Association des Anciens du 11ème Cuirassiers de 1999 à nos jours

La vie de l’association de 1999 à nos jours
sous la présidence de Jean Brunet

Article de presse

Le 11è “Cuir” dans la peau

Jean Brunet a tout rangé dans des casiers et des pochettes. Quelques années de sa vie classées méticuleusement. Des archives, photos, livres, documents d’époque. Ce sont ces années 1944 à 1946 qu’il raconte.

Quelques mois au camp d’Ambel

Le Romanais, président de l’Association des anciens du 11e Cuirassiers Vercors-Vosges-Alsace, a 17 ans quand il quitte sa famille de Pont-en-Royans pour le camp d’Ambel qui fournit du bois à une scierie allemande le matin, et organise des actions de résistance l’après-midi. “On peut dire qu’on n’était pas embêtés par les Allemands. On les voyait passer, mais ils n’entraient pas dans les bois. Du moins avant les événements de Vassieux…”, explique le Romanais de 81 ans. Jean Brunet quitte le plateau d’Ambel lors de la dispersion du régiment. Avant de s’engager, comme près de 700 Romanais, dans le 11è Cuirassiers à Lyon. Le 11è “Cuir” est alors rattaché à la 1ere Division française libre. Il participe à la libération de Lyon et aux campagnes des Vosges et d’Alsace. Jusqu’à Strasbourg. “Après la prise de Strasbourg, on ne nous a pas laissés entrer les premiers en Allemagne. Comme on venait du Vercors, ils avaient la pétoche (ndlr : il s’agit des alliés)”, affirme-t-il.

“C’était la liesse, comme dans beaucoup de villes”

Le 8 mai 1945, Jean Brunet s’en souvient, il était en repos à Pithiviers. “C’était la liesse, comme dans beaucoup de villes françaises. On savait que les choses les plus dures étaient derrière nous. On est resté au repos pendant quatre mois. C’est pour cela qu’à Pithiviers, beaucoup de mes camarades se sont mariés.”

Un oeil sur le passé

Début 1946, le Romanais est démobilisé. Il rentre d’Allemagne. “La vie a repris le dessus. Ce n’est qu’à la retraite qu’on met la marche arrière et qu’on jette un œil sur le passé. “Dans les années 50, celui qui est alors chef de service chez Renault, avait déjà relancé l’association des anciens du 11è Cuirassiers. “On avait notre siège au café de l’Océan”, se souvient-il.

“Il y a trop de cérémonies”

Mais c’est une fois à la retraite qu’il prend des responsabilités au sein des associations d’anciens combattants.

Et ça l’occupe beaucoup. “J’ai moins de temps que lorsque je travaillais”, confesse-t-il. Aujourd’hui, il sera présent pour la commémoration de la victoire de 1945. Même s’il avoue “qu’il y a trop de cérémonies: Devant les monuments aux morts, on voit toujours les mêmes : les élus, les présidents d’associations d’anciens combattants et les porte-drapeaux”. Reste que ce matin, il sera présent lors des cérémonies péageoise et romanaise. Peut-être aussi parce que Jean Brunet sait que la plus belle de ses archives, c’est sa mémoire…

Benoit BOUY

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Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Paul Borel
Président Honoraire : M. Louis Felix
Vice Présidents : MM. Georges Boichard, Robert Rositi, Louis Pinet, Bertrand Morel Journel
Secrétaire : Mme Christiane Laurent
Trésorier : M. Michel Breynat
Membres : Mme Michelle Gentil, MM. Lucien Odeyer, André Charmond
Présidents Honneur : Général Xavier Olleris, Colonel Henri Dagot, André Beguin

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Le 19 Juin 1999 : Assemblée Générale à Vassieux en Vercors

Vassieux 1999
Les présidents Jean Brunet et Elie Rossetti.

Cinquantième anniversaire des combats du Vercors.

La réunion a lieu à Vassieux dans la salle du Piroulet suivie d’une messe et d’un dépôt de gerbe au monument aux Morts en présence de Monsieur Marqué, Préfet de la Drôme, et d’un escadron du 11ème Cuirassiers de Carpiagne, commandé par le Colonel Thiriet.

Jean Brunet, élu Président de l’Association, au cours de son discours, parle des 230 Cuirassiers tombés au champ d’honneur avec une phrase marquante à souligner : “N’oubliez pas qu’ils ont laissé leur peau pour que la vôtre respire aujourd’hui.”

Une prise d’armes a lieu devant la Nécropole.

La video de la cérémonie est disponible.

Discours à la Nécropole.

Maquisards, Cuirassiers, Combattants héroïques.

Toujours impeccablement alignés pour les revues annuelles et qui depuis cinquante cinq années reposez dans cette Nécropole, nous vous saluons.

Inconnus qui nous sont devenu connus, Etrangers qui nous sont devenu frères, Morts toujours de ce monde, vous les anonymes de l’histoire du royaume des ombres, nous sommes présents à ce rendez vous du cinquante cinquième anniversaire.

Cette terre immobile à nos yeux, dans l’horizon spacieux, plus que l’air, plus que l’onde et la flamme reste émue.

Tout ici ne sont que poignants souvenirs.

Quand de tels morts sont couchés dans leur tombe, sur leurs sépulcres où nous nous inclinons, la gloire fait luire leur mémoire et redore leurs noms. Ce qui sembla une victoire fut sourde. Ce qui sembla un exploit fut hideux. Tout fut seulement la mort des Combattants et le sacrifice des Civils enfoui dans la cendre épaisse de l’histoire.

Il est bien certain que nuls sacrifices comme ceux qu’ils ont consentis ne se sont perdus dans le classement de nos mémoires.

Notre présence ici démontre que nous ne sommes pas asservis par l’oubli. Cette Nécropole nous rappelle sans cesse le chemin du courage, le chemin de la fierté, le chemin de l’honneur.

Ces Soldats de Juillet n’avaient-ils pas la fougue de ceux d’ARCOLE et de RIVOLI.

Fidèles à notre passé, nous sommes venus fleurir la mémoire des Cuirassiers et des Maquisards qui sont tombés en héros dans ce VERCORS pittoresque et merveilleux. Nous sommes venus fleurir ces garçons dont la mort a profané la jeunesse, tous ces fils de FRANCE moissonnés avant l’heure. Un soir fut marqué par l’odeur du sang, le lendemain par celui de la mort. L’horizon qui cerne ce plateau est celui qui cerne toute vie, il donne une place d’honneur à notre soif d’infini en même temps qu’il nous rappelle nos limites.

Rappelons à ceux qui doutent que ces croix sont l’image du sang versé à la mémoire douloureuse de l’histoire.

Faudrait-il rappeler aussi pourquoi le 11ème Cuirassiers se trouvait au VERCORS.

Comme nous l’a souvent dit le Colonel THIVOLLET, ne s’agissait-il pas de défendre l’honneur de la FRANCE.

Ces valeureux Cuirassiers et les glorieux Maquisards pensaient-ils alors au drame le plus épouvantable que l’on puisse imaginer tant par la cruauté que par sadisme.

Ils eurent à faire ici à une horde de sauvages en proie à l’hystérie sanguinaire et qui ont transformé cette riante localité de ce beau coin de FRANCE en un charnier monstrueux.

Tout n’était plus que ruines et désolation, la mort planait partout, vision d’apocalypse.

Je ne m’étendrais pas sur les événements tragiques que tout le monde connait mais seulement affirmer, s’il en est encore besoin, que nous n’avons abandonné le souvenir de ces héroïques victimes qui ont accepté de mourir quand d’autres ne pensaient qu’a vivre.

Malgré l’orage de fer et de feu qui s’est abattu ici en quelques heures en quelques instants, les jeunes Cuirassiers réagissant à la stupeur ont su faire face devant la puissance du tir qui leur interdisait tout mouvement parce que supérieur au leur, ils se sont accrochés à la terre déjà rouge de sang, ils ont attaqué, contre attaqué sans pouvoir dégager des ruines fumantes de VASSIEUX l’ennemi bien accroché. Et malgré la fatigue autant physique que morale, ils ont accepté de se replier car il fallait avant tout sauver de la mort la population qui en avait été épargné jusque là.

Triomphe des grandes vertus sur la résignation.

La manifestation d’aujourd’hui, moment intense d’émotion qu’il nous est permis de partager, revêt une signification profonde, en ce sens qu’elle est un témoignage de fidélité à la mémoire de tous nos amis tués au combat, fusillés, pendus, brûlés vifs, massacrés ou torturés à mort.

Dans leur poitrine nue, ils avaient un coeur d’acier et la vie plutôt que le courage, les a abandonnés.

Ces croix sous lesquelles ils dorment, témoignent péremptoirement qu’ils font partie intégrante de la légende du VERCORS;

En ce jour de receuillement, nous avons l’honneur d’avoir avec nous les autorités civiles et militaires qui ont bien voulu se joindre à nous pour commémorer comme il se doit ce 55ème anniversaire et nous leur disons notre gratitude.

Avec fierté nous apprécions la présence de l’Etendard de notre cher Régiment sur lequel nous remarquons toujours, écrit en lettres d’or, VERCORS 43 44.

Si elles ont fait vibrer nos fibres sentimentales, nous en lisons néanmoins celles brodées au dessus qui nous rappellent aussi les conflits où ont été engagés nos ainés, ceux dont nous avons glorieusement pris la relève.

Toutes ces batailles, de HOHENLINDEN en 1800 au VERCORS en 1944,ont été rougies du même sang, un sang Français, pur et fraternel.

C’est aussi avec un sentiment de grande sympathie que nous voyons ces jeunes Cuirassiers, impeccablement alignés et qui connaissent maintenant un peu d’histoire du VERCORS et la bravoure de leurs Anciens.

Ces Anciens, ils sont là, émus et fidèles à leurs souvenirs. Ils sont présents non par nostalgie des années de guerre vécues, mais tout simplement pour en témoigner et honorer avec dignité ceux des leurs qui ont donné leur vie pour que la FRANCE puisse garder indépendance et liberté, pour que notre jeunesse puisse aujourd’hui jouir de cette liberté dans l’honneur.

Vive le 11ème Cuirassiers Vive le VERCORS Vive la FRANCE.

Vassieux 1999 - Hommage
Hommage
Vassieux 1999 - Monument civil
Monument civil. De dos : MM. Georges Boichard et Jean Brunet
Vassieux 1999 - La Garde et son étendard
La Garde et son étendard

Mai 2000 : Assemblée Générale et inauguration du Monument à Romans

Un grand nombre de Cuirassiers avaient répondu présents à l’Assemblée Générale qui avait lieu à Romans, salle Charles Michels, une réunion particulièrement courte puisqu’elle fut suivie de l’inauguration du monument dédié aux soldats du 11ème Cuirassiers Vercors Vosges Alsace.

Le Président Brunet profite du rassemblement pour remercier tous les acteurs de ce grand pari qui ont contribué au financement du Monument :

-Une participation de la Ville de Romans
-Du Conseil Général
-De la Ville de Bourg de Péage
-Du Souvenir Français
-Du Ministère des Anciens Combattants
-De la 1ere D.F.L des Bouches du Rhône
-De la 1ere D.F.L de Paris
-Et de toutes les Associations du Comité d’entente :
-Du Crédit Mutuel
-Des Rapid’ Bleus
-De nombreuses communes de la région
-Un certain nombre de communes des Vosges et d’Alsace
-Et de la grande générosité de nos adhérents.

Inauguration
Image d’illustration

Discours du Président Jean Brunet lors de l’inauguration du monument.

Monsieur le Préfet.
Monsieur le Député.
Messieurs les Conseillers Généraux.
Messieurs les Maires, Messieurs les Adjoints.
Mesdames Messieurs, chers amis.

Permettez-moi tout d’abord de vous dire la grande satisfaction, et l’honneur que ressentent aujourd’hui, les Anciens du 11ème Cuirassiers, dans cette cérémonie d’inauguration du monument élevé à la mémoire de leurs camarades tombés sur le chemin de l’honneur, du régiment, qui est parti du Vercors jusqu’aux plaines d’ALSACE.

Dans le devoir de mémoire qui nous incombe, dans le souvenir de ces milliers de combattants courageux, qui ont lutté pour délivrer notre pays du joug nazi, nous sommes venus nous recueillir avec ferveur face à ce monument, qui symbolise l’épopée héroïque du 11ème Cuirassiers, et sur lequel nous avons apposé deux insignes.

Ceux des Bataillons des marches 21 et 24, qui avait été renforcé par des escadrons de Cuirassiers le 15 novembre 1944.

Commémorer veut dire se souvenir ensemble, et c’est ce que nous faisons en ce moment.

Commémorer est une volonté politique de mémoire collective, une volonté d’honorer nos morts, et tous ceux qui ont fait le sacrifice suprême de leur vie en combattant pour la patrie, et la liberté.

Toute mémoire est incommunicable mais doit en même temps être communiquée.

Les acteurs, les témoins, et leurs relais des grands combats contre la capitulation, l’oppression et l’asservissement, nous font obligation de cultiver la mémoire et de la perpétuer.

Sinon elle est condamnée à disparaître dans l’avenir. Hormis les témoins et n’offrant plus de repères pour le présent.

La cérémonie d’aujourd’hui, nous apporte au contraire un autre témoignage plus ardent, et plus marqué, pour la défense et la promotion des valeurs pour le présent et le futur.

La réalisation de ce monument exprime la continuité d’un contrat de vigilance, entre les générations plutôt qu’un simple devoir de mémoire.

Il s’élève comme un défi au temps, pour témoigner auprès des générations futures, de notre volonté de rendre un hommage solennel à tous les Anciens du 11ème Cuirassiers, présents ou décédés qui, avec un courage exemplaire, se sont battus sans faillir parfois au risque de leur vie, pour que la France retrouve sa liberté, sa dignité et la paix.

Ce monument à été créé et dessiné par Marie-Agnès Rossetti, quatrième fille de notre Président Honoraire Elie Rossetti.

Elle a su reproduire le Cuirassier dans les roches, protégé par la Vierge du Vercors, que l’on peut voir quand on passe par Saint-Martin où est arrivé en Décembre 1943, le Commandant THIVOLLET avec ses Cuirassiers, pour prendre le commandement militaire du maquis.

Il fut officiellement reformé dans ce grand plateau du VERCORS, le 14 juillet 1944, quelques jours avant son envahissement par les troupes allemandes.

Inauguration 2
Image d’illustration

Ce fut une dure épreuve pour tous les Résistants, et les Cuirassiers, qui signèrent leur victoire de l’honneur en arrêtant les combats, ordre qui fut donné par le Colonel François HUET, pour sauver la population civile déjà très éprouvée.

Une autre victoire, mais celle-là par les armes, fut la libération des Villes de Romans et Bourg de Péage le 22 Août.

Dix jours après, c’était LYON qui retrouvait la liberté, avec le concours des Cuirassiers.

Le Général BROSSET, commandant la première Division Française libre, ayant vu à l’oeuvre, avec un courage exemplaire les jeunes Cuirassiers du Vercors, il les incorpora dans cette Division au passé ô combien prestigieux.

Ce furent ensuite les combats de positions, où les jeunes Cuirassiers se firent remarquer, et apprécier pour leur bravoure par leurs aînés venus d’Afrique.

Les campagnes des Vosges de novembre et décembre puis celles d’Alsace de janvier et février 45, qui confirmèrent la réputation héroïque et élogieuse du Régiment du Vercors.

Sans compter ceux tombés dans les rangs des B.M.21 et 24, 230 de ses combattants, ont marqué la route suivie par le 11ème Cuirassiers.

Il est bien certain que nuls sacrifices comme ceux qu’ils ont consentis, ne sont perdus dans le classement de nos mémoires.

Ce monument rappellera sans cesse le chemin du courage, le chemin de la fierté, le chemin de l’honneur, et il restera aussi l’image du sang versé à la mémoire douloureuse de l’Histoire.

En 1939, comme beaucoup hélas s’y attendaient, la guerre éclatait. Les mobilisés partaient, persuadés qu’en quelques jours, ils mettraient à genoux l’aigle allemand.

L’offensive de juin 40 plongea notre pays dans l’humiliation, la honte, l’amertume, et la tristesse. Nous venions de subir l’une des plus grandes défaites de notre histoire.

Les limites habituelles du crime ont été franchies, et nous sommes entrés dans le domaine de la folie organisée.

Nous avons vécu des moments de l’histoire où le choix s’opère dans le coeur de chaque homme, pour des raisons qui échappent aux règles de la logique comme au souci de soi-même.

Inauguration 3
Image d’illustration

Déjà les hyènes de la défaite s’installaient sur la carcasse de notre France. Sur sa dépouille a fleuri l’étendard à croix gammée. Les enfants assistaient, impuissants, à la triste débandade, au pitoyable exode du peuple abandonné, où se mêlaient les débris de notre armée en déroute. Une débâcle sur fond d’indiscipline et de totale désorganisation. Nous sentions passer sur nous le frison de la révolte qui nous faisait mieux comprendre la perte de notre liberté et de notre indépendance.

Et puis un jour, le 18 juin 1940, une déclaration inoubliable tomba sur les radios.

“La France a perdu une bataille, mais elle n’a pas perdu la guerre !”

Le Général DE GAULLE redonnait un peu d’espoir aux Français, qui bientôt apprirent que là-bas en Afrique, des Soldats Français avaient commencé la lutte.

Après cet appel un nombre important de femmes et d’hommes se redressèrent en s’engageant sur la route de la détresse pour le rachat de nos libertés et la reconquête de notre indépendance.

Les jours, les mois, les années, confirmaient cet espoir mais hélas, que c’était long !

Dans cette longue nuit de cauchemar, nos regards fixés sur le soleil qui venait d’Afrique, aperçurent tout d’un coup, une étoile qui se mit à briller dans le ciel dauphinois, et ce point lumineux allait durer. Cette étoile a l’éclat merveilleux, s’appelait VERCORS.

Durant quatre années de drames, de tragédies, de misères et de destructions, les enfants devinrent des adolescents conscients de leur devoir.

L’envie qui bouillonnait dans leurs veines de servir, de combattre l’ennemi pour le chasser hors de nos frontières, ce moment arriva enfin.

Attirés par le mytique du maquis, ils vinrent grossir les rangs des valeureux Résistants qui respiraient déjà l’air pur de la liberté.

Ils y firent bien vite la différence entre le vécu et l’imaginaire, car le fait de venir au VERCORS, dans la période trouble et terrible de l’occupation nazie, ne relevait pas seulement d’un acte de patriotisme, c’était déjà de l’héroïsme.

Leur combat était celui de la lutte du bien contre le mal. La recherche de la vérité contre le mensonge. Ils donnaient la démonstration du courage contre la lâcheté.

Inauguration 4
Image d’illustration

Ils trouvèrent aussi sur ce plateau un des plus vieux langages des hommes, celui de la volonté, du sacrifice, et du sang.

Le 14 juillet, ils devinrent des Cuirassiers officiellement reformés sous les ordres du commandant THIVOLLET, qui avait sauvé de la souillure son étendard le 22 novembre 1942.

Combien virile dans son austère grandeur était la vénération totale et exclusive de ce drapeau tricolore ! Il leur donnait la force du désintéressement, ne pensant plus qu’à leur idéal d’hommes libres.

Les escadrons formés et avec un moral d’acier, les Cuirassiers suivirent l’entraînement pour le grand jour où ils devraient égaler leurs glorieux aînés qui avaient fait la magnifique réputation du Régiment. Et il est arrivé, comme un grand ouragan !

Le 20 juillet, deux divisions allemandes encerclaient le plateau du VERCORS, qui était mitraillé et bombardé, le lendemain c’était l’attaque en force.

Ces jeunes engagés connurent de ce jour, les péripéties tragiques d’une guerre atroce contre un ennemi dix fois supérieur en nombre, et bien mieux équipé.

En quelques heures, quelques jours, l’horreur de la guerre inhumaine a transformé en un cadre de désolation, une région sans problème. Tout saignait, combattait, résistait, où mourait.

Le 15 août, les Allemands persuadés qu’ils avaient anéanti toute résistance dans le VERCORS, et déconcertés par le débarquement en Provence, quittaient le plateau.

Les deux groupes d’escadrons, qui composaient le 11ème cuirassiers, se regroupaient et, sur les ordres de commandant THIVOLLET se ruèrent sur ROMANS.

Pendant six mois et jusqu’en Alsace ils firent l’admiration des soldats de la 1ère D.F.L. qui les avaient incorporés dans leurs rangs.

En ce jour apprécié, nous avons l’honneur d’avoir à nos côtés les autorités civiles et Militaires qui ont bien voulu se joindre à nous pour inaugurer comme il se doit, ce monument, et nous leur disons notre respectueuse gratitude, leur cordiale participation donne un éclat tout particulier à ces cérémonies, et au nom de tous les Anciens présents ici, je leur dis un grand merci.

Avec fierté nous apprécions la présence de l’étendard de notre cher régiment sur lequel nous remarquons toujours, écrit en lettres d’or “VERCORS, 1943, 1944”

Si elles ont fait vibrer nos fibres sentimentales, nous en lisons néanmoins celles brodées au-dessus, qui nous rappellent aussi les conflits engagés par nos aînés, ceux dont nous avons glorieusement pris la relève.

Toutes ces batailles, d’Hohenlinden en 1800 au VERCORS en 1944, ont été rougies, du même sang, un sang Français, pur et fraternel.

Je vous remercie de votre attention.

Inauguration 5
Image d’illustration
Le Monument lors de l'inauguration.
Le Monument lors de l’inauguration.

Le 10 Mai 2001 : Assemblée Générale à Saint Jean en Royans

La devise de l’association 11ème Cuirassiers est : “amitié, fidélité et générosité”, elle n’a jamais été démentie depuis sa création en 1964.

Mr Jacques Baudouin, maire de Saint Jean en Royans accueille les nombreux participants.

Mr Jean Brunet Président de l’association rappelle que l’association se porte bien mais que ce mérite revient à son Président Elie Rossetti. Il rappelle également qu’en 1964, nous étions tous ainsi réunis sans distinction sociale, politique et religieuse.

Les Cuirassiers dans le Vercors :
En projet pour cette année 2001, un pique-nique à Vassieux en Vercors sera proposé avec un escadron de 80 hommes du 11ème Cuirassiers Carpiagne.

ORGANISATION :
Le 10 juin une journée portes ouvertes à Carpiagne sera organisée avec une démonstration des chars LECLERC

Une gerbe au monument aux Morts est déposée suivi d’un recueillement avec la sonnerie aux Morts par Jean Guillemot

Saint Jean en Royans 2001
Saint Jean en Royans 2001

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Inauguration du Mémorial à St Nazaire en Royans

Après l’ordre de dispersion lancé dans les maquis le 23 juillet 1944, 120 maquisards sont arrêtés dans le Royans-Vercors et transférés dans l’école de Saint-Nazaire-en-Royans où siège la cour martiale allemande.

33 patriotes, après avoir été torturés, sont exécutés et enterrés pêle-mêle dans un grand trou qu’ils ont creusé eux-mêmes. Parmi eux, deux jeunes Nazairois, les frères Didier, âgés de 20 et 24 ans. Déjà durement éprouvé le 29 juin 1944 par le bombardement du village par l’aviation allemande qui a fait 2 morts et 5 blessés, St Nazaire doit encore pleurer la fin tragique de ses 2 enfants.

19 partent en camion, en direction de Grenoble. Arrivés à Beauvoir-en-Royans, où les miliciens les attendants, ils sont abattus dans un petit vallon au bord de la route.

Les rescapés sont transférés en gare de Valence pour rejoindre le camp de travail de Wésermunde en Allemagne.

A St Nazaire, sur l’emplacement du charnier un Mémorial a été édifié en 2001. Depuis cette date, chaque année, une cérémonie commémorative est organisée, le dernier dimanche de juillet.

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RECIT DES DEPORTES ET RESCAPES DES CAMPS DE SAINT NAZAIRE EN ROYANS

Des centaines de Résistants furent enfermés dans les classes de l’école communale, 40 furent exécutés, 60 furent déportés.

Ils n’avaient qu’un seul but et un seul idéal : restaurer la paix et la liberté de la France.

Ils ont fait le sacrifice de leur vie, souvenez vous voici en résumé ce qui s’est passé ici il y a 67 ans.

En 1944 alors que les forces Allemandes encerclaient le Vercors, semant la terreur sur leur passage, des combattants du Vercors après l’ordre de dispersion donné par le commandement militaire, tentèrent de franchir les lignes Allemandes. Par petit groupe ou individuellement ils voulaient reprendre le combat aux cotés d’autres groupes de la Résistance sur la rive droite de l’Isère.

Malheureusement une centaine ne purent passer au travers des mailles du filet tendus par l’ennemi, ils furent fait prisonnier.

Après un premier interrogatoire ils furent tous acheminés à Saint Nazaire, et enfermés à clef dans les salles de l’école communale. Nous étions gardés par la gendarmerie allemande. Il était interdit de regarder par les fenêtres, nous n’avions rien à manger.

Pendant notre séjour il fallait être vigilant ; à notre arrivée nous nous étions avertis qu’un collaborateur se trouvait parmi nous et nous épiait, pour une bouchée de pain et pour sauver sa peau, il vendait ses camarades.

Plusieurs ont ainsi été exécutés.

Chaque jour on nous faisait descendre dans la cour pendant 10 mn et après les interrogatoires commençaient avec, souvent, la présence de Mireille Provence. Ceux qu’elle connaissait étaient confondus et c’était la mort.

Combien ont payé ainsi de leur vie leur patriotisme à la Résistance.

Les exécutions eurent lieu dans le parc du château, les fosses étaient creusées par leur camarades, entre le 22 juillet et la première semaine d’aout 40 furent passés par les armes, soit ils étaient fusillés le jour même ou quelques jours après.

Ceux que nous avons côtoyé avaient foi en l’avenir et le plus sublime c’est qu’ils en faisaient prendre conscience à tous les autres, tout en sachant qu’il ne leur restait que quelques heures à vivre.

Combien de vie ont étés protégées grâce aux conseils donnés par les premiers prisonniers aux nouveau arrivants en leur faisant connaître comment il fallait faire lors des interrogatoires, remonter le moral à certain et même à cacher un condamné dans la paille de la salle. Il sera déporté avec ses camarades et, la guerre finie, il a pu rejoindre sa famille.

Beaucoup d’anecdotes peuvent être racontées, seules sont valables celles racontées par les rescapés eux même.

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RECIT DES DEPORTES ET RESCAPES DES CAMPS DE WESERMOUDE

Le 26 juillet 1944, 19 de nos camarades de combats ont étés lâchement assassinés par des hordes nazis encerclant le Vercors.

Après l’ordre de dispersion donné par le commandement militaire, individuellement ou en groupe, ils ont tentés de traverser les lignes ennemies afin de pouvoir reprendre le combat avec d’autres forces de la Résistance sur la rive droite de l’Isère.

Malheureusement certains n’ont pas pu traverser les mailles du filet tendu par l’ennemi et furent fait prisonnier en divers points de la rive gauche de l’Isère.

Après un premier interrogatoire très poussé, ils ont étés dirigés vers Saint Nazaire en Royans, où se trouvait le P.C de la Feldegendarmerie Allemande et ont étés enfermés dans les salles de classe de l’école communale et fermé à clef.

C’est là que le fameux commandant Oberland aidé par Mireille Provence décidait de la vie ou de la mort concernant les prisonniers.

Le 26 juillet un camion est venu les chercher pour les acheminer vers Grenoble pour être remis entre les mains de la gestapo.

Ils savaient que des moments douloureux les attendaient (tortures, sévices de tout ordre ou la mort), mais le destin est venu changer le cours des événements.

Arrivées à la hauteur de Beauvoir en Royans, un groupe de soldat Allemand a fait arrêter le camion et tous les prisonniers ont été dirigés dans cette clairière.

Alors contre toute attente, les armes se sont mises à rugir, tous nos camarades venaient d’être massacrés sauf un qui put prendre la fuite au travers des balles lui sifflant aux oreilles.

En quelques minutes 19 Résistants, dont 6 gendarmes, venaient de payer de leur vie leur attachement à la noble cause.

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Le 1er Juin 2002 : Assemblée Générale à Pont en Royans

Dès 8 heures 30, sous un soleil magnifique, les 150 personnes présentes pour cette assemblée générale, se retrouvent en dégustant le café, la pogne et le vin blanc.

Une heure plus tard débutait la réunion à la mairie, tandis qu’un guide de l’office du tourisme faisait visiter la ville de Pont en Royans aux épouses.

Etaient présents à cette assemblée Mr Grindato, conseiller municipal représentant Mr Pillet le maire qui s’est excusé, arrivent de Carpiagne , le Colonel Tavernier, le Capitaine Charlet ainsi que 7 sous officiers. Cette présence militaire montre combien notre association d’anciens et le régiment sont en étroite collaboration.

Mr Jean Brunet, Président, prend la parole et rappelle qu’il y a 17 ans une même réunion avait lieu ici même, mais malheureusement depuis, beaucoup d’anciens ont disparu.

Après cette réunion, rendez- vous au monument aux Morts en présence de Mr Pérazion, conseiller Général, et de Mr Pillet, maire de Pont en Royans, accompagnés de plusieurs conseillers municipaux.

Discours du Président Jean Brunet.

En ce mois de Mai terminé hier, ont eu lieu dans notre pays les cérémonies commémorant le 57ème anniversaire de la fin de la guerre appelée 2ème guerre mondiale.

Il y a 57 ans en effet que prenait fin un conflit qui a duré plus de cinq années et qui a engendré des catastrophes auxquelles nous ne pouvions penser.

Nous savons hélas qu’une guerre est synonyme de morts et le bilan en a été très lourd puisque ceux qui ont payé ce drame de leur vie se comptaient par millions.

Mai 1945 a été pour nous la fin du cauchemar, des souffrances physiques et morales, et a ouvert dans nos cœurs et nos mémoires les souvenirs de la barbarie et des atrocités que nous avons vue et vécu.

Pont en Royans, cité pittoresque qui ouvre les portes du Vercors nord vers Villard de Lans, et du sud vers La Chapelle et Vassieux a payé un lourd tribu en juin et juillet 44, que des dizaines de ses enfants ont rejoint dans le royaume des braves la légion des héros du Vercors.

Combien de Pontois ont reçu, nourri et hébergé des Maquisards, des Cuirassiers, qui ont passé par leur village, associés à part entière à ces soldats de l’ombre et risquant à tout moment les représailles terribles de l’ennemi.

Toutes les années, notre Association tient son assemblée générale en diverses Communes du Vercors et du Royans. Aujourd’hui nous sommes rassemblés devant le monument aux morts de Pont en Royans.

Nous nous inclinons avec amour et fidélité devant ce Monument qui évoque tant de larmes, de souffrances, de sacrifice et d’espoir.

Le souvenir de nos Anciens Compagnons d’armes auxquels sont associés les Pontois. S’il nous permet de leur rendre chaque année un pieux hommage en les fleurissant, c’est aussi un ardent ferment qui fait battre nos cœurs d’une amitié indéfectible qui nous unit par dessus tout.

Dans les temps héroïques du 11 cuirassiers, nous avons été les auteurs de cette dure et sanglante épopée, partie des monts du VERCORS jusqu’aux plaines d’ALSACE et qui depuis longtemps aurait du tomber dans l’oubli, mais remplis du souvenir d’une lumière unique, nous sommes restés fidèles à ceux dont le sacrifice, s’il a été un monceau de peine est devenu un monceau de gloire.

Toi héros légendaire ou anonyme, toi qui savais que le tombeau des braves est dans le cœur des vivants tu dois être heureux encore aujourd’hui de voir que nous avons conservé ton souvenir même si tu n’as plus de visage. Le souvenir, c’est l’une des raisons d’être de l’homme, c’est le rappel de son passé, c’est l’hommage permanent rendu par les vivants aux chers disparus.

Nous sommes venus dis-je saluer cette commune et ses représentants dont je remercie la présence à nos cotés mais aussi et surtout honorer la mémoire de ses enfants et des cuirassiers qui hélas trop nombreux ont payé de leur vie le patriotisme qui les animait et le courage qui les caractérisait.

Non nos camarades ne sont pas morts pour rien mais il en est mort trop tout de même.

Eux qui eussent préféré une guerre de lion et qui n’ont mené qu’une guerre de loups.

Pont en Royans, cité du bout du monde, comme le Royans prestigieux ont fortement contribué dans la bataille pour la reconquête des libertés perdues et ce monument au pied duquel nous venons de déposer des fleurs rappelle s’il en est besoin l’héroïsme de ses habitants comme celui des Maquisards tombés dans le sacrifice suprême.

A vous qui êtes venus vous associer pour honorer une fois de plus nos chers disparus, je vous dis ma reconnaissance et merci de votre attention.

Jean Brunet

Pont en Royans 2002
Pont en Royans 2002
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Pont en Royans 2002
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Pont en Royans 2002
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Pont en Royans 2002

Le 10 Mai 2003 : Assemblée Générale à Bourg de Péage

La réunion débute en présence, du Lieutenant Colonel Tavernier, de Mr.Pupel représentant la municipalité de Bourg de Péage, du Colonel Moreau, Président du Comité d’entente, et de M .Gabriel Biancheri, député.

Le Président Jean Brunet rend hommage aux disparus de l4 années et annonce le prochain départ du Lt Colonel Tavernier pour cause d’avancement.

Le Lt Colonel Tavernier avant de quitter ses fonctions au sein du régiment espère valider le parrainage entre la ville de Romans et le 11ème Cuirassiers.

A la fin de la réunion le Colonel Moreau remet à Charly Deiller, la médaille de la reconnaissance de la Nation.

Le 21 Juillet 2004 : Assemblée Générale à Vassieux en Vercors

L’assemblée générale des anciens du 11ème Cuirassiers est prévue initialement à La Chapelle en Vercors. Mais beaucoup d’imprévus contrarient l’organisation qui nous oblige à la suspendre.

Deux cars au départ de Romans, en effet, beaucoup de monde a tenu à commémorer le triste anniversaire de la tragédie de Vassieux en Vercors. L’église est trop petite pour contenir toutes les personnes.

Arrive l’heure du repas un peu précipité, car l’après midi, est attendue la visite de M.Raffarin, premier Ministre et son Ministre des Anciens Combattants. En plein soleil, les jeunes militaires sont alignés à l’intérieur du cimetière. Puis arrivent les hélicoptères transportant les autorités, ainsi que le toujours impressionnant passage de la patrouille de France.

Donc cette année en 2004, il n’y a pas eu d’assemblée générale, donc rendez vous l’an prochain à Romans pour le parrainage Romans et le 11ème Cuirassiers.

En séance du conseil municipal de Romans le 13 décembre 2004, le projet officiel de ce parrainage a été adopté à l’unanimité.

Vassieux en Vercors 2004 1
Vassieux en Vercors 2004
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Vassieux en Vercors 2004
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Vassieux en Vercors 2004
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Vassieux en Vercors 2004

Le 12 Avril 2005 : Assemblée Générale à Romans

Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Honoraire : M. Elie Rossetti
Président Délégué : M. Paul Borel
1er Vice Président : M. Georges Boichard
2ème Vice Président : M. Robert Rositi
3ème Vice Président : M. Louis Pinet
Secrétaire générale : Mme Christiane Laurent
Secrétaire adjointe : Mme Rolande Tabournel
Trésorier général : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Porte Drapeau : M. Jacques Col
Membres : MM. Marius Espinas, Lucien Odeyer, Louis Félix et André Charmond
Vérificateur aux comptes : Mme Martine Breynat

Le Bureau d’honneur :

Présidents : Général Xavier Olleris, Colonel Henri Daguot, Colonel Paul Durieux et Colonel Maurice Bourgeois
Vice Présidents : Mme Suzanne Julien, MM. Bertrand Morel Journel et André Beguin

Le 14 mai 2005 : Parrainage entre la ville de Romans et le Groupe 11ème Cuirassiers

Signature de la chartre Mr Henri Bertholet Maire et le Lt Colonel Isabellon Commandant le Groupe d’Escadron 11ème Cuirassiers

PARRAINAGE DE LA VILLE DE ROMANS
ET LE GROUPE D’ESCADRON G 11 CUIRASSIERS

Panneau

En séance du conseil municipal de Romans le 13 décembre 2004, le projet officiel de parrainage entre la ville de Romans a été adopté à l’unanimité.

Le 14 Mai 2005

Cérémonie et signature de la chartre de parrainage entre la ville de Romans et le groupe d’escadron 11 cuirassiers.

Pour la ville de Romans :

Signature de la chartre Mr Henri BERTHOLET, maire

Pour le 11 Cuirassiers :

Signature de la chartre Lt Colonel Bertrand ISABELLON

En présence de Mr BOUKMIRIAN délégué des villes marraines.

Solidarité et devoir de mémoire : l’apport d’une ville marraine.

Depuis, la professionnalisation des armées et en particulier de l’armée de terre, notre institution n’a eu de cesse de renforcer le lien fondamental qu’il y a entre les citoyens français et leur armée. Les cérémonies dans les villes de garnisons et leurs alentours ainsi que les journées d’appel à la défense que connaissent tous les cadres de contacts en sont des signes visibles.

Une autre voie est le binômage d’une commune avec une unité. Ainsi, l’Association des Villes Marraines (A.V.M.) offre une solution complémentaire pour tisser des liens solides entre la Nation et son armée mais aussi pour orienter le présent grâce au passé. Dès lors il, apparait intéressant de rappeler le concept des villes marraines et de donner un exemple de ces liens forts qui peuvent se créer entre une ville, ses anciens et un régiment. Pour illustrer ce propos, le rapprochement entre la ville de ROMANS-SUR-ISERE et le groupement d’escadrons 11ème régiment de cuirassiers sera éclairé par la dernière commémoration de !a libération de la ville suivie par l’inauguration d’une extension du monument de l’association “11ème cuirassiers-Vercors”.

L’Association des Villes Marraines est une institution née d’une pratique instaurée par la Marine Nationale en 1986. A partir de 1994, elle se généralise aux trois armées et à la gendarmerie. En 1997, l’armée de terre prend part à cette communauté. De fait, l’Association des Villes Marraines est l’expression institutionnelle du soutien moral de la Nation à ses forces armées. Le parrainage est un acte solennel qui est soumis à un vote du conseil municipal qui requiert l’unanimité ayant valeur de symbole consensuel fort. Ainsi, sans vision partisane, il permet de promouvoir l’esprit de défense mais aussi les valeurs universelles dont la France est porteuse. De telle sorte que cette association participe au rayonnement de la France au travers de la volonté de notre pays de conserver son rang au sein de l’union européen et dans le monde.

Mais, il faut se souvenir qu’avec le temps et les réorganisations, nos régiments perdent parfois le lien avec les terres de leur glorieux passé. Pourtant, le jeune soldat éprouve toujours la même fierté empreinte de respect lorsqu’il entend l’un de ses très grands anciens expliquer leurs faits de guerre : l’un revivant la libération d’une partie de village ou d’un pâté de maisons avec son char, l’autre racontant comment avec son groupe de combattant, il avait sauvé de la mort hommes, femmes et enfants. Cet esprit du terroir où nos “anciens” se sont sacrifiés pour la France est toujours source de force lorsque le jeune soldat prend conscience d’appartenir à la même unité, de faire le même métier, d’avoir la même fonction que son aïeul. Cette fraternité entre générations combattantes est un exemple de l’esprit de solidarité que peuvent donner les citoyens en armes à leur Nation. Elle permet plus encore de se souvenir des pièges et des réalités de guerre. C’est fort de cet empirisme organisateur et en pensant au sang versé, ainsi qu’aux regrets que procure inéluctablement aux survivants toute guerre, que les citoyens chercheront un avenir, s’attachant à préserver la paix dans le monde.

C’est en combinant les volontés d’une grande ville du Dauphiné, à l’esprit de défense de la France de 1944 et à celui des cuirassiers qui régulièrement soutient la paix dans le monde aujourd’hui qu’est né le parrainage entre la ville de ROMANS-SUR-ISERE avec le groupe d’escadrons 11ème cuirassiers. En effet, dès 1942, les résistants du Maquis du Vercors sont commandés et encadrés par des hommes du 11ème cuirassiers. A la fin de la 2eme guerre mondiale, après s’être échappés de la traque allemande, ils se regroupent dans la plaine romanaise d’où ils libèrent la ville en août 1944. Restés quelques temps dans la région avant

de poursuivre l’offensive vers les VOSGES et L’ALSACE, près de 700 jeunes de la région romanaise s’engageront dans ce régiment. C’est donc tout naturellement que ces anciens combattants au caractère bien trempé, se sont rapprochés de l’unité opérationnelle implantée à CARPIAGNE, à côté de CASSIS, lors de sa refonte.

En 2005, ce rapprochement informel s’est concrétisé par le parrainage du groupe d’escadrons grâce au COL ISABELLON. Depuis, des actions communes sont organisées chaque année. L’une d’elles est la participation annuelle des forces vives de cette unité de 40 chars LERCLERC à la commémoration de la libération de la ville. Cette année cette, manifestation a pris une connotation toute particulière car, elle fut suivie par l’inauguration de deux statues représentant des cuirassiers, l’un de la libération, l’autre de notre époque. Cette cérémonie fut co-présidée par Monsieur Henri BERTHOLET, maire de la ville et le lieutenant-colonel MARTINI, chef du groupe en la présence de Monsieur Jean BRUNET, président de l’association des anciens du “11ème cuirassiers-Vercors”. Elle fut surtout un moment fort pour les jeunes générations de la ville toujours très présentes.

Les activités de convivialités offertes par la marie permirent comme d’accoutumée des discussions entre l’ancienne génération ayant participé au maquis et la nouvelle ayant connu des opérations extérieures périlleuses sous les yeux émerveillés et parfois surpris des jeunes romanais.

Voici donc une voie qui permet à notre institution de donner un exemple de solidarité entre générations tout en développant des liens étroits avec de belles communes de France.

CNE Cyril BLACKWELL

Message du Lt Colonel Bertrand ISABELLON,
cdt le groupe d’escadron 11 Cuirassiers,
inscrit sur le Livre d’Or

Le 14 mai 2005, par une émouvante compression du temps, le passé, le présent, et l’avenir se sont rencontrés à Romans.

En effet la ville de Romans s’est souvenue des heures tragiques de l’été 1944 et quelques cinquante ans plus tard, par une cérémonie chaleureuse et digne, son Maire M. Henri Bertholet, pérennisait la relation charnelle qui existe entre ses concitoyens, les Anciens du 11 Cuirassiers Vercors, à leurs héritiers du groupe d’escadrons 11 cuirassiers de Carpiagne.

L’avenir, lui aussi, s’engageait dans cette volonté de mémoire, au travers de la classe de CM1 de l’école Jean Rostand, conduite par Mme. Girard.

Le parrainage du 14 mai est l’aboutissement des efforts d’un homme de cœur et de conviction, Jean Brunet, à qui je redis ici toute mon estime et mon amitié.

Nous savons bien qu’un même cœur bat aujourd’hui dans les poitrines de nos jeunes de vingt ans, à l’unisson de celui qui battait hier dans les poitrines de nos Anciens du Vercors.

Frères d’armes et fils de France, nos cuirassiers cheminent ensemble au Chemin de l’Honneur : soldats d’hier et d’aujourd’hui, ils protègent la cité et permettent l’avenir des jeunes générations.

Fidèlement,

Lieutenant-Colonel Bertrand ISABELLON,
Commandant le Groupe d’Escadron 11éme Cuirassiers.
Le 25 juin 2005

Parrainage 1

Message de Monsieur Henri BERTHOLET, Maire De ROMANS,
à l’occasion du Parrainage,
inscrit sur le Livre d’Or

LE 20 JANVIER 2006

Toute nation soucieuse de la démocratie et de son indépendance se doit de porter la plus grande attention à la qualité du lien entre les peuples et son armée.

Les évolutions caractérisées par la récente suppression du service militaire rendant plus que jamais nécessaire la diffusion d’une culture de la défense fondée sur l’esprit de résistance, de contribution au maintien de la paix, de promotion des valeurs républicaines.

La mémoire du combat de nos ainés pour la défense de la patrie et pour la liberté est, non seulement la marque d’une juste reconnaissance, mais aussi une contribution à l’exacte appréciation par les jeunes générations du rôle de nos armées.

C’est pourquoi le parrainage par la ville de Romans du Groupe d’ Escadron 11é Régiment de Cuirassiers de Carpiagne, continuateur du “11” Cuir dont la mémoire est si chère aux Romanais est, pour nous, tout à la fois une manifestation du devoir de mémoire et un témoignage pour l’avenir.

Henri Bertholet,
Maire de Romans.
Le 20 janvier 2006

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Parrainage 2Parrainage 3

LC Isabellon
LC Isabellon
Dépot de gerbe
Dépot de gerbe
Défilé du 11 Cuirassiers
Défilé du 11 Cuirassiers
Défilé du 11 Cuirassiers
Défilé du 11 Cuirassiers
Défilé du 11 Cuirassiers
Défilé du 11 Cuirassiers
Les Cuirassiers
Les Cuirassiers
L'Etendard avec sa garde
L’Etendard avec sa garde
M. Henri Bertholet, Maire et le Colonel Desurmain
M. Henri Bertholet, Maire et le Colonel Desurmain
De G. à D. : M. Brunet Jean, Lt Colonel Isabellon et M. H. Bertholet, Maire
De G. à D. : M. Brunet Jean, Lt Colonel Isabellon et M. H. Bertholet, Maire
M. le Maire Henri Bertholet et les portes drapeaux
M. le Maire Henri Bertholet et les portes drapeaux
Dépot de gerbe
Dépot de gerbe
M. Makbourian, représentant des villes marraines
M. Makbourian, représentant des villes marraines
Signature de la charte
Signature de la charte
De G. à D. : Lt Colonel Isabellon, M. Brunet Jean et M. H. Bertholet
De G. à D. : Lt Colonel Isabellon, M. Brunet Jean et M. H. Bertholet
L'Etendard avec sa garde
L’Etendard avec sa garde
Repas au Tahiti
Repas au Tahiti
M. Le Marec et M. Brunet
M. Le Marec et M. Brunet
Le chant des militaires
Le chant des militaires
M. Brunet remercie les militaires
M. Brunet remercie les militaires

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Cérémonies du 8 mai :

Forte participation du 11 Cuirassiers avec une prise d’armes devant le Monument aux Morts sous le Commandement du Lt Colonel Philippeau
Un repas fut offert par la ville de Romans à tous les Militaires

Assemblée Générale du 10 Mai 2006 la BAUME D’HOSTUN

Cette année, et pour la première fois, l’Assemblée Générale a eu lieu à la Baume d’Hostun. Village où après les événements tragiques du Vercors le 11 Cuirassiers s’était regroupé.

Nous avions la grande chance d’avoir parmi nous le Cd FRITCH représentant le Lt Colonel PHILIPPEAU, nous avions aussi le Cp BOUJU et une dizaine de sous officiers et de cavaliers. Cela montre bien le grand attachement qui existe entre notre association et notre régiment. Et le parrainage avec la ville de Romans consolide encore nos relations.

9h une délégation d’anciens s’est rendue au Monument aux Morts pour effectuer un dépôt de gerbes.

Les adhérents et les sympathisants arrivent peu à peu, et dégustent comme de coutume pogne café et vin blanc.

10h commence la réunion, dans la salle des fêtes du village gracieusement offerte par la municipalité.

J’ouvre la séance, en présentant les officiels et souhaite la bienvenue à tous. Nous observons une minute de silence pour les disparus depuis notre dernière Assemblée.

Notre Président délégué Mr Paul BOREL retrace admirablement bien les 25 années de Présidence de notre ami Elie ROSSETTI qui nous a quitté en juin 2005.

MONUMENT DE 11 CUIRASSIERS :

Monsieur BERTHOLET Maire de Romans me propose de faire une étude pour un éventuel déplacement du MONUMENT, pas très loin de son emplacement actuel. Mais qui serait davantage mis en valeur. Nous attendons le projet, nous avons un accord, NOUS ACCEPTERONS LES TRAVAUX QUE SI LE PROJET NOUS CONVIENT.

INAUGURATION DU MONUMENT :

Nous prévoyons une grande inauguration du Monument dans le courant du 1er semestre 2007 avec une forte participation du régiment,

L’Assemblée Générale aura lieu à Romans le même jour.

RAPPORT FINANCIER :

Lu avec précision par notre trésorier Mr Michel BREYNAT et adopté à l’unanimité. A l’extérieur de la salle des fêtes nous avions une petite cérémonie de remise de diplômes, M Jean Guillemot avec la Musique des ainés Ruraux ont interprété le chant des partisans, et terminé par la Marseillaise, suivi d’un repas où nous nous retrouvions Cuirassiers et amis 130 personnes.

SORTIE A CARPIAGNE : le 1er juin

Dans le cadre du Parrainage nous conduisons une classe de CM1 sur le site de Carpiagne. Une formidable journée pour les jeunes écoliers, qui le matin ont été accueilli avec jus de fruits et croissants café pour les adultes, après la visite de la salle d’honneur, une petite projection sur le fonctionnement du régiment, un repas dans les bois, une démonstration de char LECLERC avec visite de l’intérieur. à 16 h après une journée bien complète un petit goûter, des boissons, et un cadeau à chaque enfant avant le retour sur Romans.

Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Paul Borel
Président Honoraire : M. Louis Félix
Vice Président : M. Georges Boichard
Vice Président : M. Robert Rositi
Secrétaire : Mme Christiane Laurent
Trésorier : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Porte Drapeau : M. Jacques Col
Membres : MM. Marius Espinas, Lucien Odeyer, André Charmond, Louis Pinet, Georges Gentil et Mme Rolande Tabournel

Le Bureau d’honneur :

Présidents : Le Général Xavier Olleris, le Colonel Henri Daguot et le Colonel Paul Durieux
Vice Présidents : Mme Suzanne Julien, MM. Bertrand Morel Journel et André Beguin

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Lieu symbolique, chargé d’histoire rappelait la veille de la libération de ROMANS magnifique journée où les Cuirassiers d’aujourd’hui et les anciens du Vercors ont communié dans le même amour de la France
Avançons tous ensemble, au dela des générations “TOUJOURS AU CHEMIN DE HONNEUR“.
Pour perpétuer les valeurs qui existent et qui continuent de guider le 11ème Cuirassiers

Capitaine TA BOUJOU
Les FRITSCH CORP GE 11

La Baume d'Hostun
La Baume d’Hostun

Texte écrit sur le livre d’or le 20 janvier 2006 par Mr Henri BERTHOLET Maire de Romans

Toute nation soucieuse de la démocratie et de son indépendance se doit de porter la plus grande attention à la qualité du lien entre le peuple et son armée.

Les évolutions caractérisées par la récente suppression du service militaire rendent plus que jamais nécessaire la diffusion d’une culture de la défense fondée sur l’esprit de résistance, de contribution au maintien de la paix, de protection des valeurs républicaine. La mémoire des combats de nos aînés pour la défense de la patrie et pour la liberté est non seulement la marque d’une juste reconnaissance, mais aussi une contribution à l’intacte appréciation pour les jeunes générations du rôle de nos armées

C’est pourquoi le parrainage par la ville de Romans du groupe d’escadron 11éme régiment de Cuirassiers de Carpiagne, continuateur du 11ème éme cuir dont la mémoire est si chère aux Romanais est pour nous, tout à la fois une manifestation de devoir de mémoire et un témoignage pour l’avenir.

Henri BERTHOLET, Maire de Romans

Texte écrit sur le livre d’or au moment de la dissolution du 11ème Cuirassiers par le Lieutenant Colonel Jean François Martini

C’est avec une émotion certaine que j’écris ces quelques mots alors que le groupe d’escadron 11ème Cuirassiers va disparaître.

Au-delà de la tristesse qui nous habite tous, hommes et femmes, qui appartiennent à ce beau régiment, nos pensés vont vers nos glorieux Anciens et ceux qui nous ont toujours soutenu. Notre amicale tout d’abord, qui sous l’impulsion de son dynamique président, Monsieur Jean BRUNET, a maintenu avec coeur et volonté ce lien fort qui unit ancien du 11ème Cuirassiers Vercors et jeune du G E 11. Notre ville marraine de Romans sur Isère avec son maire Monsieur Henri Bertholet toujours présent et acceuillant et son chef de cabinet Monsieur Michel Delhomme en permanence réceptif et ouvert sur de nouvelles activités communes.

Je n’oublie pas bien sur mes illustres prédécesseurs, Le Colonel Bertrand ISABELLON et le Lieutenant colonel Pascal PHILIPEAU qui ont oeuvré sans compter pour bâtir et consolider ces liens.

Tristesse certe mais également espoir car si ce magnifique régiment est momentanément rayé de l’ordre de bataille de l’armée Française, je suis certain qu’il ne disparaîtra pas, car le 11éme régiment de Cuirassiers est un symbole vivant de la résistance de la France car le 11éme régiment de Cuirassiers a toujours été reformé lorsque la France avait besoin de forces vives.

Car le 11éme régiment de Cuirassiers a toujours su relever les défis qu’il a rencontré tout au long de sa glorieuse histoire.

C’est pourquoi je vous demande à tous, jeunes et anciens, de garder cette foi en l’avenir, cet état d’esprit si particulier qui a fait, et fera toujours votre force.

Restons fidèle à notre armée et à notre devise : “TOUJOURS AU CHEMIN DE L’HONNEUR

LCL (CAT) Jean François MARTINI

Discours du Président Jean Brunet.

Voici 5 jours ont eu lieu dans notre pays les cérémonies, commémorant le 61ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne, qui donnait aux enfants de la France sous les armes une éclatante et brillante victoire.

Il y a 61 ans, prenait fin un conflit qui a duré plus de cinq années et qui a engendré, des catastrophes auxquelles nous ne pouvions penser.

Ce 8 mai 1945, ce fut une victoire contre la force matérielle dont l’autorité nazi avait fait l’instrument de sa pénétration et de sa dictature.

Ce 8 mai 1945, cela fut aussi une grande victoire, qui mettait fin à nos souffrances, physiques et morale et a ouvert dans nos cœurs et nos mémoires, les souvenirs de la barbarie et des atrocités que nous avons vues et vécues.

Oui, l’ennemi après avoir envahi notre sol national, voulait et allait tenter par la force de nous imposer sa loi.

De ce moment, nombreux furent les Français ayant le sens du Devoir, ayant l’amour de la patrie et le sens inné de la liberté, se sont dressés contre l’envahisseur après les événements tragiques du Vercors que nous connaissons tous.

C’est dans cette plaine, de la Baume d’Hostun que Thivollet installe son quartier général, là où les escadrons du 11 cuirassiers se regroupent, avec un moral de fer , après avoir récupéré leurs forces, ils sont prêts à agir, et attendent avec impatience le moment de libérer Romans. Après la libération de la cité de Jacquemart, le 11 cuirassiers entre à la Part-Dieu qu’il avait quitté 22 mois auparavant.

La 1ere Division FRANÇAISE LIBRE (1er DFL) est aussi à Lyon, sous les ordres du Général Diego BROSSET. Thivollet lui demande une entrevue, afin que le Général Delattre de Tassigny accepte l’intégration du 11 cuirassiers dans la 1er DFL. Voici sa demande : “Nous voulons continuer la lutte , voulez vous adopter mon régiment dans votre division, il veut se battre et aller jusqu’au Rhin ?”

Le Général répond ceci :

“Ecoutez moi bien , je vous accueille d’emblée, vous représentez les première forces de l’intérieur, ma division les premières de l’extérieur, alors c’est l’image même de la France que nous avons là.”

N’oublions pas que nombreux combattants originaires de diverses régions s’étaient regroupés, pour lutter cote à cote pour un idéal commun, et dans une exceptionnelle amitié d’armes .

Ils ont donné naissance, à ces bataillons intrépides, venus rejoindre ceux d’Afrique. Pour partager ensemble leurs lauriers. Et tous ensemble, ils continuèrent la lutte sur le sol national, et le chemin de l’honneur, qui nous a amené au 8 mai 1945, dont nous avons célébré il y a 5 jours le 61ème anniversaire.

Rendons hommage, au magnifique soldat de la résistance, et de tous les autres lieux. Il est de règle de rappeler et souligner ses mérites. Il est vrai, que pour qui a été acteur de cette effroyable tragédie qu’ont constitué les combats du Vercors, des Vosges et d’Alsace l’évocation de la bravoure et de l’esprit de sacrifice dont ont témoigné les soldats de l’ombre du massif héroïque constitue une bien rude tache

Je vous invite, chers amis, au terme de mon propos, à laisser monter en nous un flot de pensées reconnaissantes, en hommage à la mémoire des soldats de la nuit de l’occupation et de la liberté.

Oui, un espoir les habitait, et les faisait vivre au milieu de tous les dangers. Ils avaient un seul idéal commun, rester debout pour que la France ne meure pas couchée.

Leur courage, parfois même l’inconscience, leur dignité, leur ont fait soulever des montagnes.

Hélas un jour dans l’immensité splendide de l’été, aux fleurs des champs, aux bois fraîchement reverdis du Vercors, ou dans cette hiver des Vosges et d’Alsace, ils ont vu s’en aller au loin la flamme de la vie. Ils n’avaient peut être qu’un seul risque, celui d’une deuxième mort, celle de notre indifférence !

Avions nous le droit d’apporter cette affreuse réponse à ceux qui ont donné le meilleur d’eux même. Aurions nous pu supporter une blessure d’amour propre qui aurait brouillé notre fierté ?

Il est bien certain que nuls sacrifices comme ceux qu’ils ont consentis ne sont perdus dans le classement de nos mémoires.

Notre présence ici démontre bien que nous ne les oublierons jamais, eux qui ne se sont pas relevés, qui n’ont pas connu les joies de la vie, et sans décoration ils dorment aujourd’hui dans l’éternité du sommeil des justes et dans un grand silence donnons leurs la parole.

Soyons attentifs, écoutons les voix qui sortent de ces tombes.

Depuis 61 ans nos lèvres sont immobiles, notre souffle est muet, Nous sommes enfermés dans notre cercueil nous vous disons vous qui êtes encore de ce monde : restez unis dans l’amour et l’amitié, comme nous nous le restons dans l’au delà. Souvenez vous de nous qui étions vos amis, vos camarades, si nous avons gardé l’honneur, le reste nous vous l’avons offert. C’est avec un sentiment de grande sympathie que nous apprécions ces jeunes cuirassiers qui sont toujours attentif au récit de leur anciens. Et qui aujourd’hui spnt en charge de maintenir notre devise : TOUJOURS AU CHEMIN DE L’HONNEUR

Nous sommes très fièrs lorsque nous voyons notre cher étendard où nous pouvons lire écrit en lettres d’or avec notre sang : Vercors 43/44, qui nous permet de faire vibrer nos cœurs à l’unisson.

Pour nous nous sommes encore vivants mêlés en cette assemblée. Nous sommes là avec vous. Une seul différence entre nous : Vous, vous voyez la lumière; Nous, nous voyons là nuit. Vive le 11 cuirassiers, vive la France !

Au non des anciens du 11 cuirassiers, je remercie toutes les autorités civiles et militaire qui nous ont fait l’honneur de se joindre à nous. Un merci au Cd FRITCH, au Capitaine BOUJU, au Lt LAVERGNE, à l’adjudant SERUSIER et à tous ces jeunes Cavaliers. Leur participation très appréciée donne un éclat tout particulier à nos manifestation. Je remercie aussi tous nos portes drapeau, toujours fidèles, et à l’harmonie des ainés ruraux.

Vive le Vercors, vive le 11 Cuirassiers !

Jean Brunet

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Assemblée Générale du 25 Mai 2007 à Romans et extension du Monument

Discours du Président Jean Brunet.

Mesdames, Messieurs, chers Amis.

Permettez moi tout d’abord de vous dire la satisfaction, et l’honneur, que ressentent aujourd’hui les Anciens du 11 cuirassiers, dans cette cérémonie à l’occasion de l’extension du monument. Votre présence donne à cet événement, la dimension et la solennité de l’hommage que nous nous devions d’adresser à tous ceux qui, il y a 63 ans, au mépris de leur vie, contribuer au soulèvement général de la résistance.

Merci de votre présence devant ce monument, pour évoquer le souvenir commun de nos camarades disparus,

Pour vous anciens cuirassiers, survivant de cette tragédie, c’est aussi le souvenir de nos longues nuits d’épreuves, que nous avons vécus ensemble, c’est aussi le chemin de nos vingt ans, chargés d’espoir, de colère, de sacrifice, et de nos camarades tombés à nos côtés, sans savoir pourquoi eux et pas nous.

Pour vous, parents, amis, famille de disparus, qui ont vu partir un membre de votre entourage, c’est le souvenir de leur départ plein d’enthousiasme, vous les avez embrassés, sans vous douter que pour certain c’était la dernière fois. Mesdames messieurs, venus ici aujourd’hui réfléchir, aux leçons du passé, conscient des danger qu’un jour surgisse la renaissance du racisme et du nationalisme, votre présence marque que vous êtes décidés de faire front, et de ne pas laisser éteindre la flamme de la résistance, et les idéaux de liberté, d’égalité qu’elle représente.

Tous ces cuirassiers et maquisards, ils sont très jeunes et nombreux ceux qui n’ont jamais tenu une arme. Ils étaient ouvriers, paysans, commerçants, étudiants, fonctionnaires, de toutes religions et politiques confondus, mêlé par l’esprit de tolérance, avec un seul objectif retrouvé la liberté et vivre en paix. Ils auraient pu rester chez eux, attendre que les alliées chassent l’occupant. Mais ils avaient tous en commun, un patriotisme exigeant, ils font partie des Français qui ne trichent pas avec l’honneur, ils en avaient assez de la mascarade, que leur faisait jouer le gouvernement de Vichy avec sa politique de collaboration, de son chef de gouvernement, qui souhaitait la victoire de l’Allemagne et escomptait la victoire d’Hitler, pour en obtenir quelques faveurs aux dépens de nos anciens alliés.

Et puis, c’est leur façon de répondre OUI, à celui qui 4 ans plus tôt, le 18 juin 1940 aux heures les plus sombres de notre histoire les avait appelé à la résistance, et aujourd’hui leur annonce que le combat de la libération de la France est commencé.

Ce combat, c’est l’affaire de tous les Français. Ils sont conscients des risques qu’ils encourent. Ils savent qu’ils n’ont pas de pitiés à attendre de l’ennemi. Déclarés hors la loi par le gouvernement de Vichy, ils savent que s’ils sont pris ils seront fusillés.

Depuis que l’occupant nazi a envahi la zone dite libre, ils savent tout cela et ils l’ont accepté. Ils ont accepté tous cela parce qu’ils ne comprennent plus. Ils ne comprennent plus, pourquoi.

Pourquoi, en juin 1940, après un combat malheureux de nos armées, une bataille perdue, un chef d’Etat chargé d’ans de gloire, mettait la République au rancard, et à Montoire accepte de collaborer, et serre la main d’Hitler.

Pourquoi. La Police d’un gouvernement qui s’affirme Français, traque Juifs, Franc-Maçons, Communiste, Résistants, et les livre à la Gestapo dans le seul but de plaire à l’occupant.

Pourquoi ce même gouvernement s’associe à l’effort de guerre ennemi et lui livre en plus de la matière première, la main d’œuvre nécessaire en créant le service obligatoire du travail.

Pourquoi des politiciens Français, admirateur d’Hitler et de son idéologie, organisent des légions de combattants volontaires, qui sous l’uniforme ennemi, luttent contre ceux qui se battent pour nous libérer.

Ils ne comprennent pas que des Français, fanatiques d’un ordre nouveau, à l’image de l’ordre Hitlérien, soient formés en milice et puissent avec l’accord du gouvernement disposer du droit de vie, de mort et de pillage sur des innocents et ceux qui luttent pour aider à la libération de la France et lui rendre son honneur et sa dignité.

Ils ne comprennent plus et ne peuvent admettre que : La justice soit bafouée La démocratie supprimée La liberté étranglée

Ils comprennent, qu’ils ne sont plus des citoyens mais les sujets d’un dictateur qui par l’intermédiaire d’un gouvernement fantome, rêve d’asservir la France au nom de la supériorité de race et de l’hégémonie du grand Reich.

Alors leur conscience fait naître en eux cette colère qui les invite à la révolte. Ils rejettent Vichy et ses trahisons. Ils rejettent Hitler et sa monstrueuse idéologie. Ils rejettent le Nazisme et le Fascisme, et ses Administrateurs Français. Ils veulent retrouver leur liberté et rendre à la France son honneur.

Alors pour eux commence ce long combat de l’ombre, qui leur rendra liberté et dignité. Ce combat qui va donner un sens nouveau à leur vie et leur inspirer cette foi et cette passion qui les conduiront sur ce magnifique plateau du Vercors. Un combat qui va les conduire à se préparer en silence, à recruter des camarades, à les instruire, à les regrouper, à mettre en place les armes, les parachutages, au prix de tous les risques, à établir des liaisons, pour coordonner l’ensemble.

Pour nos chefs responsables de cette préparation, il faut Calmer les impatiences, rattraper les négligences, “éviter les erreurs” dans une action un faux pas peut entrainer la mort.

Vivre tous les jours dans l’angoisse, la peur de la dénonciation, de l’arrestation, de la torture, et des représailles envers les siens.

C’est ainsi que le Lt GEYER du 11 régiment de cuirassiers en garnisons à Lyon quitte la caserne de la Part Dieux le 27 novembre 1942 en emportant l’Etendard du régiment.

Le 24 décembre 1943, promu Capitaine, il restera au commandement militaire du Vercors jusqu’au 6 juin et passera cette responsabilité au Colonel HUET dit Hervieux.

Le 9 juin 1944 un très important rassemblement à Bourg de Péage conduisit plus de 450 hommes sur le plateau du Vercors.

Le 14 juillet le 11 Cuirassiers est officiellement reformé avec l’accord du gouvernement de la France libre d’Alger. A cette mobilisation du maquis du Vercors l’ennemi réagit vite : Le 20 juillet, deux divisions allemandes encerclent le plateau. Ils répondent par la terreur et le massacre d’innocents. Toute la journée nos garçons se battent héroïquement contre un ennemi supérieur en nombres et en armement,

En quelques jours l’horreur de cette guerre inhumaine a transformé cette région, dans un cadre de désolation, dont je ne m’étendrai pas sur les événements.

Après cette tragédie les escadrons qui composaient le 11 cuirassiers se regroupent dans la région Romanaise. Et ce mois d’août 1944 ce fut la prise de Romans et Bourg de Péage.

Nous pouvons dire que cette victoire à été la première revanche du Vercors. Qu’elle a été une vengeance en honneur à nos amis tombés sur le plateau.

Pour tous les cuirassiers, la libération de Romans reste le meilleur souvenir elle a été pour nous le début de l’espoir.

Et pendant six mois des Vosges en Alsace ils furent de vaillants soldats de la 1ere DFL qui les avaient incorporé dans leurs rangs.

La réalisation de ce monument avec son extension exprime la continuité d’un contrat de vigilance, entre les générations plutôt qu’un simple devoir de mémoire, il s’élève comme un défi au temps pour témoigner auprès des générations futures de notre volonté de rendre un hommage solennel à tous les anciens cuirassiers présents, ou décédés. Cet aménagement représente un cuirassier de 1944/45 et un de l’époque actuelle, nous y avons ajouté le CHAMOIS, emblème des FFI du Vercors dont un nombre important sont devenus des cuirassiers. Il y a l’écusson de RHIN ET DANUBE qui représente les régiments faisant partie de la première division Française libre.

A la prise de Lyon le Cd THIVOLLET demande au Général DELATRE de bien vouloir incorporer son régiment dans sa division, après quelques moments de réflexions le Général répond : “Nous sommes les meilleurs venus de l’extérieur. Vous vous êtes les meilleurs de l’intérieur. Alors nous continuerons ensemble la libération de la France.”

Nous avons le Médaillon du Souvenir Français qui à participé financièrement à cette réalisation et qui aura après nous la lourde tâche d’entretenir le devoir de mémoire.

Pour cette cérémonie nous avons l’honneur d’avoir avec nous les autorités civiles et militaires qui ont bien voulu se joindre à nous et leur disons toute notre gratitude.

Merci au Lt Colonel Martini qui a su mettre en place le déplacement d’un détachement de cuirassiers qui avec leur participation toujours très appréciée donne un éclat particulier à nos cérémonies.

Merci à tous les officiers sous officiers et cavaliers qui sont ici à ROMANS avec un sentiment d’amicale considération pour avoir accompagné l’Etendard dont les anciens sont toujours fières en voyant inscrit en lettre d’or Vercors 44/45.

Je remercie très fort nos portes drapeaux qui sont toujours présent à nos cérémonies. Merci aux ainés ruraux de Romans qui avec la chorale et leur harmonie rehaussent nos manifestations.

Et nous avons la municipalité Romanaise que nous remercions, qui joue parfaitement son rôle de marraine qui est un véritable remerciement d’une ville libérée envers des cuirassiers libérateurs.

Pour terminer je vous invite tous au terme de mon propos à laisser monter en vous un flot de reconnaissance, en hommage à la mémoire des 230 Cuirassiers, qui il y a 63 ans ont trouvé la nuit du tombeau, pour nous offrir le soleil de la liberté.

Pour nous les anciens cuirassiers aujourd’hui aux cheveux blancs, à chaque cérémonie nous voyons défilé dans nos têtes les visages de nos camarades disparus et nous nous imaginons cette terrible épreuve que le destin leur à infligés car comme nous ils étaient dans leur 20 ans le destin a voulu qu’ils voient coulés leur sang, qui fit monter en eux l’odeur de la mort, pour figeait définitivement leur sourire, et tarir leur larmes. Et là leur dernier souffle a fait s’envoler la flamme de leur vie.

Alors la présence de ce monument, comme le parrainage avec Romans sont là pour témoigner qu’ils ont toujours été et qu’ils seront toujours au CHEMIN DE L’HONNEUR.

Vive le 11 Cuir. Vive Romans. Vive la France

Jean Brunet

Le Monument, de nos jours.
Le Monument, de nos jours.

Retrouvez la vidéo de la cérémonie en cliquant ici : Voir la vidéo

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Article paru dans l’Impartial le 10 août 2007

Un anniversaire célébré avec le 11è cuir

Ce samedi à l’occasion de la commémoration de la libération de Romans, la ville a écrit une nouvelle page de son histoire avec le 11è cuir en inaugurant le nouveau monument dédié à ce régiment qui oeuvra beaucoup pour libérer la ville en 1944.

Après les cérémonies péageoises, la grande famille des anciens combattants, ainsi que les nombreux élus présents prirent la direction de Romans et le monument aux morts, place Charles de Gaule, pour une commémoration placée sous le signe du 11è cuir avec la présence d’une délégation venue spécialement de Carpiagne.

Dirigeant la séance, le spécialiste Henri Germain donna l’ordre à la Fanfare des aînés ruraux dirigée par Roger Maran d’interpréter le “chant des partisans” puis on procéda aux dépôts des gerbes de la Résistance Unie, du comité d’Entente et de la Ville de Romans.

Michel Combes et Jean Chapus prirent ensuite la parole pour l’appel aux morts et par la même occasion, rendre hommage aux 185 Romanais tombés pendant ces combats en les nommant, puis le colonel René Moreau, président du Comité d’Entente prenait la parole pour raconter la libération de Romans,

Bien entendu, la fanfare des aînés ruraux, accompagnée pour la première fois de sa chorale interprétait ensuite la “Marseillaise” puis on procéda à un lâcher de pigeons avec le concours de l’association de l’Aile d’Acier.

C’est en cortège que tout le monde devait ensuite se rendre à la stèle érigée en l’honneur des anciens du 11è cuir pour inaugurer ses modifications. En effet, depuis la signature du parrainage du 11è cuir par la Ville de Romans, le président de l’amicale des anciens du 11è cuir de Romans, Jean Brunet, rendait hommage à ce régiment en complétant la stèle avec deux statues représentant un soldat du 11è cuir de l’époque de la libération de Romans et un soldat du 11è cuir aujourd’hui.

Après de nombreuses démarches, le souhait du président a été exaucé et le président Brunet devait profiter de la présence d’une délégation du 11è cuir, placée sous le commandement du lieutenant-colonel Jean-François Martini, pour inaugurer cette nouvelle oeuvre.

Cérémonie militaire

Après que la fanfare des aînés ruraux ait interprété la “marseillaise” on devait procéder à une cérémonie militaire avec la remise de la médaille militaire à Jacques Coll. Jean Chapus et Michel Breynat, puis on passa à l’inauguration proprement dite de la stèle.

Jean Brunet devait ensuite prendre la parole pour exprimer son plaisir de voir une telle manifestation dans la cité de Jacquemart, Revenant sur l’histoire du 11è cuir dans le Vercors, Jean Brunet salua l’action du lieutenant Geyer, qui, après avoir désavoué le gouvernement de Vichy, prenait des décisions importantes.

Et d’ajouter. ; “C’est ainsi que le Lieutenant Geyer du 11è régiment de cuirassiers en garnison à Lyon quitte la caserne de la Part Dieu le 27 novembre 1942 en emportant l’Etendard du régiment.

Le 24 décembre 1943 promu Capitaine, il restera au commandement militaire du Vercors. Jusqu’au 6 juin et passera cette responsabilité au Colonel Huet dit Hervieux.

Le 9 juin 1944, un très important rassemblement à Bourg-de-Péage conduisit plus de 450 hommes sur le plateau du Vercors.

le 14 juillet, le 11è cuirassiers est officiellement réformé avec l’accord du gouvernement de la France Libre d’Alger. A cette mobilisation du maquis du Vercors l’ennemi réagit vite ; le 20 juillet, deux divisions allemandes encerclent le plateau. Ils répondent par la terreur et le massacre d’innocents. Toute la journée, nos garçons se battent héroïquement contre un ennemi supérieur en nombre et en armement. Le 23 juillet, le Colonel Huet donne l’ordre de dispersion pour sauver du massacre la population civile.

Après cette tragédie, les escadrons qui composaient le IIe cuirassiers se regroupent dans la région romanaise. En ce mois d’août 1944, ce fut la prise de Romans et Bourg-de-Péage.

Nous pouvons dire que cette victoire a été la première revanche du Vercors. Qu’elle a été une vengeance en honneur à nos amis tombés sur le plateau.

Pour tous les cuirassiers, la libération de Romans reste le meilleur souvenir. Elle a été pour nous le début de l’espoir…”

Pour conclure son propos, le président Brunet souligna que l’on retrouvait aussi sur la stèle le chamois, emblème des FFI du Vercors, l’écusson de Rhin et Danube qui représente les régiments faisant partie de la première division française libre, et le médaillon du Souvenir Français, qui a participé financièrement à cette réalisation et qui aura par la suite, la lourde tâche d’entretenir le devoir de mémoire.

La cérémonie devait ensuite se conclure avec une dernière “Marseillaise” puis tous les présents devaient se retrouver autour d’un vin d’honneur servi dans l’enceinte du parc jouxtant la stèle.

Laurent THIOT

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Article de presse

Un monument revalorisé

Lors des commémorations relatives à la libération des deux villes de Romans-Bourg-de-Péage, le monde combattant et la ville de Romans ont dévoilé officiellement le nouveau monument rendant hommage au 11è Cuirassiers situé à l’angle du boulevard Max Dormoy et de la rue Michels. Un cérémonial à la hauteur de l’événement avec la présence d’un détachement du 11è Cuirassiers commandé par le lieutenant-colonel Martini.

Des médailles militaires ont été remises à Jacques Coll, Michel Breynat et Jean Chapus pour leur contribution à la lutte contre l’occupant fasciste pendant la seconde guerre mondiale avant le dévoilement de deux nouvelles sculptures rattachées au monument actuel : deux soldats représentant le monde en guerre de l’époque et le 11è Cuirassiers de nos jours ont été ajoutés sans oublier un chamois, symbole de la Résistance dans le Vercors.

Un monument financé par les associations du monde combattant avec le soutien de la ville de Romans. A noter le dépôt de gerbes effectué par quatre élèves de CM1 de l’école Jean Rostand. Dans leurs allocutions, Jean Brunet, président de l’amicale du 11è Cuirassiers et Henri Bertholet, maire de Romans, ont mis en évidence le sacrifice des 230 cuirassiers morts pour la France lors des campagnes de la libération menées sur 44-45.

C’est avec le chant du 11è Cuirassiers, créé le 6 juin 1944, l’hymne national joué par la musique des Aînés ruraux que la cérémonie s’est clôturée en fin de matinée, samedi dernier.

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Article paru dans l’Impartial le 17 mai 2007

“J’écris ton nom : Liberté …”

Régiment chargé d’histoire, le 11ème Cuirassier, qui s’est notamment illustré dans le Vercors, s’est toujours battu pour la liberté, la démocratie, la dignité de la France. Dépositaire de ce glorieux héritage, l’association du 11ème Cuir’, présidée efficacement par Jean Brunet, a rassemblé les ultimes acteurs de la tragédie, lors de son assemblée nationale en présence notamment d’officiers et d’un détachement du régiment de Carpiagne dont Romans est la marraine. Un hommage empreint de solennité et d’émotion.

Romans a accueilli avec chaleur et solennité, samedi dernier, l’assemblée nationale du 11ème Cuirassier Vercors-Vosges-Alsace, un régiment officiellement reformé le 14 juillet 1944, basé notamment à Carpiagne et dont notre ville, sous l’impulsion de l’association présidée par Jean Brunet, est devenue la marraine.

Le lieutenant-colonel Pascal Philip-peau, qui le dirige, accompagné de 4 de ses officiers et d’un détachement de soldats, avait d’ailleurs tenu à prendre part à cet événement parfaitement organisé par Jean Brunet et son comité et qui s’ouvrait salle Charles Michels par l’assemblée générale de l’association. Henri Bertholet, maire de Romans, Monique Bourbonneux, conseillère municipale déléguée de Bourg-de-Péage, y assistaient tout comme René Moreau, président du Comité d’entente, Max Reymond, président du Souvenir Français, plusieurs présidents d’associations du monde combattant.

Patrimoine national

L’occasion de rappeler la devise du régiment, défendue, souvent au prix du sang, sur de multiples théâtres d’opérations et notamment il y a 60 ans dans le Vercors. “Toujours au chemin de l’honneur”. “Aujourd’hui, la jeunesse doit être consciente d’appartenir à un patrimoine national, à un pays”, soulignait le rapport moral, qui retraçait les activités de l’association : participation aux commémorations; organisation de sorties sur le site de Carpiagne (comme ce fut le cas récemment pour les élèves d’une classe de CM1 de l’école Jean Rostand de Romans, dans le cadre du parrainage (une date est prévue en juin pour un nouveau déplacement à Carpiagne) ;mise sur pied de voyages, séjours et voyages amicaux.

Le Monument inauguré le 25 août

Mais 2007 sera à l’évidence, surtout marquée par l’inauguration du Monument de la libération de nos deux villes, érigé, comme on sait, boulevard Max-Dormoy. L’extension de ce monument, “dans sa dernière mouture, satisfait tout le monde”, indiquait dans son allocution Henri Bertholet. On se rappelle à ce sujet la levée de boucliers, suscitée par la volonté de certains élus de “désarmer” les statues représentant justement les soldats du Vercors, une réaction soutenue par notre journal. “Ce fut un malentendu entre la municipalité et le 11ème Cuir”, expliquait le maire de Romans. Superbement éclairé et mis en évidence, le monument, qui sera inauguré le 25 août lors des cérémonies anniversaires de la libération de nos deux villes, rappellera désormais avec éclat le sacrifice des Cuirassiers, dont nombre de Péageois et Romanais, tombés pour leur idéal.

Le 11ème Cuir, du Vercors…à l’Afghanistan

Il appartenait ensuite au lieutenant-colonel Philippeau – auquel va bientôt succéder le lieutenant-colonel Martini – à souligner l’honneur et le plaisir des éléments du régiment de Carpiagne de se retrouver dans une ville qui annonce, à chacune de ses entrées, ce parrainage,. Et d’appeler de ses voeux un renforcement des liens, déjà étroits, unissant l’association et la troupe active, qui se bat pour maintenir la paix, notamment en Afganistan.

En fin de matinée, une imposante cérémonie, orchestrée par Jean Guillemot, rassemblait de très nombreux participants au pied du monument de la place du Champ-de-Mars. Autour d’Henri Bertholet et de Jean Brunet, et tandis qu’un détachement du 11ème Cuirassier rendait les honneurs, une foule d’anciens du 11ème Cuir’ se retrouvait aux côtés de plusieurs personnalités : Gabriel Biancheri, député de la Drôme ; Gérard Chaumontet, vice-président du Conseil général ; Nathalie Niéson, conseillère régionale, maire-adjointe de Bourg-de-Péage ; Georges Durand, ancien député, élu romanais, et officier de réserve, etc..

Interprétée par les Aines Ruraux, la musique les “Allobroges” servait d’exergue à cette touchante cérémonie, avant que Jean Brunet et André Béguin ne fleurissent le monument puis, que soit observée une minute de silence.

“J’écris ton nom… “

Délicate attention : les enfants de la classe de CM1 de l’école Jean Rostand, accompagnés de leur maitresse Mme Girard, avaient tenu, après leur voyage à Carpiagne, à s’associer à cet hommage. L’un des écoliers romanais donnait d’ailleurs lecture, dans un silence recueilli, du poignant poème écrit (en 1942) par Paul Eluard, “Liberté”, et qui se termine ainsi :
“Sur la santé revenue, sur le risque disparu, sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot, je recommence ma vie. Je suis né pour te connaître, pour te nommer
Liberté”
.

Le droit de Résistance

“Les Romanais, les Péageois n’ont pas oublié”, affirmait Henri Bertholet, la transmission de la mémoire est un devoir sacré. Cette leçon de courage et d’espoir, nous devons la perpétuer. Car parmi les droits imprescriptibles de l’Homme, figure celui de la Résistance à l’oppression”, ajoutait le maire de Romans, qui se félicitait du parrainage de sa ville avec le 11ème Cuirassier de Carpiagne, insistait sur l’action de nos forces armées dans le monde, et saluait également la classe de CM1 de Mme Girard, indiquant en substance : “Par cette concertation permanente avec les éléments du 11ème Cuir, les écoliers contribuent à ce que l’exemple soit perpétué”.

“Soyez vigilants”

“Le devoir de mémoire”, avait estimé Jean Brunet, non sans avoir retracé l’historique de la longue marche vers la victoire de 45, “c’est aussi celui qui consiste à rappeler que l’on a toujours le choix. Et que le seul choix qui compte, c’est celui du courage et de la dignité. Une raison de plus pour crier toute notre reconnaissance aux courageux Cuirassiers et maquisards qui ont chassé il y a 62 ans l’oppresseur de notre pays, au péril de leur vie. (…)

“Aux jeunes générations, qui ont le bonheur de vivre en liberté et en démocratie, de lutter de toutes leurs forces pour défendre ces biens si précieux.” (et) “A la jeunesse, nous disons simplement : soyez toujours vigilants, pour sauvegarder et protéger ce formidable héritage que nous vous léguons…”,

Reprise en choeur aux accents des musiciens des Aines Ruraux, la “Marseillaise” suscitait une vive émotion, sans doute, comme l’avait opportunément rappelé Jean Brunet, “parce que ses paroles étaient les dernières lancées par les patriotes fusillés an poteau d’exécution ou sauvagement assassinés”.,

A l’évidence, et ce magnifique rassemblement le confirmait : la Résistance n’est pas du passé. Plus que jamais, elle se conjugue à tous les temps…

J.L.Blanc

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Le 28 Juin 2008 : Assemblée Générale à Vassieux en Vercors

Allocution de bienvenue par le Président BRUNET, compte rendu des activités par Mme LAURENT, compte rendu financier par Mr BREYNAT, questions diverses et débats.

Présentation des divers projets en particulier sur le regroupement en vue d’ effectuer nos assemblées. Le même jour, parole aux autorités.

Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Paul Borel
Président Honoraire : M. Louis Félix
Vice Président : M. Georges Boichard
Vice Président : M. Robert Rositi
Vice Président : M. Louis Pinet
Secrétaire : Mme Christiane Laurent
Secrétaire adjoint : Mme Rolande Tabournel
Trésorier : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Portes Drapeau : M. Jacques Hector et M. Jacques Col
Membres : MM. Lucien Odeyer, André Charmond et Georges Gentil
Vérificateur aux comptes : Cabinet expertise Vosset

Le Bureau d’honneur :

Présidents : M. André Beguin, Le Général Xavier Olleris, le Colonel Henri Daguot
Vice Présidents : Mme Suzanne Julien et M. Bertrand Morel Journel

Discours à la Nécropole du Président JEAN BRUNET

Maquisards, Cuirassiers, Combattants, héroïques.

Vous êtes sagement alignés, dans cette terre du Vercors, ce Vercors pittoresque que vous aimiez fouler par de belles randonnées où depuis 61 ans vous reposez dans cette Nécropole, nous vous saluons.

Morts toujours de ce monde, vous les anonymes de l’histoire du royaume des ombres, nous sommes venus nous recueillir, et silencieux nous entendons votre message, dans le respect des valeurs pour lesquelles vous êtes tombés.

Dans cette terre du Vercors immobile à nos yeux, dans l’horizon spacieux, plus que l’air, plus que l’onde, et la flamme reste émue.

Tout ici ne sont que poignants souvenirs.

Quand de tels morts sont couchés dans leurs tombes, sur leur sépulcre où nous nous inclinons, la gloire fait luire leur mémoire et redore leurs noms.

Ce qui sembla une victoire fut sourde.

Ce qui sembla un exploit fut hideux.

Tout fut seulement la mort, la mort des Combattants et le sacrifice des Civils

Enfoui dans les cendres épaisses de l’histoire.

Notre présence ici démontre que nous ne sommes pas asservis par l’oubli.

Fidèles à notre passé nous sommes venus fleurir la mémoire des Cuirassiers et des Maquisards qui sont tombés en héros dans ce merveilleux Vercors.

Nous somme venus fleurir ces garçons dont la mort a profané la jeunesse, tous ces fils de France moissonnés avant l’heure.

Un soir fut marqué par l’odeur du sang, le lendemain par celui de la mort.

L’horizon qui cerne ce plateau est celui qui cerne toute vie, il donne une place d’ honneur à notre soif d’infini en même temps qu’il nous rappelle nos limites.

Rappelons à ceux qui doutent que ces croix sont l’image du sang versé à la mémoire douloureuse de l’histoire.

Faudrait il rappeler aussi pourquoi le 11ème Cuirassiers se trouvait dans le Vercors.

Comme nous l’a souvent dit le Colonel Thivollet, ne s’agissait il pas de défendre l’honneur de la France.

Ces valeureux Cuirassiers et les glorieux Maquisards pensaient-ils alors au drame le plus épouvantable que l’on puisse imaginer tant par sa cruauté que par sadisme.

Ils eurent à faire ici à une horde de sauvages en proie à l’hystérie sanguinaire et qui ont transformé cette riante localité de ce beau coin de France en un charnier monstrueux.

Tout n’était plus que ruine et désolation, la mort planait partout.

Malgré l’orage de fer et de feu qui s’est abattu ici en quelques heures en quelques instants, les Cuirassiers et les maquisards réagissant à la stupeur ont su faire face devant la puissance du tir qui leur interdisait tout mouvement parce que supérieur au leur, ils se sont accrochés à leur terre déjà rouge de sang, ils ont attaqué, contre attaqué sans pouvoir dégager des ruines fumantes de Vassieux l’ennemi bien accroché.

Et malgré la fatigue aussi bien physique que morale, ils ont accepté de se replier car il fallait avant tout sauver de la mort la population qui en avait été épargné jusque là.

Triomphe des grandes vertus sur la résignation.

La manifestation d’aujourd’hui moment intense d’émotion qu’il nous est permis de partager, revêt une signification profonde, en ce sens qu’elle est un témoignage de fidélité à la mémoire de tous nos amis tués au combats, fusillés, pendus, brûlés vif, massacrés ou torturés à mort.

Dans leur poitrine nue, ils avaient un cœur d’acier et la vie plutôt que le courage, les a abandonnés.

Ces croix sous lesquelles ils dorment, témoignent qu’ils font partie intégrante de la légende du Vercors.

Ces Anciens Cuirassiers sont émus et fidèles à leurs souvenirs. Pour lesquels ils sont fièrs et combien de frissons nous avons lorsque nous sommes en présence de l’étendard de notre cher régiment sur lequel nous remarquons toujours, écrit en lettre d’or: Vercors 43:44

Si elles ont fait vibrer nos fibres sentimentales, nous en lisons néanmoins celles brodées au dessus qui nous rappellent aussi les conflits où ont été engagés nos aînés, ceux dont nous avons glorieusement pris la relève.

Toutes ces batailles, de HOHENLIDEN en 1800 au Vercors en 1944, ont été rougies du même sang, un sang Français pur et fraternel.

Aujourd’hui les anciens Cuirassiers et Maquisards sont présents non par nostalgie des années de guerre vécues, mais simplement pour témoigner et honorer avec dignité ceux des leurs qui ont donnée leur vie pour que la France puisse garder indépendance et liberté, pour que notre jeunesse puisse aujourd’hui jouir de cette liberté, dans l’honneur.

Photographies de la cérémonie aux Invalides :

Vassieux en Vercors 2008 1
Vassieux en Vercors 2008

Vassieux en Vercors 2008 2

Vassieux en Vercors 2008 3
Vassieux en Vercors 2008
Vassieux en Vercors 2008 4
Vassieux en Vercors 2008
Vassieux en Vercors 2008
Vassieux en Vercors 2008

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Le 16 Mai 2009 : Assemblée Générale à Saint Martin en Vercors

Discours de Mr BRUNET à l’occasion de l’inauguration de la plaque du 11 cuirassiers.

Pour le 11ème régiment de Cuirassiers, la 2ème guerre mondiale a commencé en 1940 dans la région de SEDAN pour se terminer en juin, à saint Valérie en Caux, où son chef de Corps, le Colonel LABOUCHE fut tué avec une partie de son Etat Major. Malgré la défaite de la France, le régiment s’est battu avec honneur, sa belle conduite pendant cette courte campagne lui vaut une 3ème citation à l’ordre de l’armée.

Le 25 Juin, l’armistice est signé, le régiment est recréé à Lyon.

Le 11 Novembre 1942, les Allemands envahissent la zone libre, et le même mois le régiment est dissout.

Le 27 novembre 1942 le Lieutenant Geyer sauve alors l’Etendard de la capture. Pour prendre le maquis il regroupe autour de lui un noyau d’officiers, sous officiers et cavaliers, décidés a faire triompher la liberté, et entre dans la clandestinité dans le massif du Grand Serre.

Ils s’y entraînent, s’équipent et s’arment jusqu’en décembre 1943. A cette date GEYER pris le nom de guerre de Thivollet, il est nommé chef militaire de la zone sud du Vercors et rejoint le village de Saint Martin où nous sommes aujourd’hui.

Le 14 juillet le régiment de Cuirassiers est officiellement recréé dans ce village de SAINT Martin en Vercors, qui fut le seul régiment de France a être reformé dans la clandestinité. Depuis ce moment là le 11 cuirassiers est entré de plain-pied dans l’histoire par une épopée glorieuse entre toutes, celle du Vercors, le Vercors, nom qui symbolise à jamais la volonté de la France de ne pas subir la défaite et le sursaut héroïque de son peuple pour retrouver la liberté.

De tels faits d’armes furent récompensés par la croix de guerre avec palme, épinglée sur l’étendard du régiment du VERCORS.

Cet étendard sur lequel sont inscrit en lettres d’or les grandes batailles du 11 cuirassiers. Ces cuirassiers, ces cavaliers, d’épopée se sont particulièrement distingués, ces lettres d’or écrites par le sang de tous ceux qui sont tombés sous sa houlette, où nous pouvons lire aujourd’hui : VERCORS 1944/45

Pour nous les anciens de cette période, c’est la plus belle écrite par le sang de nos amis qui reposent sur se plateau du Vercors, tués dans les combats de Romans, de la libération de Lyon, ainsi que dans les Vosges et en Alsace.

N’oublions pas, que ce ne sont pas là ses seules lettres de noblesses.

Regroupé dans l’ombre après cette lutte épique, le 11ème Cuirassiers attend pour réapparaître en scène, l’heure de la libération sonne, le 15 aout 1944 avec le débarquement des Alliés sur les cotes de Provence.

Descendant de la montagne, les escadrons du commandant Thivollet se ruent sur ROMANS, enlevèrent la ville de haute lutte aux grenadiers de la 2ème panzer, puis entrent dans LYON où ils retrouvent les divisions de la première armée Française entre elle le pacte est aussitôt conclu qui va permettre au 11 cuirassiers d’ajouter une nouvelle page de gloire à son livre d’or.

Amalgamé aux coloniaux et aux légionnaires de la division Du Général BROSSET, le 11 cuirassiers se bat durement tout l’hiver 1944 :1945 dans la trouée de Belfort, dans les Vosges et en Alsace.

le Général De LATTRE de TASSIGNY qui s’efforcait d’être d’une impartialité absolue, son cœur avait pourtant ses faiblesses, et ces faiblesses était pour les anciens régiments de la première armée. Le 11 régiment de cuirassiers lui était doublement cher, parce qu’il perpétué le souvenir de la division qu’il eut l’immense honneur de mener à la victoire.

Parce que le 11 cuirassiers était l’un des représentant les plus authentique de ces maquis qui rallièrent en masse l’armée venue d’outre mer et lui apportèrent la fraîcheur et la générosité de leur enthousiasme en même temps que la pureté de leur mystique.

Le Général disait vous pouvez être fier du passé, dont vous avez le droit de concevoir le plus légitime orgueil, comme le devoir de rester digne, des grandes leçons que vous avez réalisées. Leçon de volonté, et d’énergie, et de cette énergie qui permit à nos maquisards de tenir tête à l’oppresseur, avec un armement et un équipement dérisoire. Vous avez donné une leçon d’union, aussi cette union dont la 1ere armée Française a donné un exemple unique en fondant dans le même creuset, et au souffle de la même foi des hommes venus de tous les horizons.

Il y a 8 jours ont eu lieu dans notre pays les cérémonies commémorant le 64ème anniversaire de la fin de la guerre appelée 2ème guerre mondiale. Il y a 64 ans en effet que prenait la fin d’un conflit qui a duré plus de 5 années ce qui a engendré des catastrophes auxquelles nous ne pouvions penser. Mai 1945 a été pour nous la fin du cauchemar, la fin des souffrances physiques et morales, et a ouvert dans nos cœurs et nos mémoires les souvenirs de la barbarie et des atrocités que nous avons vues et vécus. Pour nous les anciens, il nous reste des images, des clichés indélébiles de cette fin de guerre.

La guerre, c’est un long, très long et pénible cortège de souffrances, d’oppression, de misères, de privations, de faim, d’angoisse, de méfiance et de peur.

La guerre ce sont les cœurs qui pleurent, les libertés qu’on emprisonne, les vies qu’on sacrifie, les maisons qu’on détruit. La guerre, ce sont les valeurs humaines réduites à la clandestinité.

A l’occasion de ce mois de mai rendons hommage à tous ceux et à toutes celles dont le sacrifice nous permet de vivre dans la paix.

Aujourd’hui nous devons être très prudent car comme vous l’avez constaté il y a quelques jour pour les cérémonie de la libération du camp de Matahausen des nazis sont venus perturbés cette manifestation. Qui ramène a nos porte cette Bête hideuse. Soyons vigilants, ces parties extrémistes avancent, masquées, mais l’histoire contemporaine, nous enseigne qu’aussitôt, confrontés aux réalités le masque tombe, laissant la place au fascisme et à la haine.

Nous devons réfléchir et s’attaquer dès leur apparition aux comportements qui risquent de mettre en péril la démocratie, et sans aucune considération pour ce bien précieux qu’est la vie, nous devons en permanence nous mobiliser pour la défense de la démocratie qui nous permet d’avoir des systèmes politique équilibrés. N’attendons pas de devoir entrer en résistance, car en démocratie, on peut s’exprimer librement, mais pas en dictature.

C’est une raison de plus de clamer toute l’étendue de notre reconnaissance aux courageux hommes et femmes qui ont chassé l’agresseur de notre pays pour nous permettre de vivre en paix, garante de nos droits, et de nos libertés,

N’oublions pas que le 11 cuirassiers à participer d’une façon exemplaire à cette victoire du 8 mai nous sommes très fièrs et heureux de pouvoir léguer aux jeunes générations ce bel héritage qui est la liberté et la paix.

Aujourd’hui 16 mai 2009, nous inaugurons une plaque en honneur au 11ème cuirassiers qui en ce moment même se trouve dans la tourmente. Ce régiment qui est le seul à avoir été réformé dans la résistance, 65 ans après on nous annonce la dissolution.

Nous avons du mal a comprendre que des hommes qui aujourd’hui bénéficient de cette victoire du 8 mai pour laquelle nous nous sommes battus aient si peu de reconnaissance.

Pour nous les anciens qui en son temps nous avons salué notre étendard couvert de lauriers, pour lequel nous avons un immense respect car il représente avant tout la France. Un régiment au passé glorieux unique dans l’histoire de l’armée Française. Nous avons aujourd’hui affaire à des technocrates qui sans tenir compte de l’histoire, prennent des décisions qui vont à l’encontre du devoir de mémoire et détruisent tout le travail que nous nous efforçons de conduire depuis 64 ans.

Je termine en vous disant pour l’honneur de nos chefs, de nos camarades, de nos présidents, pour tous les cuirassiers qui sont morts, qui avaient une grande fierté d’avoir appartenu aux 11 cuirassiers sous les plis de cet étendard dont ils avaient un immense respect.

Nous souhaitons et espérons que cette décision de dissolution soit reconsidérée afin de redonner dignité à ce valeureux régiment, qui est valeur d’exemple pour la défense des libertés. Nous tenterons tous les moyens que la démocratie nous autorise en restant dans la plus complète légalité, afin de rester fidèle à notre devise : TOUJOURS AU CHEMIN DE L’HONNEUR

Vive le 11 cuirassiers !!!

La plaque commémorative - maison
La plaque commémorative

La plaque commémorative

Photographies de l’inauguration :

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Lettre de Mr BRUNET au Ministre de la Défense, Mr Hervé Morin.

Romans le 14.04.2009

Monsieur le Ministre,

Je n’ai pas reçu de réponse à mon courrier du 22 février 2009 j’en suis très surpris car je pense que vous avez compris mon indignation à propos de la décision de détruire notre étendard dont l’histoire est unique dans nos armées. Notre étendard que les nazis n’ont pas pu détruire, il a fallu que 66 ans après des Français prennent cette affreuse initiative de le mettre en sommeil pendant quelques mois et au mois d’octobre 2009 le mettre au rebus, quelle honte !

Monsieur le Ministre il me semble que cette affaire est grave, et que nous devons connaître les noms de ces destructeurs du devoir de mémoire, au nom de tous nos camarades qui sont morts sous les plis de notre étendard, au nom de tous les anciens du 11 cuirassiers Vercors Vosges Alsace.

Monsieur le Ministre je vous informe que le 16 mai 2009 nous aurons à Saint Martin en Vercors l’assemblée Générale des Anciens du 11 Cuirassiers Vercors Vosges Alsace et qu’à cette occasion nous inaugurerons une plaque sous forme de l’écusson du régiment qui rappelle que dans ce village le 11 Cuirassiers a été officiellement reformé en juillet 1944.

Nous espérons que vous mettrez tout en œuvre pour satisfaire notre demande, nous aimerions avoir un dialogue constructif, afin que le travail de mémoire que nous menons depuis 66 ans continue.

Pour nous les anciens nous serions très honorés si vous acceptiez de nous faire l’Honneur de Présider cette Cérémonie, ce serait un moyen d’exposer votre point de vue sur cette dissolution et, éventuellement, de nous donner des informations sur les moyens que vous étudiez et que vous comptez mettre en place pour que le 11 cuir continue d’exister et conserve ses traditions.

Dans l’espoir d’avoir une réponse, je vous adresse Monsieur le ministre, l’expression de ma très haute considération.

Jean Brunet

Lettre de Mr BRUNET au Président de la République, Mr Nicolas Sarkozy.

Monsieur le Président de la République

Je me permets de vous écrire afin de solliciter votre intervention, car dans le cadre de la restructuration de nos armées.

On nous annonce la dissolution du 11 cuirassiers, un régiment couvert de gloire, son histoire unique dans l’armée Française.

Vous avez constatez que nous étions complètement scandalisés, du manque de reconnaissance, que cette décision est lamentable et complètement incompréhensible.

Je vous adresse de nouveaux la copie du courrier que j’ai adressé au premier ministre et au ministre de la défense ainsi que le dossier que je possède.

Le 16 mai, jour de notre assemblée générale, dans le village de Saint Martin en Vercors qui se trouve être le village ou en juillet 1944, à l’occasion de cette assemblée j’ai invité Monsieur le Ministre Hervé Morin à venir nous donner des explications sur cette lamentable décision. Il me semble que en tant que Ministre de la défense devant cette affreuse injustice, sa présence était prioritaire et devait passer avant une réunion politique.

Main non il se défile, il préfère déléguer un officier supérieur en la personne du Général DRUARD qui avait la lourde et difficile tache de venir nous expliquer cette restructuration.

Bien sur que je constate que le Ministre Hervé Morin manque de courage, mais je me mets à sa place, il aurait été très mal perçu par les anciens du 11 Cuirassiers Vercors, Vosges, Alsace de voir un dépôt de gerbe devant un Monument aux Morts dans le Vercors en honneur à nos héros par un Ministre qui est le destructeur du devoir de mémoire. Comment un homme comme cela peut être à la tête d’un ministère où il y a des militaires qui font l’honneur de notre pays. Il aura certainement dans ses activités de ministre a déposé des gerbes, je vais lui faire un courrier.

Monsieur le Président je me permets de vous solliciter un entretien, il me semble qu’une solution beaucoup plus honorifique aurait pu être choisie, on nous annonce que l’étendard du régiment sera confié au 12ème Cuirassiers. Il aurait pu avoir la délicatesse de le redonner dans la région du Vercors là où il a été reformé.

Je suis certain, Monsieur le Président que vous comprendrez notre colère, et je me permets de vous solliciter un entretien, je me tient à votre entière disposition pour examiner cette décision qui est un manque de respect pour tous les officiers, sous officiers et cavaliers qui au risque de leur vie ont sauvé l’étendard.

Jean Brunet

Discours du Général DRUART

Madame, Monsieur,

Je suis le Général DRUART, commandant la 27ème brigade d’infanterie de montagne, dont le poste de commandement se situe à Grenoble. Monsieur Morin, ministre de la défense, m’a chargé de le représenter en réponse à votre invitation. Je vous prie tout d’abord de bien vouloir l’excuser mais il ne lui était pas possible de venir parmi vous aujourd’hui. Il a cependant été sensible à votre cri du cœur et a donc demandé à être représenté.

Je voudrais tout d’abord vous dire que je comprends votre colère même si je trouve son expression excessive. Au-delà d’un étendard et d’un régiment, ce sont des valeurs que vous défendez et dont vous témoignez pour que la mémoire survive. Je sais l’attachement charnel que l’on porte à son régiment, d’autant plus fort, que certains parmi vous furent les acteurs de l’histoire en marche avec ce qu’elle comporte de souffrance et de sacrifice, d’honneur et de légitime fierté.

La réalité de la grande histoire demeure et rien n’y pourra rien changer. Vous êtes ceux qui sont restés debout aux heures sombres qu’a connues notre pays et votre étendard était le symbole de votre engagement pour l’honneur. Il en sera toujours ainsi, car l’histoire est écrite à jamais.

Une autre page d’histoire moins puissante et moins glorieuse mais cruciale se tourne aujourd’hui. Celle de l’adaptation de notre outil de défense aux ambitions déclarées de notre pays, récemment décrites dans le livre blanc de la défense et de la sécurité nationale. Ambitions également sujettes au contexte de crise que nous connaissons actuellement.

Il s’agit pour l’armée de terre de réduire son volume de 23500 hommes d’ici 2014, provoquant ainsi la dissolution de 18 régiments après les dissolutions majeures liées à la professionnalisation à la fin des années 1990. En dehors des dissolutions, de nombreuses réorganisations sont conduites qui aboutissent à la restructuration de certains régiments dont fait partie le 1-11 de Carpiagne.

Ces restructurations entrainent, pour les régiments de char Leclerc, la fin des groupements d’escadrons et donc de la double appellation. En effet les régiments à 80 Leclerc deviennent des régiments à 60 chars et retrouvent de facto une appellation unique. Dans cette perspective, il a été décidé de préserver chacune des spécialités de l’arme en conservant une appellation cuirassier, dragon, chasseur et chars de combat, pour chacun des quatre régiments restant. C’est ainsi que le 1-11 devient 4e régiment de dragons et que le 12e cuir se voit confier la garde des traditions des autres régiments de cuirassiers dont le 11.

Les motifs qui ont conduit à cette décision sont les mêmes qui vous animent aujourd’hui, à savoir : le devoir de mémoire. Pour ce faire, il fallait consentir des sacrifices qui, comme vous l’imaginez, n’ont pas été consentis de gaieté de cœur.

En conclusion, je peux vous dire que le souvenir du 11 continuera de vivre et il ne tient qu’à vous d’en entretenir la flamme car l’étendard sera à la garde du 12 et ne rejoindra pas les invalides comme de nombreux emblèmes aujourd’hui oubliés.

Je voudrais également insister sur le caractère essentiel et intemporel des valeurs que vous défendez. Elles transcendent les symboles et c’est bien ce que tous nos camarades tombés au champ d’honneur attendent de nous. Penser un instant, que nous déshonorons nos morts, cela revient à dire que nous déshonorons les vivants. J’ai en ce moment 600 de mes hommes qui se battent en Afghanistan, ils sont toujours sur le chemin de l’honneur et pourtant un certain nombre ont servi dans des bataillons de chasseurs alpins qui n’existent plus !

Les héros du 11 reposent à jamais dans les plis de leur étendard, cousus de leur courage, trempés de leur sang. Cet étendard c’est le drapeau de notre pays qu’ils ont voulu libre pour que nous vivions libres.

Je tenais à vous parler franchement comme un soldat à des soldats. Nous qui vivons à la fois la violence des engagements opérationnels et l’ampleur d’une réforme sans précédent, nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de votre force pour alimenter la notre et de votre fidélité pour qu’à notre tour nous perpétuions le souvenir.

Général DRUART

***************

Le 15 Mai 2010 : Assemblée Générale à Romans

Pour la première fois, 4 associations décident de faire les assemblées statutaires le même jour :
Les Pionniers du Vercors, Rhin et Danube, 11ème Cuirassiers et l’A.C.U.F.

Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Paul Borel
Président Honoraire : M. Louis Félix
Vice Président : M. Georges Boichard
Vice Président : M. Robert Rositi
Vice Président : M. Louis Pinet
Secrétaire : Mme Christiane Laurent
Secrétaire adjoint : Mme Rolande Tabournel
Trésorier : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Porte Drapeau : M. Jacques Hector
Membres : MM. Marius Espinas, Lucien Odeyer, André Charmond et Georges Gentil
Vérificateur aux comptes : Claude Vosset

Le Bureau d’honneur :

Présidents : M. André Beguin, Le Général Xavier Olleris, le Colonel Henri Dagot et le Colonel Durieux
Vice Présidents : Mme Suzanne Julien et M. Bertrand Morel Journel

Rapport moral du 15 mai 2010 par Jean Brunet

J’ai l’honneur de faire le rapport moral au nom des 3 associations et je remercie mes camarades Présidents de leur confiance.

Mes amis, Pionniers, Cuirassiers, Rhin et Danube, mesdames, messieurs,

Chaque année qui passe éloigne un peu plus dans le temps, les événements que nous avons vécus ; nous ne pouvons pas oublier l’année 1940. Ce qui s’est passé cette année là a eu pour chacun de nous, pour la France, et pour le monde entier une importance capitale qui en a fait une période cruciale de l’Histoire.

Nous avons connu, de très près pour l’avoir subie, ou de plus loin dans l’inquiétude d’une adolescence tourmentée, la catastrophe d’une armée en déroute et une défaite militaire sans précédent. Nous avons assisté à l’instauration de l’Etat Français de Pétain dont on veut faire croire aujourd’hui aux jeunes générations qu’il nous protégeait de l’occupant.

Presque 70 ans après qui peut oublier cette terrible période de l’occupation allemande?

Outre les restrictions, nous vivions dans une anxiété sans cesse grandissante, celle du service du travail obligatoire en Allemagne, des dénonciations par les services d’ordre légionnaire et la milice, de la torture par la gestapo et de la déportation dans les camps de la mort. Nous entrions dans une période où il n’y avait plus de justice, plus de liberté…

Les Français ne pouvaient pas s’imaginer ni se résigner à croire que leur avenir et que l’avenir de leurs enfants ne dépendait plus de leur choix, mais dépendrait désormais pour le présent, des besoins de l’occupant, et demain, nous aurions une France gouvernée par les Nazis, et ils ne seraient plus que les serviteurs d’une race qui se prétendait supérieure.

Ces vrais républicains ne faisaient plus confiance à ce gouvernement fantôme installé au lendemain de la défaite de nos armées et qui avec leur propagande les invitait à se soumettre à l’autorité de l’occupant nazi.

Renseignés par les radios du monde libre nous savions que par le monde des forces se mobilisaient pour abattre le nazisme.

Il fallait le plus rapidement possible rassembler tous ceux qui voulaient lutter pour rétablir les valeurs de la République.

Alors un grand nombre de Français portaient en eux, au fond du cœur cette vieille passion Républicaine qu’ils tenaient de leurs ancêtres, et qui ordonne le respect de l’homme et de sa dignité. Dès ce moment, nombreux furent les Français ayant le sens du devoir qui refusèrent de s’incliner devant cette défaite. Ils avaient l’amour de notre patrie, le sens inné de la liberté, le respect que nous portons en nous même à la personne humaine, ils se dressèrent contre cet envahisseur… L’appel du 18 juin 1940 lancé de Londres par le Général De Gaulle, fut le principal élément déclencheur.

Animés par quelques porteurs de message, et conscients que la liberté se mérite, un certain nombre d’hommes et de femmes, commençaient à se regrouper autour de responsables pour former cette résistance multiple mais complémentaire unifiée par Jean Moulin, pour lutter contre la théorie nazie tortionnaire, et concentrationnaire

N’acceptant pas la condition d’une France trahie, occupée, morcelée, des hommes et des femmes refusèrent un système qui broie l’homme et sa dignité et, malgré leurs opinions religieuses, philosophiques, politiques, se retrouvèrent par des voies différentes.

Nous avons choisi la vie de résistants, puis de maquisards, parce que les intentions du nazisme étaient si claires et marquaient si bien son désir d’anéantissement de la France qu’elles nécessitaient d’engager contre l’occupant une action armée et violente.

Ainsi de nombreux combattants de la résistance, originaires de diverses régions de divers idées politiques et religieuses surent lutter côte à côte, pour un idéal commun, unis par une exceptionnelle fraternité d’armes sous le commandement éclairé des chefs civils et militaires, qui étaient des éminents et ardents patriotes.

Un nombre considérable d’hommes avait rejoint le plateau du Vercors dont 700 Romanais et Péageois qui préféraient agir plutôt que de subir. Ailleurs, ce fut pendant des années le périple infernal de l’armée Française, partie du cœur de l’Afrique et passant par l’Italie qui fit reculer un ennemi puissant et enragé.

Nous connaissons les sacrifices, les heures terribles, les instants d’héroïsme vécus, c’est par l’exemple d’un courage soutenu qu’ils sont arrivés enfin au débarquement en Provence le 15 août 1944.

Grâce à eux, grâce à l’apport de leurs forces neuves fut réussi, l’amalgame, la fusion entre la Première Armée avec ses traditions militaires et les maquisards descendus de leurs maquis avec leur foi et leur héroïsme.

Tous, ensemble, continuent la lutte sur le sol national.

Et dans cette page qui allait se tourner sur le drame de la France, ils surent foncer sur le chemin qui les amena au 8 mai 1945.

Je cite une parole du général De Lattre de Tassigny à Lyon au moment d’intégrer dans la 1ère DFL les maquisards et Cuirassiers du Vercors, il dit: «Vous avez été les plus forts de l’intérieur, nous avons été les plus forts venus de l’extérieur. Alors nous continuerons la lutte ensemble.” Le 11 juillet 1946 à Vassieux, le général de Lattre de Tassigny a dit :

“Sept cents Français reposent sur cette terre sacrée, militaires ou civils tombés en plein combat, ou victimes de tortures ignobles. Devant tant de misères et de deuils peut être, certains d’entre vous se demandent s’ils n’ont pas payé trop cher le rachat de la patrie. Gardez-vous de penser que vos souffrances ont été vaines, elles ont été l’un des facteurs de notre victoire. La résistance du Vercors est à placer au premier rang des innombrables opérations qui marquèrent le sursaut de la Nation.”

Il y a 7 jours, dans de nombreuses villes et villages de France ont eu lieu les cérémonies commémorant le 65éme anniversaire de la fin de la guerre.

Le destin qui nous a imposé d’être aujourd’hui des anciens combattants, nous a laissé le devoir de fêter ce jour glorieux. Mais aussi celui de témoigner à nos chers camarades disparus, tombés au cours des combats, ou morts en déportation, et que nous devons associer à ce souvenir pour honorer comme il se doit leur mémoire et leur sacrifice. Nous n’avons pas le doit de les oublier et chaque année pour le 8 mai nous devons honorer leur mémoire. Ils sont devenus un symbole de notre vie représenté par tous les monuments aux Morts de France. Leur souvenir, toujours aussi vivace, a marqué une empreinte indélébile au fond de notre cœur. Ce souvenir vient renforcer s’il en était besoin la preuve des liens sacrés qui se sont créés au cours des combats, preuve éclatante, que les Pionniers du Vercors, le 11 Cuirassiers, Rhin et Danube, étaient des combattants avec ou sans uniforme.

Aujourd’hui, 15 mai 2010 par cette assemblée commune nous avons voulu montrer que, malgré le temps qui passe, nous restons toujours fidèles, unis comme aux jours exaltants de la lutte contre l’ennemi, et qu’il faudrait beaucoup de volonté pour nous séparer.

Voila l’intérêt de nos associations, il faut rappeler le serment que tous ont fait, à l’heure de la libération de se souvenir des camarades qui ont payé de leur vie cette libération non pas pour entretenir une haine, si non celle du nazisme, mais pour empêcher que les circonstances comme celles que nous venons de vivre, reviennent et de n’avoir plus jamais à comptabiliser des morts et des ruines. Mais cela n’exclut pas la vigilance car le risque peut survenir sans que nous ayons le temps de nous en rendre compte. Bien souvent des terrains propices pourraient permettre de voir surgir quelqu’un qui ressemblerait à Hitler. Nous savons que par le monde des adeptes existent encore et auraient tôt fait de se rassembler en quelque lieu où la faille se produirait. Notre expérience nous autorise à mettre en garde les jeunes générations contre les dangers de l’oubli et contre les formes nouvelles prises par l’idéologie nazie qui au non du nationalisme, débouchent sur le racisme. Pour l’homme de 40 ans, qui aujourd’hui, parcourt notre pays et en découvre le charme et la paix, cette tragédie parait irréelle. Depuis sa naissance, tout ce qui gravite autour de lui : parents, école, milieu social, s’est fait complice d’un silence conduisant à l’oubli par le chemin de l’ignorance. On n’aime pas parler de la guerre et pourtant dans ces montagnes du Vercors, sur nos côtes de Provence, dans les rues de nos deux cités, en Alsace, au printemps 1944, des garçons ont accepté la mort parce qu’ils pensaient que leur devoir de citoyens soldats leur commandait de chasser l’occupant.

Dans un instant nous déposerons une gerbe au Monument aux Morts ; les noms gravés témoignent à tout jamais de leur passé héroïque et combien glorieux. Leur souvenir toujours aussi vivace a laissé une empreinte indélébile au fond de notre cœur et vient renforcer cette assemblée entre 4 associations qui montrent, s’il en était besoin, la preuve des liens sacrés qui se sont créés au cours de la fraternité des combats, preuve éclatante que les Pionniers du Vercors, Rhin et Danube et le 11ème Cuirassiers, réunis aujourd’hui demeurent. Malgré le temps qui passe nous restons toujours fidèles, unis comme aux jours exaltant de la lutte contre l’ennemi. En faisant respecter notre 8 mai 1945, nous resterons toujours fidèles à notre passé et à la mémoire plus que jamais vivante de nos camarades disparus.

Merci de votre attention.

Jean Brunet

Discours de Jean Brunet aux obsèques d’André BEGUIN le 19 mai 2010

André BEGUIN
André BEGUIN

Devant nous tel un arbre frappé par la foudre un camarade vient de tomber.

Cette dure et cruelle loi de la nature, toujours impitoyable, vient de faire son œuvre, avec ses mains glaciales et a pris notre ami Dédé pour l’endormir à jamais.

Dans ce cercueil où notre ami Dédé appartient désormais, et dans quelques instants va l’emporter dans le royaume de l’ombre et de l’inconnu.

Ces drapeaux, présents aujourd’hui, représentent la grande famille du monde combattant, ils sont venus saluer une dernière fois notre compagnon d’armes en remplissant notre cœur d’une grande tristesse.

Au nom des Pionniers du Vercors, du 11 Cuirassiers, de Rhin et Danube, des Combattants volontaires et l’ensemble du monde combattant, il me revient aujourd’hui le pénible devoir de rendre un dernier hommage à notre camarade, notre compagnon de combat.

Il y a des circonstances où il est douloureux de remplir un devoir, et où les mots ont du mal à exprimer ce que le cœur ressent.

Je fais appel à toutes mes forces pour exprimer les pensées qui s’échappent de mon cœur, mais aussi celles de nous tous réunis, figés par l’émotion et le chagrin, nombreuses étaient les amitiés qu’avait su faire naître autour de lui ce glorieux combattant des heures tragiques que nous avons vécus.

Pour nous, saluer nos morts, n’est pas seulement un témoignage de fraternité, d’estime et d’affection, c’est affirmer au travers de l’oubli et du temps qui passe qu’une flamme est entretenue, c’est maintenir l’exigence qui nous réunis dans la résistance du Vercors et dans tous les combats qui ont suivit.

Celle de la liberté personnelle attachée à l’indépendance de la nation.

C’est transmettre par le récit d’une existence aujourd’hui celle de notre compagnon Dédé, les choses d’un homme et son emprise sur une parcelle de notre histoire.

Dédé voyait le jour le 30 janvier 1924 dans ce village de Bouvante le Bas, dans sa jeunesse il s’expatrie chez son oncle à Marseille pour apprendre le métier d’horticulteur. En 1939 il revient à la Motte Fanjas, il va travailler comme garçon de ferme, pour ensuite en 1941 rejoindre la petite entreprise Familiale et devenir bûcheron. En 1944, période à laquelle les jeunes de son âge sont embrigadés dans les chantiers de jeunesse.

Conscient de la destinée historique de notre pays, il ne voulait pas faire partie du troupeau guidé par les mauvais bergers. Il refuse cette ultime et intolérable humiliation, Dédé se dérobe à ses obligations pour devenir réfractaire.

Il rejoint le maquis à la compagnie Fayard, commandant en chef le réseau d’Ambel, se mettant volontairement au service de la patrie, afin de restaurer son honneur bafoué. Il continuera de travailler dans l’ entreprise familiale tout en remplissant à son insu des missions pour la résistance. Il séjournera dans le maquis du 1 janvier au 6 juin 1944.

Après les événements de Vassieux du 21 juillet son groupe va se disloquer.

Jusqu’au début août ou le capitaine Fayard ordonne un rassemblement pour la libération de Romans, il est incorporé au 3éme et 5éme escadron du 11 cuirassiers.

Sous les ordres du commandant Thivollet il participe à la libération de Romans et de Lyon.

Il signe un engagement pour la durée de la guerre et se trouve dans les combats des Vosges et d’Alsace où il sera blessé à la main.

Il est titulaire de :
La Croix du combattant,
La Croix du combattant volontaire de la résistance,
La Croix du combattant volontaire 39/45 avec barrette,
La Médaille commémorative engagé volontaire.

A titre civil :
De la palme de platine de la prévention routière,
De la Médaille d’or des donneurs de sang.

Démobilisé le 28 février 1946.

Ces valeureuses décorations, sont un perpétuel merci à ceux qui se sont battus pour la France, constitue, parmi d’autres ayant été décernées, un hommage rendu à ton attitude exemplaire , et viens à juste titre, récompenser tes faits d’armes, en même temps que les services rendus à la patrie.

Notre frère d’armes a appartenu à cette phalange de fils de France, qui animés d’une foi et d’une énergie indomptables ont, par leurs exploits, permis à notre patrie de reconquérir ce bien inestimable, qui porte le nom de fraternité.

Mon cher Dédé, ton courage nous a donné une leçon qu’il nous appartient à tous de méditer, tant ce courage raffermit la fidélité et suscite la fraternité.

Mon cher Dédé, tu resteras dans le cœur des Pionniers et Combattants volontaires du Vercors, car tu étais pour ceux de la section Royans Vercors le Président admiré et dévoué qui leur a rendu de si grands services durant de nombreuses années

Tu resteras dans le cœur des Anciens du 11 Cuirassiers Vercors, qui doivent beaucoup à ton inlassable dévouement.

En 1963 tu participes très largement à la remise sur les rails de cette association disparue… Tu as été successivement Vice Président, Trésorier correspondant et Président d’honneur

Tu resteras dans le cœur de Rhin et Danube et des combattants volontaires qui viennent de perdre un membre estimé et très considéré, toujours présent et assidu à toutes les manifestations. Le monde des anciens combattants réunit aujourd’hui témoigne par leur présence l’amitié fraternelle, qu’ils te portaient en pensant au grand vide que ta disparition va causer.

Mon cher Dédé, te voila parti pour un grand et long voyage, non pas de la même fougue que tu mettais à gravir les sentiers qui conduisent aux stèles, où tous les ans tu effectuais le tour, afin de fleurir nos héros, en 2009 tu avais certainement un pressentiment car tu as tenu à une rénovation complète de ton oeuvre auquel tu t’es tant donné, et qui doit absolument se perpétuer.

Aujourd’hui, non pas de la même fougue tu nous quitte du pas tranquille, que tu prenais toujours, à accompagner un camarade vers sa dernière demeure.

Notre ami Dédé s’en va retrouver ceux qui l’attendaient depuis des années, ceux dont il a su fleurir le sacrifice.

Combien de fois as-tu déposé sur la tombe d’un ami le chamois, ou une plaque du 11 cuir qui atteste qu’il était Pionnier ou Cuirassiers, et à chaque fois elle était mouillé par tes larmes, qui nous disaient la peine que tu avais de quitter un frère d’armes.

Aujourd’hui, c’est à notre tour de déposer les tiennes, elles resteront avec toi et seront le trait d’union éternel de l’amitié qui nous unissait dans les souvenirs des temps héroïques du Vercors et du 11 cuirassiers.

Vous êtes les enfants d’un père au courage admirable digne des leçons du passé et l’exemple que ce cher père vous légue, votre tache est désormais de le faire survivre, la légende de ce père, de ce compagnon, de cet homme de devoir. De foi en sa patrie, de haute valeur morale, que vous avez tant aimé et dont vous êtes si fièrs.

Ce flambeau glorieux, vous le passerez à vos petits enfants qui sauront, sur vos conseils perpétuer l’amour du pays, l’amour de la liberté, l’amour du Vercors, auquel il était attaché de toutes ses fibres.

Il y a quelques mois seulement, la maladie est venue contrarier sa vie paisible, et contre laquelle il a mené un dur combat mais qui fut hélas le dernier, l’ultime.

A ses enfants, petits enfants, nous présentons nos sincères condoléances, et les assurons de notre sympathie attristée.

Cher Dédé cet amour si profondément enraciné en toi-même, tu l’as emporté avec toi, au royaume des âmes, où il continuera à t’habiter pour l’éternité.

Son souffle caressera, sans nul doute ce site majestueux, émouvant et fascinant de Bouvante le Bas, village du Royans profond où très tôt s’alluma la flamme de la Résistance.

La voix qui va exprimer notre adieu, mon cher Dédé, c’est celle de tes amis, serrés au coude à coude, comme pour te garder parmi-nous.

C’est la voix de l’homme qui t’entourait de son amitié, de sa profonde estime…

Ton souvenir, sois en assuré, restera gravé au fond de mon cœur. Et ce sera là, ma manière de te dire adieu…

Jean Brunet

Photographies de la cérémonie de juillet 2010 à Saint Nazaire-en-Royans, au Mur des Fusillés :

Saint Nazaire-en-Royans 2010
Saint Nazaire-en-Royans 2010
Saint Nazaire-en-Royans 2010
Saint Nazaire-en-Royans 2010 – M. Breynat Michel, M. Joffroy, Maire de St Nazaire, et M. Jean Brunet
Saint Nazaire-en-Royans 2010
Saint Nazaire-en-Royans 2010 – M. Teston Paul et M. Jean Brunet

Saint Nazaire-en-Royans 2010

Saint Nazaire-en-Royans 2010
Saint Nazaire-en-Royans 2010 – M. Teston Paul et M. Jean Brunet

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Le 26 Mars 2011 : Assemblée Générale à Romans

Pour la deuxième année nous organisons l’assemblée en commun : Les Pionniers du Vercors, Rhin et Danube et le 11ème Cuirassiers

Ouverture de la salle 9h30 réception des membres avec café et pogne.

A 10 h heures ouverture de la séance, étaient présents : Mr BRUNET, Mr BERTHOLET, Mr BOREL, Mr BREYNAT, Mr TARAVELLO, Mr BESSET, Mme BOURBONNEUX de Bourg de Péage.

Mr BRUNET souhaite la bienvenue et fait part des disparus de l’année.

Mr BESSET pour Rhin et Danube Drôme Ardèche il ne reste que 3 sections. Le souvenir Français en assurera la continuité. Mr TARAVELLO pour les Pionniers du Vercors fait observer une minute de silence pour tous les disparus.

Le président BRUNET prend la parole. Il reste 50 adhérents Pionniers du Vercors. Le rapport financier leur sera transmis à chacun. L’association continuera, le bureau reste le même.

Mr TARAVELLO fait un peu l’historique du Leurre du Vercors. Il faut demander la vérité au Ministère. Mr BREYNAT pour le 11cuir fait part du rapport financier (au centime près) autant que possible l’association est présente aux obsèques, et aux cérémonies. Plusieurs personnes ont demandé des plaques, s’adresser à l’association. Mr BRUNET parle du site encore en formation. Dans ce site se trouve LE 11 CUIR, RHIN ET DANUBE et LES PIONNIERS DU VERCORS. Il est composé de 1600 fichiers, et a été ouvert 3343 fois en février, ce site présente quelques difficultés actuellement, mais il va être restructuré. Il serait souhaitable qu’il soit regardé dans les écoles, mais c’est onéreux, un arrangement est envisagé. Si des personnes ont des souvenirs personnels les faire parvenir soit par écrit ou autre moyens.

L’année prochaine l’assemblée générale aura lieu à Bourg de Péage. Le bureau est reconduit.

L’association 11cuir a un drapeau tout neuf, l’ancien étant en mauvais état.

Le drapeau des villes marraines est au musée.

Pour le rapport moral Mr BRUNET fait une allocution basée sur la liberté et la tolérance.

Mr BERTHOLET prend la parole. IL pense que c’est une bonne idée de réunir les 3 associations, car c’est un devoir de garder la mémoire des évènements.

Le musée de la résistance est une bonne institution pour cette mémoire. IL revient sur le leurre du Vercors suggéré par Mr TARAVELLO. Il se souvient qu’étant jeune il avait lu ALAIN PREVOST (fils de jean Prévost). L’écrivain avait écrit que le Vercors aurait été trahi par les alliés. Beaucoup de questions… Mr BERTHOLET approuve le rapport moral du président BRUNET à propos des égalités et des libertés.

A 11 h les participants à cette assemblée se retrouvèrent au monument aux morts, rejoint par là député Marie Héléne Thoraval pour un dépôt de gerbes accompagné par la musique et la chorale des Ainés ruraux.

Après réception pour le verre de l’amitié offert par la municipalité Romanaise.

Pour clore cette journée le banquet traditionnel avait lieu au restaurant le Tahiti. Qui aussi bien, le repas, que l’ambiance, avec musique et danse, a donné satisfaction à tous.

Morts en 2009-2010 : Marius ESPINAS, Paulette BOUSQUET, Georgette ENJALBERT, Jacques COL, René NISSE, Raymond ROSE, Ennemond MARTIN, Georges GENTIL, Roger BILLARD, Denise JANSEN, Alexandre POSTANQUE, Suzanne CHAVANNE, Robert BOUILLET, Georges DEROZIER, et Louis ROSSI.

Photographies de la remise du drapeau :

Romans 2011 - Remise de drapeau 2
Romans 2011
Romans 2011 - Remise de drapeau 3
Romans 2011
Romans 2011 - Remise de drapeau 4
Romans 2011

Le Bureau actuel :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Paul Borel
Vice Président : M. Georges Boichard
Vice Président : M. Robert Rositi
Vice Président : M. Louis Pinet
Secrétaire : Mme Christiane Laurent
Trésorier : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Porte Drapeau : M. Jacques Hector
Membres : Mme Michelle Gentil et Mme Gisèle Bertrand

Le Bureau d’honneur :

Présidents : M. Louis Félix, Le Général Xavier Olleris et le Colonel Henri Dagot
Vice Président : M. Bertrand Morel Journel

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Des collégiens du Crès (34920) honorent les combattants et victimes du Vercors

Dans le cadre d’un projet pédagogique commun au collège de la Voie domitienne, à l’Entente des combattants cressois et leurs amis (ECCLA) et aux communes du Crès et de Vendargues, 31 élèves de troisième ont visité des lieux de mémoire de la 2e Guerre mondiale à Lyon (mémorial national du fort de Montluc, centre national d’histoire de la résistance et de la déportation), dans le Vercors (mémorial de la résistance de Vassieux, grotte de la Luire, cour des fusillés de la Chapelle-en-Vercors et musée de la résistance à Vassieux) et à Izieu (mémorial des enfants juifs exterminés).

Le 21 avril, à l’issue de leur journée de visites, les jeunes gens ont rendu hommage aux morts du Vercors en déposant une gerbe à la nécropole de Vassieux en présence de M. Repellin, Maire de Vassieux, de M. Bonnal, Conseiller général et Maire du Crès, de son 1er adjoint, de trois de leurs enseignants, de représentants de l’ECCLA dont les généraux Veyrat et Perry et M. Dourdou, ancien du 11e RC de 1944, et du représentant des anciens combattants du Vercors, M. Borel.

Après leur voyage, les collégiens ont rédigé chacun un compte rendu illustré. Celui de Manon Reboul, classée première, concourra pour le prix de la mémoire et du civisme de la fédération nationale André Maginot à laquelle appartient l’ECCLA, initiatrice de ce voyage désormais traditionnel.

Le groupe à l'issue de la cérémonie de Vassieux
Le groupe à l’issue de la cérémonie de Vassieux

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Discours de Jean Brunet à Saint Nazaire le 31 juillet 2011

Comme chaque année qui se termine éloigne un peu plus dans le temps les événements tragiques que nous avons vécus dans la première moitié des années 40.

Ce qui s’est passé à ce moment là, a pour chacun de nous, pour notre pays, pour le monde entier, une importance capital, qui en a fait une période cruciale de l’histoire.

Merci, chers amis, connus, et inconnus, qui chaque année venez ce dernier dimanche de juillet, adresser une pensée à la mémoire de ces garçons tombés ici.

Ici, il y a 67 ans, dans l’accomplissement de leur devoir de citoyens soldats.

Inconnus qui sont devenus connus.

Etrangers qui nous sont devenus frères.

Morts toujours de ce monde.

Vous les anonymes de l’histoire du royaume des ombres.

Nous sommes présents à ce rendez vous du 67ème anniversaire.

Nous vous saluons.

Cette terre immobile à nos yeux, dans l’horizon spacieux, plus que l’air plus que l’onde, et la flamme reste émue.

Tout ici n’est que poignants souvenirs.

Devant ce Mémorial que nous pouvons appeler : “TEMPLE DU SOUVENIR”

Je dirais aussi : “SANCTUAIRE DE LA SOUFFRANCE”

Et même : “TOMBEAU DE L’HEROISME”

Comment en ce haut lieu où retenti les balles des nazis qui ont abattus ces maquisards, qui recueillit leur dernier souffle, ne pas se remémorer avec une profonde émotion ces vers de Victor Hugo :

“Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie ont droit qu’a leur cercueil.
La foule vient et prie
Entre les plus beaux noms, leur nom est le plus beau
Toute gloire prés d’eux passe et tombe éphémère
Et comme ferait une mère, la voix d’un peuple entier les berce dans leurs tombeaux.”

67 ans après, que nous disent ces voix qui sortent de cette terre ?

Souvenez vous de nous, nous étions du Vercors, nous dormons sous la garde que monte autour de nous la solennité de ces montagnes du Vercors, et dans la tranquillité de ce village de SAINT NAZAIRE.

Ils sont morts en héros, parce qu’ils n’étaient que des hommes, accomplissant leur devoir d’homme.

Ils avaient faim de soif, de justice et de liberté. Ils portaient en eux, au fond du cœur, cette vielle passion Républicaine qu’ils tenaient de leurs ancêtres qui ordonne le respect de l’homme et de sa dignité.

Ils avaient assisté à l’offensive de juin 1940, qui plongea notre pays dans la honte, l’humiliation, l’amertume et la tristesse.

Ils avaient vécu des moments de l’histoire ou le choix s’opère dans le coeur de chaque homme, pour des raisons qui échappent aux règles de la logique comme au souci de soi-même.

A la suite des événements tragique du Vercors où nous recevions du Général Huet l’ordre de dispersion, chacun tente de franchir le bouclage.

Mais la surveillance était serrée, et nombreux sont ceux qui sont tombés sous le tir des guetteurs allemands, il n’y a pas de prisonniers et même les blessés sont achevés.

Ces maquisards enfermés dans cette école de Saint Nazaire, pensaient t’ils alors au drame le plus épouvantable que l’on puisse imaginer, tant par son horreur que par sa cruauté ?

Il eurent affaire ici à une horde de sauvages, en proie à la folie sanguinaire, qui a transformée ce beau village en un charnier monstrueux.

En ce mois de juillet 1944, ici, dans ce village de Saint Nazaire, ces maquisards ont vécu des jours atroces, ils avaient devant eux non pas des êtres humains, mais des unités qui étaient de véritable ramassis d’assassins qui n’avaient de militaire que l’uniforme.

La plupart d’entre eux, n’avait alors que peu de choses à défendre, sinon un idéal, un drapeau, ils avaient fait le choix de la dignité, qu’ils voulaient conduire dans les combats de la liberté.

En ces temps effroyables, ils étaient jeunes, dans ce peuple, ils avaient une âme au grand coeur palpitant dans ce monde à moitié mort.

Pour eux, ce choix était le prix à payer, le prix de la jeunesse sacrifiée, il relève d’une raison du coeur que la raison ne connaît toujours pas, de celle qui depuis l’aube de la civilisation transforme un homme en héros.

Il faut rappeler le serment que nous avons fait.

Celui de se souvenir des camarades qui ont payé de leur vie cette libération, non pour entretenir une haine, sinon celle du nazisme, mais pour empêcher que des circonstances, similaires à celles que nous avons vécues, reviennent et de n’avoir plus jamais à comptabiliser des morts.

Ce mémorial derrière moi, a pour mission de perpétuer à jamais l’héroïsme et le sacrifice de tous ces maquisards morts pour leur idéal et la défense des libertés.

Nous lui donnons toute son importance.

Comme chaque année il est pour nous un point sacré devant lequel nous venons nous incliner pour saluer la mémoire de nos amis.
La mémoire de ceux qui ont rejoint leurs ainés et qui ont donné leur vie pour le même idéal.

Mémorial simple mais grand nous comprenons ce que tu nous transmets et nous saluons ta mission.

A notre tour, nous te demandons de dire à nos amis dont tu perpétues le souvenir que nous ne les avons pas oubliés.

Et que les fleurs que nous venons de déposer à tes pieds soient le gage de notre amitié immortelle.

Quand à vous jeunes gens, enfants de nos village, adultes de demain, n’oubliaient jamais les leçons du passé.

Ici dans ce village de Saint Nazaire, il y a 67 ans des hommes sont morts pour que vous viviez libres, heureux et maîtres de votre destinée.

Ils ont porté au plus haut du Podium le mot liberté, de notre belle devise: Liberté, égalité, fraternité.

A vous,jeunes générations, de vous battre pour que les mots égalité et fraternité, montent aussi sur le podium.

Alors vous pourrez dire : la France, quel beau pays !

Merci de m’avoir écouté.

Jean Brunet

Saint Nazaire 2011.

Saint Nazaire 2011. Dépot de gerbe. De G. à D. : Jean Brunet, Alain Carminatti et Michel Breynat.
Saint Nazaire 2011_2
Saint Nazaire 2011. Appel aux morts – Jean Brunet et Paul Borel
Saint Nazaire 2011_3
Saint Nazaire 2011. Discours de Jean Brunet

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Compte rendu de l’assemblée générale du 16 mars 2013

Le Président Jean BRUNET ouvre la séance en souhaitant la bienvenue aux élus de ROMANS et BOURG-de-PÉAGE ainsi qu’aux adhérents présents ; certains sont venus de Savoie, de Provence, de l’Isère, de l’Ardèche, du Rhône… Un grand nombre de membres sympathisants sont aussi avec nous. Bienvenue à tous.

Madame Monique BOURBONNEUX, élue de Bourg de Péage, Christian ROLLAND, 1er adjoint de BOURG-de-PÉAGE et Gilles APPOIX, élu de ROMANS.
M le Colonel Christian VALESA délégué général du Souvenir Français pour la Drôme, de M Claude Berger délégué général adjoint du Souvenir Français pour la Drôme et M Jean Guillemot président du Souvenir Français VERCORS

Après un moment de recueillement en mémoire des disparus, Michel BREYNAT, trésorier, rend compte du bilan de l’année écoulée. Le rapport financier est adopté à l’unanimité.

Jean BRUNET président soumet les modifications des statuts à l’approbation de l’assemblée ; elles sont adoptées à l’unanimité. En particulier l’article 5 BIS :
“Tout membre sympathisant peut être proposé au bureau pour ses compétences à un poste dans le conseil d’administration, et peut prétendre à une fonction ou une représentation dans l’association.”

Jean BRUNET Président donne lecture du rapport des activités et des projets.

“Notre principale préoccupation, après les cérémonies du devoir de mémoire, est la pérennité du site Internet du 11 Cuirassiers qui nous donne de bons résultats. Nous enregistrons pour 2012 une formidable montée en flèche avec 32139 visites, et 80957 pages visitées. Cette progression provient de l’expédition d’un document, avec une affichette aux 485 collèges de 6 départements en novembre 2012. En avril 2013 nous allons faire un nouvel envoi sur 9 nouveaux départements.”

Jean Brunet, Président, propose les membres du nouveau bureau :

  • Jean BRUNET, Président,
  • Michel BREYNAT Président délégué,
  • Louis PINET Président honoraire,
  • Georges BOICHARD vice Président,
  • Christiane LAURENT, Secrétaire générale,
  • Jean BRUNET, Secrétaire adjoint,
  • Michel BREYNAT, Trésorier général,
  • Michelle GENTIL Trésorier adjoint,
  • Jacques HECTOR Porte-drapeau.

Membres du bureau :

  • Jacques HECTOR, Thierry MOREL
  • Président d’ HONNEUR Louis FELIX

Adopté à l’unanimité par l’ensemble des membres présents.

Commissaire aux comptes : Cabinet Claude Vossey à Bourg de Péage.

Le Président remet à Madame Monique BOURBONNEUX, à Gilles APPOIX et à Jacques HECTOR la médaille de MEMBRE D’HONNEUR.

En guise de diplôme il leur remet, dans un cadre, un modèle réduit de l’étendard du régiment.

Madame Monique BOURBONNEUX, et Gilles APPOIX assurent, par leur présence, leur dévouement au devoir de mémoire.

ASSEMBLEE GÉNÉRALE EN 2014 A BOURG DE PEAGE, FIN 2012 EFFECTIF 231 ADHÉRENTS.

La séance est levée à 11 heures 30, suivie par un DEPÔT DE GERBES AU MONUMENT AUX MORTS avec la participation de la musique des Ainés Ruraux. L’apéritif est ensuite offert par la municipalité Romanaise suivi d’un repas amical au restaurant le Tahiti.

Romans-sur-Isère, le 16 mars 2O13
Jean BRUNET, Président

Jacques Hector
Jacques Hector
Porte drapeau du 11ème Cuirassiers
Membre d’honneur du 11ème Cuirassiers
Panneau du 11eme
Les nouveaux panneaux aux entrées de la ville,
courant 2ème trimestre 2013

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Le Bureau 2013 :

Président : M. Jean Brunet
Président Délégué : M. Michel Breynat
Président Honoraire : M. Louis Pinet
Vice Président : M. Georges Boichard
Secrétaire Générale : Mme Christiane Laurent
Secrétaire Adjoint : M. Jean Brunet
Trésorier Général : M. Michel Breynat
Trésorier adjoint : M. Jean Brunet
Porte Drapeau : M. Jacques Hector
Membres : Mme Michelle Gentil, M. Jacques Hector, M. Thierry Morel
Membres d’Honneur : Mme Monique Bourbonneux, M. Gilles Appoix
Président d’Honneur : M. Louis Felix
Vice Président d’Honneur : M. Bertrand Morel Journel
Commissaire aux comptes : M. Claude Vossey

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DISCOURS DU PRESIDENT Jean BRUNET, MONUMENT LE 16 MARS 2013

Nous sommes regroupés aujourd’hui pour effectuer nos assemblées générales des Pionniers du Vercors, du 11ème Cuirassiers et de l’Association des Combattants de l’Union Française.

Je vous remercie d’avoir répondu à notre appel et d’être venus honorer de votre présence ces assemblées et ce moment de recueillement.

Il y a de cela 73 ans, la France subissait une des plus grandes défaites de son histoire. Elle allait vivre des années tragiques et douloureuses. L’ennemi, après avoir envahi le sol national, allait tenter, par la force, de nous asservir et d’imposer sa loi.

Dès ce moment, nombreux furent les Français, ayant le sens du devoir, qui refusèrent de s’incliner devant une défaite.

L’amour de notre Patrie, notre sens inné de la liberté, le respect naturel que nous portons en nous-mêmes à la personne humaine, nous dressèrent, pour la grande majorité de Français, contre l’envahisseur.

Quelques mois plus tard, naquit la RÉSISTANCE, réaction populaire, aboutissement de l’exaspération d’une nation bafouée, humiliée.

Les jeunes hommes que nous étions, force vive de notre malheureux pays, représentaient aux yeux de l’occupant, un objectif à neutraliser en priorité. Nous étions traqués, recherchés, pourchassées sans relâche par un ennemi acharné, assuré hélas du concours efficace de quelques mauvais Français, traitres à la patrie.

Dans la région Rhône-Alpes, bastion de la résistance française, le Vercors est un de ces lieux de France qui semble prédestiné aux combats de partisans. Son relief est de ceux qui justifient le mieux l’appellation de forteresse naturelle. Les à-pic vertigineux, les hautes et imposantes murailles du massif, ses vallées profondes, ses innombrables grottes, ses forêts immenses et impénétrables ne manquèrent pas d’exercer une attirance particulière sur l’esprit des jeunes Français. A leurs yeux, tout cela représentait un havre de liberté et de sécurité. Et ils vinrent nombreux, y chercher et trouver refuge.

Ainsi prit naissance le MAQUIS du VERCORS, dont le nom, en France et aussi hors de nos frontières, est évocateur de patriotisme et d’héroïsme. De nombreux combattants de la résistance, originaires de diverses régions, ou ayant des idées politiques et religieuses différentes, surent lutter côte à côte, pour un idéal commun, unis par une exceptionnelle fraternité d’armes, sous le commandement éclairé des chefs civils et militaires, qui étaient d’éminents et ardents patriotes. Un nombre considérable d’hommes avait rejoint le plateau du Vercors dont 700 Romanais et Péageois qui préféraient agir plutôt que de subir.

Ailleurs, ce fut pendant des années le périple infernal de l’armée Française, partie du cœur de l’Afrique et passant par l’Italie qui fit reculer un ennemi puissant et enragé. Nous connaissons les heures terribles qu’ils ont vécues, les instants d’héroïsme et leurs sacrifices. C’est par l’exemple d’un courage soutenu qu’ils sont arrivés enfin au débarquement en Provence le 15 août 1944. Grâce à eux, grâce à l’apport de leurs forces neuves l’amalgame fut réussi, la fusion entre la Première Armée avec ses traditions militaires et les Cuirassiers descendus de leurs maquis du Vercors avec leur foi et leur abnégation.

En septembre 1944 lorsque la Première Armée, sous les ordres du général DE LATTRE DE TASSIGNY entre dans la ville de Lyon, le 11ème régiment de Cuirassiers après avoir participé à la libération de Romans participe aussi à la libération de LYON. Je cite une parole du général De Lattre de Tassigny au moment d’intégrer dans la 1ère DFL les Maquisards et Cuirassiers du Vercors, il dit: “Vous avez été les plus forts de l’intérieur, nous avons été les plus forts venus de l’extérieur. Alors ensemble nous continuerons la lutte sur le sol national.”

Le destin nous a imposé d’être aujourd’hui anciens combattants. Il nous a laissé aussi le devoir de témoigner à nos chers camarades disparus, tombés au cours des combats, ou morts en déportation, et que nous devons honorer comme il se doit, de rappeler leur mémoire et leur sacrifice. Nous n’avons pas le droit de les oublier. Ils sont devenus un symbole de notre vie représenté par tous les monuments aux Morts de France. Leur souvenir, toujours aussi vivace, a marqué d’une empreinte indélébile le fond de notre cœur.

Cette assemblée commune à plusieurs associations prouve, s’il en était besoin, l’existence, de liens sacrés qui se sont créés au cours des combats.

Ces liens demeurent encore aujourd’hui. Malgré le temps qui passe nous restons toujours fidèles, unis comme aux jours exaltants de la lutte contre l’ennemi. Nous resterons toujours fidèles à notre passé et à la mémoire plus que jamais vivante de nos camarades disparus.

Mais ATTENTION cela n’exclut pas la vigilance car le risque peut survenir sans que nous ayons le temps de nous en rendre compte. Bien souvent des terrains propices pourraient permettre de voir surgir quelqu’un qui ressemblerait à celui que nous avons connu en 1943-1944. Nous savons que par le monde des adeptes existent encore et auraient tôt fait de se rassembler en quelque lieu où la faille se produirait. Notre expérience nous autorise à mettre en garde les jeunes générations contre les dangers de l’oubli et contre les formes nouvelles prises par l’idéologie nazie qui au nom du nationalisme, débouchent sur le racisme.

Je vous invite au terme de mon propos, à laisser monter en vous un flot de reconnaissance, en hommage à la mémoire de nos camarades morts pour la liberté. Oui un espoir les habitait, et les faisait vivre au milieu de tous les dangers. Ils avaient un seul idéal commun : rester debout pour que la France ne meure pas couchée. Leur courage, parfois même poussé jusqu’à l’inconscience, leur dignité, leurs ont fait soulever des montagnes.

Mais hélas un jour dans l’immensité splendide de l’été, parmi les fleurs des champs, dans les bois fraichement reverdi du Vercors, ou dans les rues de nos villes, ou dans cet hiver des Vosges et d’Alsace, ils ont vu s’en aller au loin la flamme de la vie.

Mesdames Messieurs,

Je vous demande un instant de bien vouloir faire défiler dans vos têtes les visages de ces héros que certains d’entre vous ont connus pour laquelle nous rendons hommage, en ce moment.

Et dans un grand silence écoutons leurs voix qui sortent de leurs tombes.
“Voila 69 ans que nos lèvres sont immobiles,
Voila 69 ans que nos larmes se sont taries,
Voila 69 ans que notre souffle s’est éteint et que nous sommes enfermés dans notre cercueil
Mais nous vous crions : restez unis dans l’amour et l’amitié, comme nous, nous le restons dans l’au de là. Souvenez vous de nous qui étions vos amis.
Dans le fond de votre conscience, nous sommes encore vivants, mêlés à cette cérémonie. Nous sommes là avec vous, une seule différence entre nous : vous, vous voyez la lumière, nous nous voyons la nuit éternelle … “

Nous leurs répondons

Mes amis notre présence ici, et les fleurs que nous allons déposer au pied de ce monument est le gage de notre reconnaissance et de notre remerciement pour le plus beau des héritages que vous nous avez légué qui s’appelle LIBERTÉ.

Merci de votre attention.

Jean Brunet

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DISCOURS DU PRESIDENT Jean BRUNET, LE 21 JUILLET 2014 A VASSIEUX EN VERCORS

Mes amis,
J’ai l’honneur et le plaisir de vous souhaiter la bienvenue en cette salle des fêtes de Vassieux en Vercors. Je voudrais vous exprimer toute ma reconnaissance d’avoir accepté notre invitation, et d’être venus si nombreux à cette cérémonie qui se trouve être le 70 ème anniversaire des combats du Vercors. Certains viennent de la région Lyonnaise, d’autres du Gard. Nous devons un immense remerciement aux 6 présidents qui ont créé, il y a dix ans UNION et FRATERNITÉ qui, actuellement, regroupe 10 associations avec un nombre de 658 adhérents. Ceci nous permet de nous retrouver aujourd’hui, parmi 150 personnes. C’est en cultivant pendant 10 ans un climat d’amitié, de loyauté, de droiture et de fidélité que nous avons pu développer la prospérité et le succès que nous connaissons aujourd’hui.

Ce que nous commémorons aujourd’hui, est tellement présent dans le souvenir de chacun d’entre nous que vous avez été très nombreux à participer et à rendre cette cérémonie du 70° anniversaire encore plus vivace.

Il s’agit en effet, pour certains d’entre nous de souvenirs au sens propre du terme, avec une histoire personnelle vécue au cœur de l’histoire avec un grand H. Nous ne pouvons jamais oublier la dureté de ces moments de vie et la perte de certains êtres chers.

Il s’agit aussi, pour d’autres, d’une date qui symbolise beaucoup de valeurs qui doivent être transmises de génération en génération. Nous avons tous conscience que nous avons le devoir de poursuivre la chaine afin que les plus jeunes d’entre nous bénéficient de l’héritage que ces femmes et ces hommes leur ont offert. Nous devons être les garants de leur avenir pour que nos enfants, petits enfants et arrières petits enfants n’aient pas à vivre l’enfer que nous avons vécu. Aujourd’hui 21 juillet 2014 nous marquons le 70 ème anniversaire en ce haut lieu de la résistance. 70 ans après, sur ce beau plateau du Vercors entouré de montagnes verdoyantes, garni de fleurs sauvages, dans un site merveilleux et enchanteur, le promeneur, l’ami de la nature, a toujours trouvé ici l’épanouissement de son âme, le repos de son corps et l’enchantement de ses yeux.

Depuis plusieurs années, il s’arrête devant cette nécropole, en ce lieu sacré qui bouleverse son esprit, en ce lieu qui tourmente ses pensés, et qui lui impose le recueillement. Il réfléchit, il regarde ce monument, il passe en revue ces croix à l’alignement impeccable et il est rempli d’une intense émotion. Ces croix ne se soucient guère des gens qui ne font que passer, mais elles enseignent à ceux qui s’arrêtent, qu’ici sont morts des héros, victimes de leur engagement, de leur courage et que leur sang, il y a 70 ans, a abreuvé ces terres du Vercors. Et l’écho, 70 ans après, ne s’arrête pas de chanter l’espoir qui les animait. Hélas, un jour, une balle meurtrière est venue arrêter l’élan patriotique dont leur cœur était gonflé. Parce qu’ils avaient dit non à l’esclavage et à la honte ; parce qu’ils n’ont pas voulu accepter le destin que les lâches leur préparaient, ils ont payé de leur sang le choix qu’ils avaient fait. Grâce à eux, nous et nos enfants pouvons vivre aujourd’hui librement. C’est pourquoi, en cette journée ils ont leur place, et ils sont présents parmi nous.

Nous devons retenir de cette cérémonie les maîtres mots qui sont ÉMOTION… MÉMOIRE… et AVENIR ….

Tous ceux d’entre nous qui ont vécu cette période gardent des images, et des clichés indélébiles de ces horribles moments ou nous étions sous la botte du nazisme.

A ceux qui n’ont heureusement connu que la paix, je soulignerai qu’il faut se garder d’assimiler la guerre à la joie et la juste fierté du vainqueur à l’image d’une foule en liesse acclamant ses héros. Non, la guerre c’est bien autre chose : la guerre c’est un long, très long et pénible cortège de souffrances, d’oppression, de misères. Ce sont les cœurs qui pleurent, des libertés qu’on emprisonne, des vies qu’on sacrifie ; ce sont les valeurs humaines réduites à la clandestinité. Alors souvenons nous et rendons hommage à tous ceux et toutes celles dont le sacrifice nous a permis de vivre 70 ans en paix.

70 années d’une histoire riche et complexe mais, attention, des partis extrêmes profitant de la crise et de la peur avancent masqués. Cependant, l’histoire contemporaine nous enseigne qu’aussitôt confrontés aux réalités sociales et économiques de notre société le masque tombe laissant la place au totalitarisme et à la haine.

N’oublions jamais que l’Allemagne sombra dans le nazisme orchestré par Hitler qui est incontestablement responsable de ces dizaines de millions de vies arrachées à leurs familles. Nous ne devons pas oublier Franco renversant le gouvernement républicain espagnol et emboîtant le pas à Hitler. Ni Mussolini apôtre du fascisme en Italie.

Tous ces régimes ont bafoué la démocratie, allant jusqu’à l’extermination de ceux qui pensent autrement. Notre devoir à nous est de mettre en garde les jeunes générations ; que ceux qui croient à un avenir meilleur en accordant leur confiance à ces doctrines sachent que si elles s’emparaient du pouvoir, il en coûterait pour eux et leurs proches, la perte de leurs propres libertés.

70 ans après, qui oserait affirmer aujourd’hui que notre pays ne se laissera jamais dominer par l’intolérance ?

Chacun de nous doit se sentir interpellé. Nous devons expliquer, toujours expliquer et rappeler que les peuples qui ont perdu le régime démocratique se battent pour le retrouver. Ceux qui ne l’ont pas connu se battent pour l’obtenir. Et nous qui avons la chance de vivre en démocratie, nous devons lutter afin de la comprendre et de la défendre, car elle porte en elle-même les germes de ce qui pourrait être son propre anéantissement. N’oublions jamais qu’en démocratie, on peut s’exprimer librement. Pas en dictature.

C’est une raison de plus de clamer toute l’étendue de notre reconnaissance aux résistants et à ceux qui sont venu de leur lointaine patrie, ou de leur pays de leur naissance pour nous permettre de retrouver cette liberté que nous avions perdue.

Vive la France ; vive le Vercors.

Jean Brunet