgogne natale, je viens, au nom des A. C. des deux guerres et des Anciens Résistants, retracer ses brillants états de services et dire notre admiration et notre reconnaissance à ce grand patriote.

“De la classe 1908, le Dr Ganimède a été mobilisé le 3 août 1914, au 16° Chasseurs, comme brigadier-fourrier. Il combattit dans le rang jusqu’au 11 avril 1916, date à laquelle il fut nommé Médecin Auxiliaire au 141e R.I. Puis, comme aide-major, il participa aux combats des 79e et 33e RI. Sa belle conduite lui valut une élogieuse citation et la Croix de guerre.

“Il fut rappelé à l’activité le 26 août 1939, comme Médecin-Capitaine, et exerça les fonctions de Médecin Chef de l’Hôpital Complémentaire Saint-Just.

“Après l’armistice de juin 1940, il fut un de ceux qui n’acceptèrent pas la défaite et espérèrent une victoire finale de nos alliés et de nos armes. Ne cachant pas ses: sentiments, il fut appelé, en novembre 1941, à faire partie du Comité local qui se constituait à Romans-Bourg-de-Péage,. pour organiser la Résistance. Outre les questions de propagande, de diffusion des journaux clandestins et de tracts, sa mission était surtout de s’occuper des fausses identités. Disposant de tampons, cachés chez lui, il en établit un nombre impressionnant, environ 3.000.

“Fin 1942, les Camps du Vercors commençaient à se créer. Il fut le premier Romanais à être incorporé dans cette organisation, par Mathieu, qui en était alors le chef. Il fut nomme médecin des Camps et parrain des jeunes incorporés. Son activité résistante fut alors de tous les instants et il se donna corps et âme à sa tâche, “planquant” des israélites, des réfractaires, participant au ravitaillement et à l’équipement des camps, hébergeant et logeant chez lui les chefs du Vercors de passage ou en séjour à Romans, des malades et des blessés des camps, cachant, à plusieurs reprises, dans son domicile, des postes émetteurs. Il serait trop long de vouloir énumérer tout ce qu’il fît.

“En juillet 1943, l’Affaire militaire du Vercors s’organisait. Le Commandant Rouvier, Chef Militaire du Plateau, le nomma Médecin-Chef et le chargea de rechercher le matériel nécessaire pour l’équipement et l’installation des futurs hôpitaux de Saint-Martin-en-Vercors, de Tourtre et d’Autrans. On devine les multiples difficultés qu’alors il rencontra, surtout pour équiper les salles d’opérations. Il sut les surmonter et s’acquitta parfaitement de sa tâche.

“Son activité étant connue des adversaires de la Résistance, il dut quitter son domicile, à plusieurs reprises, pour des raisons de sécurité, notamment en octobre 1943, février 1944, le 17 avril 1944, en mai 1944.

“Le 9 juin 1944, obéissant à l’ordre de mobilisation, il rejoignit son poste à Saint-Martin-en-Vercors et s’occupa des blessés et des malades avec un grand dévouement. Le 22 juillet, à la suite des événements militaires, il tenta de replier les hôpitaux dans le sud du département, mais ne pouvant, à Die, franchir le barrage allemand, il reçut l’ordre de remonter sur le Plateau et d’installer l’hôpital dans la grotte de la Luire. Le 23, il prit l’initiative de faire partir les blessés légers, qui furent ainsi sauvés. Le 27 ce fut la tragédie de la Luire.

“Emmené à Grenoble, à la Caserne de Bonne, prison de la Gestapo, le Dr Ganimède y subi de durs interrogatoires, où il fut frappé à coups de pieds et de crosses. Profitant du désordre provoqué par le repli de la Gestapo de Grenoble à Lyon, il réussit à s’échapper et vint se cacher chez des amis, dans un état d’épuisement complet. A la Libération, il put rejoindre son domicile, qu’il trouva pillé à 100 %, en représailles de son activité, par des Allemands venus de Saint-Nazaire.

“Depuis, son état de santé a toujours été précaire. II y a 5 ans, environ, il a subi l’ablation d’un rein, et, depuis plus d’un an, il a dû cesser toute activité et garder le lit. Suivant sur lui-même les progrès d’un mal qu’il connaissait bien, il fut courageux jusqu’au bout.

“Pour ces brillants états de services, la Médaille de la Résistance lui a été accordée sur proposition du Service de Santé. Notre ami est parti avant que nous ayons pu obtenir pour lui la Croix de la Légion d’Honneur, méritée depuis si longtemps, certes, mais pour laquelle, nous l’avons constaté avec amertume, avoir souffert dans sa chair et son âme pour le salut du pays, avoir servi avec un dévouement sans limite et désintéressé, un idéal patriotique, ne suffit pas toujours et qu’un appui est souvent plus efficace.

“Mais au-dessus des récompenses officielles, il y a la reconnaissance des hommes, Car, cher Docteur, en partant, vous laisserez ici des souvenirs durables et demeurerez un exemple. Votre nom restera attaché à la tragédie de la Luire, à l’Affaire du Vercors, à toute la Résistance régionale. On se souviendra aussi de l’homme, si bon, si bienveillant, si dévoué que vous avez été.

“En renouvelant à tous les vôtres qui vous pleurent, l’assurance de notre respectueuse et amicale sympathie, au nom des combattants des deux guerres et de la Résistance, au nom de vos nombreux amis, je vous dis : “Adieu Docteur Ganimède, et merci pour tout ce que vous avez fait”

Discours de M. le Docteur LONG

“Mesdames, Messieurs, “Avant de laisser s’éloigner la dépouille de notre confrère, le Docteur Fernand Ganimède, qu’il soit permis à l’un de ses anciens compagnons du “Vercors” d’apporter ici le témoignage que le Docteur Ganimède fut l’homme capable d’assurer des responsabilités, de diriger dans des conditions rarement faciles, plus souvent critiques, jusqu’à la catastrophe finale où les Allemands, ne tenant compte ni de la condition de blessé ou de malade, ni de la situation de médecin ou de membre du personnel hospitalier, tuèrent, exterminèrent, déportèrent ceux pour qui ils ne montrèrent, sinon de indulgence, tout au moins de l’humanité.

“Qu’il me soit permis aussi d’unir notre souvenir à ceux qui, avant le Dr Ganimède, ont souffert jusqu’au sacrifice total, les docteurs Ulmann et Fischer, le R.P. de Montcheuil, les infirmiers ou infirmières qui ont vécu les heures tragiques de la Luire, dont les rares survivants gardaient la mémoire et la vision épouvantable.

“J’ai peu servi directement sous les ordres du Dr Ganimède, appelé que je fus à d’autres destinées, mais toutes les fois qu’il m’a été permis de l’approcher, après quelques jours passés à Saint-Martin-en-Vercors, et toutes les fois où j’ai eu besoin de son ministère, j’ai eu l’occasion d’apprécier la bonté de celui qui, nous recevant toujours amicalement, s’intéressait à notre vie, jusqu’au plus petit détail d’organisation de nos postes de secours, essayant de coordonner les efforts, de nous doter d’un matériel qui, hélas ! s’avéra sinon inutile, tout au moins inutilisable dans les conditions où, appelés à “nomadiser”, nous portions secours, de nuit ou le jour, en nous cachant, aux blessés ou malades du secteur.

“Après le retour du Vercors, j’ai retrouvé le docteur et Madame Ganimède à Romans, contemplant le désastre de ce que fut leur maison, pillée, saccagée ; le Docteur Ganimède; bien que fatigué, gardait un sourire où perçait un peu d’ironie et même quelque peu cynique, quand il dénombrait les pertes matérielles, alors qu’il venait d’échapper, lui et les siens, à quel plus grand danger, lors de leur passage à la Gestapo de Grenoble, d’où, après avoir subi la torture, il réussissait à s’évader et à se réfugier hors de l’atteinte des bourreaux allemands.

“Là, comme ailleurs, j’ai pu juger Ganimède, et je peux affirmer que le calme presque flegmatique de cet homme, s’accompagnait d’un courage certain, qu’il montra en de multiples circonstances, calme et courage au moment où des décisions graves furent prises, calme et courage au moment du danger le plus pressant.

“A ces qualités, s’ajoutent celles de l’homme qui, appelé à se pencher sur des misères physiques, exerçant son métier de médecin, soulageait, en même temps qu’il apaisait, et parfais redonnait le courage à ceux qui, par moment, n’en avaient plus guère.

“Après l’épopée du Vercors, et lorsque, revenus à une vie normale, nous reprîmes chacun nos voies, j’ai eu l’occasion, à de nombreuses reprises, soit pour le travail, soit pour des réunions, de rencontre le Dr Ganimède qui, après un passage à l’Hôpital de Romans, où il fut chirurgien adjoint, à titre temporaire, de 1945 à 50, et, changeant de direction, devint médecin du Travail du Groupement Social. Dans cette fonction, j’ai pu apprécier que le Dr Ganimède gardait avec ses confrères la courtoisie et les rapports les meilleurs, alors que cette situation ne place pas toujours le médecin dans des conditions toujours faciles d’exercer son activité.

“Le Docteur Ganimède était à Romans depuis 30 années; ancien chef de. clinique de Dijon, assistant de chirurgie, il vint à Romans et exerça soit à l’Hôpital, soit en clinique.

“A’ l’Hôpital n’existait pratiquement aucun service chirurgical : il créa ce service et le fit fonctionner dans des conditions qui ne rappellent que de très loin celles de nos services actuels.

“En 1939, médecin capitaine, il fut médecin chef de l’Hôpital Complémentaire Saint-Just, à Romans.

“Après 40, c’est la période du maquis du Vercors jusqu’en 1945, et depuis lors, le Dr Ganimède partagera son activité entre la médecine sociale et le Centre médico-sportif, dont il s’occupe depuis trois ans.

“Depuis trois ans aussi, sa santé périclita et, après une intervention chirurgicale, dont il parut tirer un bénéfice, le mal allant s’aggravant, tout activité professionnelle cessa et, depuis un an, alité, il attendit la mort, cette mort qui lui donne le repos, après une vie qui ne fut pas toujours facile, surtout après cinq ans donnés au pays que nous voulions voir libéré.

“Trente années passées à Romans !

“S’il quitte Romans, il ne laisse pas Romans.

“Que les témoignages nombreux de sympathie, reçus à son chevet, soient pour Mme Ganimède et son fils Ia preuve que beaucoup n’oublieront pas le Docteur.

“Qu’il me soit permis de leur présenter, à eux qui ont souffert avec lui le témoignage de ma profonde sympathie, en même temps que je leur dis la reconnaissance personnelle de l’amitié que me porta le Docteur Ganimède.

“J’ai la certitude que ceux, médecins ou non, qui ont connu le Docteur Ganimède dans cette période des dernières années, partageront avec moi ces sentiments, et je fais le vœu que en cette terre bourguignonne du pays qu’il évoquait, volontiers, le Docteur Ganimède repose en paix.

Fernand Ganimède

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Au revoir, Jean Ganimède

Une émotion pour l’hommage ultime au président de l’UFAC

Jean Ganimède
Jean Ganimède

“Au revoir, Jean, tu resteras dans les coeurs de tous ceux qui te pleurent”

C’est ainsi que dans une partie de son allocution en l’Eglise Notre Dame de Lourdes à Romans le 28 janvier 1994, M. Elie ROSSETTI, président national des Anciens du 11e Régiment de Cuirassiers (Vercors – Vosges – Alsace) s’adressait au nom de toutes les associations d’anciens combattants groupées au sein du Comité d’Entente des A.C. présidé par M. Georges TURLOT.

M. Georges DURAND fit allusion à la culture du disparu qui a été inhumé à AUBIGNY (Côte d’Or) auprès de ses parents, le Docteur GANIMEDE et Madame qui jouissent d’une exceptionnelle considération en regard de l’épopée tragique du Vercors. Ajoutons qu’une délégation de l’UFAC, MM. TUROLT et GRIMAUD, et du 11e Cuir, MM. FELIX et FRANÇOIS, ont accompagné le regretté défunt a sa dernière demeure.

Nous renouvelons à son épouse, ses fils et sa famille, nos vives condoléances.

Vingt quatre drapeaux d’associations d’A.C. émergeaient d’une nombreuse assistance émue. M. ROSSETTI résumait le passé civil et militaire de Jean GANIMEDE et ajoutait : “par la chaleur de ton accueil, la délicatesse de ton écoute, tu avais cette façon indéfinie de laisser avec bienveillance s’exprimer ton interlocuteur”

Beaucoup de personnalités assistaient à l’office religieux notamment M. BOULY, directeur de l’Office Départemental des Anciens Combattants ; M. SEAUVY, président de l’Union Fédérale Drômoise des Anciens Combattants auquel s’étaient joint M. GOUBILLON, président départemental honoraire ; M. COUTAREL, président départemental de la FNDIRP; M. Georges DURAND, député de la Drôme: M. GUILLAUME, conseiller régional ; M. BERTHOLET, Maire de Romans et M. TARAVELLO, maire-adjoint; M. Georges TROUILLER, maire-adjoint de Bourg de Péage représentant M. Henri DURAND, excusé ; M. Jacques CLOT, Maire de St Agnan en Vercors ; M. KOINTZ, commissaire principal ; ainsi que les présidents des associations militaires de nos deux villes et leurs cantons.

L’accompagnement musical comportant “le chant des Pionniers”, “la nuit” de Rameau et le “chant des adieux” était exécuté par Jean GUILLEMOT du Souvenir Français.

Jean GANIMEDE a reçu les honneurs réservés à ceux qui se dévouent pour leurs semblables. Il a encouragé et soutenu l’édification du monument érigé à la gloire des anciens du Maquis du Vercors dont l’inauguration aura lieu cet été.

M. Georges DURAND souligna en quelques mots la disparition brutale de Jean GANIMEDE qui laissera un vide dans nos deux cités et préparait avec ferveur la commémoration du 50e anniversaire de la Libération.

Article paru dans l’Impartial

Hommage à Jean Ganimède, courageux Maquisard du Vercors…

Nous avons reçu de M. Pierre Lassalle, le texte suivant à propos de la disparition de Jean Ganimède, président de l’UFAC :

“L’association nationale des anciens Maquisards, Combattants et Résistants du Vercors, a perdu, lors de la disparition subite de Jean GANIMEDE, un de ses Membres éminents, un compagnon d’armes distingué, un ami apprécié et recherché.

Jean GANIMEDE a appartenu dès 1941 à la Résistance, qu’il a servi de façon continue jusqu’à la Libération.

Agent de liaison de son père, le Docteur GANIMEDE, Membre de l’organisation locale, devenue les Mouvements Unis de la Résistance (MUR) de ROMANS, Médecin-Chef du Plateau du Vercors depuis fin 1942, Jean GANIMEDE a de façon régulière, participé à la distribution des Journaux clandestins, collé des papillons dans les locaux publics, des affiches sur les murs, écrit des inscriptions dans les rues fréquentées, participé à la confection de fausses pièces d’identité.

A partir de janvier 1943, il assure des liaisons régulières et périlleuses entre ROMANS, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS et VASSIEUX en VERCORS.

Il participe au ravitaillement des Camps du Maquis du Vercors, et sert de guide aux jeunes rejoignant les camps.

Il appartient à un groupe Franc de ROMANS et’ participe à plusieurs actions contre l’ennemi.

Le 3 septembre 1943, il participe au combat contre les Soldats Italiens à Vassieux-en-Vercors, et, est blessé par éclats de grenade.

A partir du 6 juin 1944, il fait partie des Forces du Vercors comme Volontaire et durant les Combats de Juin – Juillet 1944, il est cité, à l’ordre du Régiment, par le Capitaine MOINE, chef d’Etat-major, commandant par intérim, le 11e Cuirassier, le chef d’Escadrons GEYER LA THIVOLLET étant momentanément indisponible :

“L’infirmier brancardier GANIMEDE Jean, a été volontaire pour aller, en camion, sous les bombardements et le mitraillage des avions ennemis, chercher des blessés dans les décombres du village de VASSIEUX EN VERCORS. A rempli sa mission et a ramené neuf blessés à l’Hôpital FFI de SAINT-MARTIN EN VERCORS.

Après l’ordre de dispersion du Vercors, du 23 juillet 1944, il rejoint ia grotte de la LUIRE, où son père avait reçu l’ordre de replier l’Hôpital et. de cacher les blessés.

Arrêté par les allemands le 27 juillet 1944 à la grotte de la Luire, transféré à la gestapo de

GRENOBLE, s’évade et continue à servir dans les rangs du 11e Régiment de Cuirassiers, et participe à la Libération de ROMANS.

C’est alors une brillante carrière professionnelle dans le professorat technique et la prise d’éminentes responsabilités dans diverses associations d’anciens combattants, !dont celle de Président de l’Union Fédérale des anciens combattants des sections de Romans, Bourg-de-Péage et région, et de Président des Evadés de guerre Drôme/Ardèche.

Sa notoriété dans la Région Rhône-Alpes, son dévouement de tous les instants, les actions soutenues et déterminées qu’il n’a cessé de mener en faveur de ses compagnons, ont fait, de ce Résistant de la première heure, vaillant Maquisard du VERCORS, une figure attachante et exemplaire au monde ancien Combattant.

Le souvenir de cet homme de haute valeur morale, de générosité d’âme et de coeur, de loyauté dans l’amitié, sera précieusement conservé au fond de nos coeurs.

Nos pensées et notre sincère compassion vont vers son épouse et tous ceux qui l’aimaient”.

Pierre LASSALLE Président National

Article paru dans l’Impartial

Dernier hommage à Jean Ganimède

L’église de Notre-Dame de Lourdes était comble, bien trop exiguë pour contenir la très nombreuse assistance venue rendre un dernier hommage à Jean Ganimède, président de l’Union Fédérale Cantonale des Anciens Combattants, président des Evadés de guerre, secrétaire ou membre de nombreuses associations que nous avons énumérées, à une exception près (Rhin et Danube oublié) hier dans nos colonnes relatant sa brutale disparition, qui sera durement ressentie dans toutes les associations, sociétés, amicales où il se donnait sans compter pour perpétuer un souvenir, aider et conseiller les adhérents, entretenir une amitié.

Dans la foule de ses amis nous y avons rencontré bon nombre de personnalités militaires, civiles et religieuses. La présence de M. Elie Rossetti président National du IIe Cuir, de MM. Bouly directeur de l’office des Anciens Combattants de la Drôme, Seauvy président Départemental U.F.A.C., de tous les présidents d’associations militaires de nos deux villes, de M. Georges Durand député de la Drôme, Bertholet maire de Romans, Tarravello maire adjoint, Trouillet maire adjoint de Bourg-de-Péage et représentant M. Henri Durand excusé, Guillaume conseiller régional, Kointz commissaire principal… etc. apportait si besoin était encore la preuve de l’estime et de la reconnaissance due à cet homme de rang et de devoir. Emouvante fut cette cérémonie en l’église Notre-Dame de Lourdes célébrée par le père Boissonnet, par les mots d’accueil de ce dernier et l’interprétation à la clarinette de couplets du chant des Pionniers du Vercors par Jean Guilleminot membre du Souvenir Français.

A l’issue de la cérémonie M. Rossetti président National du IIe Cuir prononça une allocution au nom de toutes les associations, allocution que nous aurions bien voulu transmettre en intégralité tant les termes employés, judicieux, sincères et poignants retracèrent avec simplicité mais précision les carrières civile et militaire de Jean Ganimède : “Ta simplicité, ta modestie n’eurent d’égales à ta simplicité et tes grandes qualités de coeur reconnues par tous… la richesse de tes capacités humaines, ta loyauté, ton sens du devoir, ton esprit d’ouverture, te faisaient gagner l’estime de tous ceux qui te côtoyaient… Au coin du souvenir nous ne t’oublierons pas… ” M. Georges Durand député souligna à son tour la disparition trop brutale de cet homme cultivé qui laissera un vide que l’on peut encore mesurer en notre ville, rappelant qu’il était un de ceux qui préparent la commémoration nationale du cinquantième anniversaire de la Libération auquel il tenait tant faisant même allusion à la remise de la Légion d’Honneur qu’il méritait amplement et qui devait lui être décernée à cette occasion.

Une collecte de dons effectuée à la sortie de l’église est destinée, selon le souhait de la famille à la lutte contre le SIDA et aux restaurants du Cœur.

Sous la haie d’Honneur des vingt-quatre Etendards présents, la dépouille de Jean Ganimède sortit de l’église pour prendre la route vers Robigny village de la Côte d’Or où se trouve le caveau familial. Une délégation composée de M. Turlot président U.F.A.C., Félix président délégué du IIe Cuir, Grimaud et François se sont rendus en cette localité accompagner Jean Ganimède à sa dernière demeure. Nous renouvelions nos sincères condoléances à son épouse, à ses enfants, et à sa famille.

Article paru dans le Dauphiné Libéré