“Les Africains” interprété par : Marcel BERUT
Biographie de Jean de Lattre de Tassigny
Naît à MOUILLERON-EN-PAREDS * (Vendée), le 2 février 1889, d’une famille de notables, propriétaires terriens.
A la sortie de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, sert comme Lieutenant, d’abord dans la Cavalerie, au 12ème Dragons, puis dans l’Infanterie, au 93ème R. I.
Au cours de la guerre 14-18, est 8 fois cité et 5 fois blessé (dont une fois la poitrine transpercée par la lance d’un Uhlan). A été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 20 décembre 1914, à l’âge de 25 ans.
De 1922 à 1925, sert au Maroc – guerre du Rif – 3 fois cité et 2 fois blessé.
En 1927, intègre la 49ème promotion de l’Ecole de Guerre, dont il sort major.
En 1929, commande le 3ème Bataillon du 5ème R. I.
En 1932, est officier d’état-major du Général Weygand, alors Président du Conseil supérieur de la Guerre et Inspecteur général de l’Armée.
En 1935, Colonel, prend le commandement du 151ème R. I. à Metz.
En 1939, Général de brigade, est nommé Chef d’état-major de la 5ème armée.
En 1940, commande la 14ème Division d’Infanterie, en Alsace. Participe à de durs combats pour stopper l’envahisseur, notamment à Rethel (Ardennes), puis exécute l’ordre de repli jusqu’en Auvergne. Commande ensuite la 13ème D. I.
En 1941, est nommé Commandant Supérieur des troupes en Tunisie.
En 1942, commande la 16ème D. I., à Montpellier. En novembre de cette même année, n’accepte pas l’invasion de la «zone libre» par les Allemands, refuse de se rendre et rassemble des troupes pour reprendre le combat. Il est arrêté et emprisonné à Toulouse, puis à Lyon. Condamné à 10 ans de détention, il est incarcéré à la prison de Riom, dont il s’évade en 1943 avec la complicité de son épouse et de son fils. Il rejoint le Général de Gaulle à Londres, est envoyé à Alger pour créer une grande unité, appelée «Armée B», qui deviendra plus tard la «1ère Armée Française».
Le 17 juin 1944, débarque avec un détachement de l’Armée B à l’île d’Elbe qu’il conquiert en deux jours, apportant ainsi aux Américains la preuve qu’il faudra désormais compter avec lui pour la reconquête du territoire national.
Le 15 août, débarque en Provence, aux côtés des Alliés, avec l’ensemble de l’Armée B à laquelle, le 23 juillet, avaient été incorporées les divisions du Corps Expéditionnaire Français d’ITALIE (C. E. F. I.), du Général Juin. S’empare dans la foulée de Toulon et Marseille, libère 25 départements le long du Rhône et de la Saône, effectue la jonction avec les troupes débarquées en Normandie et prend une part décisive à la libération des Vosges et de l’Alsace, aux prix de durs et coûteux combats.
Le 30 mars 1945, franchit le Rhin de vive force avec sa 1ère Armée qui fonce ensuite à travers la Forêt Noire et poursuit sa progression jusqu’en Autriche.
Le 8 mai, à Berlin, signe la capitulation du Reich au nom de la France, aux côtés des Alliés.
En 1949, est le premier Commandant en chef des armées de terre d’Europe Occidentale, au sein de l’Otan.
En novembre 1950, est nommé Haut-commissaire et Commandant en chef en Extrême-Orient. Rétablit la situation militaire sur l’ensemble de l’Indochine, notamment au Tonkin, mais est cruellement frappé par la perte de son fils unique Bernard, Lieutenant d’une unité de tirailleurs vietnamiens, tué au combat à la tête de ses hommes, le 30 mai 1951, sur le rocher de Ninh-Binh (Tonkin).
Restera très affecté par ce tragique coup du destin.
Le 11 janvier 1952, décède de maladie, à Paris. Repose à côté de son fils, au cimetière de Mouilleron-en-Pareds.
Le 15 janvier 1952, est fait Maréchal de France.
* Mouilleron-en-Pareds est également le village natal de Georges Clemenceau.
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Hommage national au Maréchal de Lattre et à ses soldats
le 12 Janvier 1981
“Les raisons de vivre sont autant de raisons de mourir pour sauver ce qui donne un sens à la vie”
Jean de LATTRE de TASSIGNY
Malgré le temps qui passe, la fidélité des anciens combattants qui ont lutté auprès de mon mari et avec lui, demeure toujours vivante. des “poilus” de 14-18, jusqu’aux soldats des groupes mobiles du Maroc – des résistants et des maquisards jusqu’aux volontaires des forces de l’intérieur, amalgamés aux troupes d’afrique du nord – enfin ceux du corps expéditionnaire d’Indochine, tous, à l’appel du comité national créé par l’association “Rhin et Danube”, ont manifesté cette fidélité en apportant leur pierre pour le monument dédié au maréchal.
Ils étaient la, nombreux, en ce matin lumineux du 12 janvier, mêlés au peuple de paris et aux amis, venus de toute la France. Leur rassemblement, en ce site unique qu’auréolent l’Arc de Triomphe et la flamme du “soldat inconnu” a apporté à chacun le réconfort d’une amitié fraternelle retrouvée, le souvenir des heures glorieuses des combats et l’élévation de pensée vers les compagnons disparus.
Que le recueil que je suis heureuse de vous présenter ici, soit un hommage rendu a tous ceux qui ont ainsi magnifié la mémoire du Maréchal par leur volonté et leur générosité, leur fidélité et leur émotion.
S. De LATTRE
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Discours du président de la République, M. Valéry Giscard d’Estaing
Lorsque le 11 janvier 1952, dans la petite chambre d’hôpital qu’il avait choisie pour que son sort fut aussi semblable que possible à celui de ses soldats, est mort le Maréchal de Lattre de Tassigny, la France a connu une perte irréparable.
Elle a perdu un soldat, un grand chef de guerre, un homme qui savait et qui aimait donner l’exemple.
Elle a perdu un soldat. La vie de soldat a été la vocation de toute la vie de Jean de Lattre de Tassigny. Du soldat, il portait les deux marques distinctives : les décorations et les blessures. Ses décorations sont éclatantes : une croix de guerre avec dix-huit citations dont douze à l’ordre de l’armée, sept au titre de la guerre 14-18, trois au titre des combats du Maroc, une au titre de 39-40 et les autres au titre du commandement de la Première Armée Française. Six blessures l’ont atteint dans sa chair : quatre durant la guerre de 1914, deux pendant les combats du Maroc. Deux d’entre elles sont une sorte de résumé de notre histoire militaire : la première, un coup de lance dans la poitrine, reçu au cours d’un de ces combats de cavalerie qui ont marqué sans doute la fin du Moyen-Age militaire ; une autre, au gaz, annonçant déjà l’horreur des combats à venir. Soldat, le Maréchal de Lattre de Tassigny l’a été pendant la guerre de 14-18, il l’a été au Maroc où il a combattu plusieurs années ; il l’a été en 1939-1940, au cours du sombre printemps de 1940 lorsqu’il est arrivé en Auvergne à la tête de la Quatorzième Division d’Infanterie et plus particulièrement du Cent-cinquante et Unième Régiment d’Infanterie, qu’on appelait à l’époque le 15-1.
Tous les Auvergnats qui l’ont vu arriver avec vous, Madame, et avec son fils, en ont gardé le souvenir. Quelques semaines après le printemps de 1940, le Maré¬chal de Lattre de Tassigny, par une de ces circonstances dont on se demande ce qu’elles doivent au hasard et ce qu’elles doivent à la préscience, s’est installé à Gergovie. C’est là qu’il a commencé à entraîner à nouveau les jeunes recrues de l’armée française en vue des combats futurs. Je me souviens de l’avoir aperçu inaugurer modestement un terrain de sport qui existe toujours. Lorsque je me rendais jadis à la mairie de Chamalières, je ne prenais jamais le chemin longeant ce terrain de sport sans penser, Madame, au Maréchal de Lattre.
S’il fut un soldat, il fut aussi un grand chef militaire. Il en avait les qualités essentielles : la vision d’ensemble, la rapidité de la décision, le choix des hommes, le sens du détail.
La vision d’ensemble. Il l’a montrée à la tête de la Première Armée Française lorsqu’il eut à fixer ses objectifs. Ce fut d’abord que les Français soient parmi ceux qui devaient reconquérir durant l’hiver 1944-1945 le territoire national encore occupé. Puis, au printemps de 1945, radieux et ensoleillé, revanche du printemps de 1940, il voulut que les Armées Françaises s’enfoncent profondément en Allemagne de façon à être visiblement associées à la victoire.
C’est pourquoi il a poussé sans trêve les unités de sa Première Armée: Première Division Française Libre, Première Division Blindée, Deuxième Division d’Infanterie Marocaine, Troisième Division d’Infanterie Algérienne, Quatrième Division Marocaine de Montagne, Cinquième Division Blindée, Neuvième Division d’Infanterie Coloniale ainsi que les unités qui les avaient rejointes venues de l’intérieur : Dixième Division d’Infanterie, Quatorzième Division d’Infanterie, Vingt-septième Brigade Alpine. Il les a poussées aussi loin que possible en Allemagne où elles ont, vous le savez, conquis Ulm, renouant avec les grandes dates de notre histoire militaire, puis franchi le Danube et occupé les premières le Tyrol autrichien.
La rapidité de la décision aussi. Lorsqu’il a décidé que la Première Armée Française devait reconquérir le sol alsacien, la décision a été prise et l’exécution conduite en quelques semaines. Lorsqu’il est arrivé en Indochine au milieu d’une armée, dans une large mesure désorganisée et démoralisée par l’absence de soutien qu’elle recevait alors, il a tenu à livrer bataille tout de suite. Cette première bataille de Vinh-Yen a marqué le retournement militaire en Indochine. C’est grâce à sa vue d’ensemble, à sa rapidité dans la décision et dans l’exécution que de Lattre a pu être présent au nom de la France, par un mandat que lui avait confié le Général de Gaulle, lors de la signature de la capitulation nazie en mai 1945.
De Lattre savait également choisir ses hommes. Les divisions de la Première Armée, les corps d’armée de la Première Armée, les régiments et ensuite les unités d’Indochine ont toutes été commandées par des hommes remarquables. Chacun se souvient de leurs noms. Je me réjouis d’en saluer certains ici même. Ils ont fait des armées françaises de 1945, puis d’Indochine, parmi les meilleures armées du monde.
Sens du détail enfin. Nos anciens camarades se souviennent des visites inopinées du général de Lattre dans les unités, du soin avec lequel il observait la tenue de chacun, y compris celle des hommes de troupe, de la rapidité avec laquelle il redressait les erreurs même secondaires du commandement, de la manière enfin dont il tenait à donner lui-même l’exemple.
Car de LATTRE savait donner l’exemple.
L’histoire de notre pays chemine toujours à la lisière de l’ordre et du désordre, à la lisière de l’organisation et de la désorganisation. Lorsque les qualités de conception et de commandement s’exercent de manière judicieuse, la France franchit la ligne dans le bon sens. La raison pour laquelle notre histoire a connu tant de situations humiliantes ou désastreuses, et en même temps, de situations d’affirmation nationale ou de succès, tient à l’action de quelques hommes qui, de temps en temps, savent maintenir la France du côté de l’ordre et loin du désordre, du côté de l’organisation et loin de la désorganisation. Le Maréchal de Lattre de Tassigny était de ceux là. Il donnait l’exemple, il était l’exemple : exemple du courage, exemple de la discipline personnelle, exemple de la participation directe à l’effort.
Lorsque nous avons eu la fierté, jeunes Français que nous étions, de parcourir au printemps de 1945 les provinces reconquises, lorsque nous avons eu la fierté d’entrer parmi les premiers en Allemagne, quelques années après la défaite de 1939-1940 et quelques mois seulement après la longue occupation qui avait imposé son ombre sur la France, nous avions compris quelle pouvait être pour notre pays la force d’entraînement de l’exemple.
Madame la Maréchale, nous qui avons été ses soldats, nous continuerons de faire ce qu’il attendait de nous. Et vous, Madame la Maréchale, avec tous ceux qui ont été ses proches et ses amis, vous continuerez de garder inlassablement le souvenir de Jean de Lattre de Tassigny, Maréchal de France. Il fut un grand, un fier et un humble serviteur de la France.
Le président de la République,
M. Valéry Giscard d’Estaing
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Discours du maire de Paris, M. Jacques Chirac
“Il est juste que Paris grave sur ses murs le nom du Maréchal de Lattre, c’est-à-dire celui d’un soldat, d’un chef, d’un homme qui fut grand quand c’était difficile”.
C’est par ces paroles, qu’ici même, le 15 janvier 1951, le Général de Gaulle inaugurait la place “Maréchal de Lattre de Tassigny”.
Cette place, où la porte de Paris ouvre son coeur sur une perspective de gloire, face à l’Arc de Triomphe, à la croisée des boulevards des Maréchaux, au débouché de l’avenue Foch, est à la mesure du héros dont elle porte le nom. Ainsi était-elle désignée pour devenir le haut lieu où doit s’exprimer la reconnaissance nationale, témoignage auquel votre présence, Monsieur le Président de la République, confère sa signification plénière.
Le Maire de Paris, quant à lui, est heureux et fier de prendre en cet instant possession de ce monument au nom de la Capitale. Celle-ci assurera sa garde et son rayonnement en gage de fidélité et de gratitude pour le Maréchal de Lattre et ses soldats. Et comment, en ce moment même, ne me tournerais-je pas vers vous, Madame la Maréchale, pour vous associer, avec ma très respectueuse et fervente admiration, à l’hommage ainsi rendu au grand soldat.
L’ensemble du monument est saisissant. La silhouette militaire est éloquente. Les blocs de grès des Vosges évoquent Vauban et Turenne et donnent en quelque sorte à l’Alsace, si chère à nos coeurs, droit de cité à Paris.
La Vendée natale ouvre le livre de la vie de Jean de Lattre, cent ans après 1789, en cette fin d’un siècle bouillonnant de rêves et de révolutions, recru d’émeutes sanglantes, de triomphes, de désastres. Marqué par la rudesse de son terroir, l’âpreté des luttes à peine éteintes, toute sa vie, de Lattre fut un chef de guerre, un meneur d’hommes, un exceptionnel formateur de cadres. La guerre, il l’a pratiquée sous toutes ses formes : en cavalier, en fantassin, en clandestin, en commandant d’armée. Etre de passion soumis à la discipline et voué au sacrifice total, sa volonté maintint inflexiblement toute son existence sur cette ligne de faite. C’est bien ce que suggère le buste dans la puissance du bronze : la résolution du chef, la sensibilité de l’homme.
Sur les stèles qui l’accompagnent, quelques noms, quelques images, quelques dates où sont gravées les strophes de gloire :
AOUT 1914 – La charge des dragons
L’une des dernières charges de cavalerie de l’histoire militaire : le lieutenant de Lattre tua de sa main deux cuirassiers bavarois avant de recevoir en pleine poitrine la pointe d’une lance, restée fichée dans le poumon droit.
MAI 1940 – Rethel
Il est le plus jeune général de l’armée française et commande la 14ème division d’infanterie qui du 14 mai au 18 juin, se bat sans répit de Rethel, sur l’Aisne, jusqu’à Saint-Pourçain sur l’Allier. Le 25 juin, la 14ème D.I. défile dans Clermont-Ferrand avec toutes ses armes, ses drapeaux et étendards.
3 SEPTEMBRE 1943 – Riom
Au moment où les troupes allemandes envahissent la zone libre, de Lattre prend le maquis. Capturé, enfermé à Montluc, condamné à 10 ans de prison, il est incarcéré à Riom. Mais avec le concours de Madame de Lattre et de son fils Bernard, il s’évade de sa prison, le 3 septembre 1943, et 40 jours plus tard il est à Londres pour reprendre le combat.
15 AOUT 1944 – Première armée française
De l’île d’Elbe aux côtes de Provence, de la vallée du Rhône aux sources du Danube, après une fantastique traversée du Rhin sans équipage de ponts, il couronne ses drapeaux d’une gloire immortelle à laquelle sont associés les généraux de corps d’armée qui commandent sous ses ordres et qui sont entrés dans l’histoire : Monsabert et Béthouart.
8 MAI 1945 – Berlin
“Victoire radieuse de printemps” où le Général de Lattre reçoit au nom de la France, la capitulation du IIIème Reich.
Puis l’Indochine
Deux croix – Deux dates : 30 mai 1951, Bernard de Lattre – 13 janvier 1952, Jean de Lattre. Sur un théâtre d’opérations immense, au moment où le corps expéditionnaire menace de se disloquer, où toutes les citadelles de couverture ont sauté, de Lattre reprend les rênes et renverse la situation. En moins d’un an et quatre batailles, il écrase les divisions d’élite de l’adversaire. S’il réussit, c’est parce qu’il a su rendre un sens au combat et qu’il sait parler aux soldats : “Je ne suis pas venu pour les mandarins et les marchands. Je suis venu pour les lieutenants et les capitaines, pour ceux qui se battent pour gagner. La victoire, c’est comme Dieu, on y croit ou on n’y croit pas”.
Ainsi pour de Lattre, la carrière des armes ouverte par un combat à l’arme blanche et le coup de lance dont il fut transpercé en septembre 1914, s’achève par un autre coup mortel celui-là, dont son être fut atteint quand fut consommé le sacrifice de son fils unique percé de quatre-vingts blessures sur le rocher de Ninh-Binh.
Tout dans ce monument exprime l’engagement du Maréchal de Lattre : “Ne pas subir”. La mâle et fière devise en haut relief, sommant ce mur, et les armes de Rhin et Danube, nous apostrophe : trop de facilités, un manque de rigueur, ont pu faire oublier la vertu et les leçons de ceux qui furent grands quand c’était difficile. Faut-il attendre davantage l’approche menaçante de tant d’épreuves pour retrouver le sens de l’amalgame ? Le courage capable d’en ranimer l’esprit ?
Tout, chez de Lattre, culminait dans le dépassement de soi auquel il appelait la jeunesse. Il le proclamait : “Un chef militaire est un chef de jeunesse”, et la jeunesse répondait au regard de ce chef qui la transcendait en l’engageant dans la voie de l’effort et du sacrifice, en insufflant aux enfants de la défaite une âme de vainqueurs et en forçant avec eux la victoire sur tous les champs de bataille où il parut : “Les raisons de vivre sont autant de raisons de mourir pour sauver ce qui donne un sens à la vie”.
Il ne me reste plus, comme suprême témoignage d’une vie tout entière vouée à la Patrie, qu’à reprendre les termes mêmes de l’Ordre du jour n° 1 qu’adressait aux Armées de la République, le jour même du décès du Général de Lattre, le Ministre de la Défense Nationale, Georges Bidault : “Un héros est mort. Le Général de Lattre de Tassigny aura tout donné à la patrie . ses victoires, son fils et sa vie. Il laisse au pays sa gloire, à l’armée son exemple. Vous vous souviendrez qu’il fut grand parce qu’il savait servir, qu’il sut commander parce qu’il savait aimer, qu’il sut vaincre parce qu’il savait oser (…). Le nom de Jean de Lattre de Tassigny appartient à l’Histoire et sa légende au drapeau”.
Le maire de Paris,
M. Jacques Chirac
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50ème anniversaire de la mort du Maréchal de Lattre
Hôtel National des Invalides. Paris, le 11 janvier 2002.
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Hommage du Ministre de la Défense Nationale en 1952, M. Georges Bidault
Un héros est mort.
Le Général de Lattre de Tassigny aura tout donné à la Patrie : ses victoires, son fils et sa vie.
Il laisse au pays sa gloire, à l’armée son exemple.
Vous vous souviendrez qu’il fut grand parce qu’il savait servir, qu’il sut commander parce qu’il savait aimer, qu’il put vaincre parce qu’il savait oser.
Un grand chef nous a quittés. Ses soldats dont il a, jusqu’à l’épreuve suprême, partagé les sacrifices, ne méritaient pas de le perdre. Que sa mémoire les anime et qu’elle inspire ceux qui, après lui, continuent le dur combat imposé aux hommes libres.
Le nom de Jean de Lattre de Tassigny appartient à l’Histoire et sa légende au drapeau.
Le 11 janvier 1952
Georges Bidault, Ministre de la Défense Nationale
Photographies de la cérémonie aux Invalides:
Cliquez sur les images pour les agrandir
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Les A.C. de Rhin et Danube. 87, une bonne année.
Les adhérents de l’association Rhin et Danube se sont réunis en assemblée générale salle J. Cocteau en présence de M. Henri Durand maire et plus tard de M. Troullier maire-adjoint, de M. Alloy président départemental, du colonel Alexandre et de nombreux représentants d’associations amies dont M. Turlot du comité d’Entente, et de beaucoup d’adhérents.
M. Ballois, président de la section locale rappela les diverses activités de l’association au cours de l’année 87 “qui fut une bonne année” : congrès national à Biarritz, voyage au Maroc, journées champêtres, œuvres de la section sociale face aux problèmes des sociétaires.
Puis M. Ballois fit un retour en arrière pour rappeler une page d’histoire en mars 45, notamment du 19 au 25 mars, ce dernier jour sera marqué cette année par un drapeau français en Allemagne, pour faire se souvenir des 850 tués ou blessés pour enfoncer la ligne Siegfred.
Le rapport financier présenté par M. Grimaud, trésorier, se solde favorablement.
Puis on procéda au renouvellement du bureau, furent réélus MM. Ballois, Marchai, Douay, Grimaud, Ganimede, Bourgar et élus MM. Mathiot, Buret et Ber¬trand. Les postes divers seront attribués lors de la prochaine réunion.
Dans les questions diverses, la proposition du colonel Alexandre se remarqua : elle propose que les objecteurs de conscience soient affectés au Génie dans les sections déminage. On parla aussi de l’A.S.A.F. qu’expliqua M. Alloy car une section de cette action de soutien à l’armée française est constituée dans la Drôme.
Au cours du dépôt de gerbe au monument aux morts, la médaille commémorative de R. et D. fut remise à MM. Clot, Faurot, Champion et Matz puis une plaque du souvenir fut déposée à Chatuzange-le-Goubet sur la tombe du sociétaire M. Thezier.
Une bonne journée pour les anciens de Rhin et Danube.
Article paru dans l’Impartial, 1988
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“Rhin et Danube”, fidèle à son idéal
Les anciens de la 1ère Armée, dont la section romanaise et péageoise tenait son assemblée annuelle ce samedi, appellent à la vigilance, un demi-siècle après les tragiques combats de 1944. Une leçon à méditer.
Cinquante ans après les combats de 1944 qui ont endeuillé notre pays en même temps qu’ils ont soustrait son peuple à l’oppression nazie, les libérateurs ont-ils pour autant gagné la paix ? Cette question, les intéressés eux-mêmes se la posent en découvrant, un demi-siècle après, de nouveaux conflits, de nouveaux théâtres d’opérations. Le retour des anciens démons, comme en ex Yougoslavie en proie à l’idéologie de l’épuration ethnique…
Combat d’actualité
La guerre contre l’intolérance ne prendra jamais fin : les anciens de “Rhin et Danube”, plus que d’autres, en ont conscience, ce qui les incite à se mobiliser, malgré la décrue inévitable de leurs effectifs, pour défendre leurs idéaux. Avec 70 adhérents environ, la section de Romans-Bourg-de-Péage, qui tenait samedi matin à la mezzanine Gabriel Miyet ses assises annuelles, n’échappe pas à cette érosion naturelle, ainsi que le constatait le président Roger Ballois en accueillant, en début de matinée, les participants. Un parterre de personnalités pour cette réunion à laquelle prenait part le président Drôme-Ardèche, Marcel Alloix; Henri Durand, maire et vice-président du Conseil Général; Eric Le Marec, conseiller délégué aux anciens combattants de la ville de Romans; M.Turlot, président du Comité d’Entente; le colonel René Moreau, président du Comité de la Légion d’Honneur, conseiller municipal de Romans; L.Félix, vice-président du 11ème Cuir’; André Béguin, président des anciens combattants de Saint-Jean-en-Royans (Pionniers du Vercors); M.Royannet, président de la section Rhin et Danube de Tain, etc.
Souvenir et amitié
Le commandant Ballois, qui avait fait respecter une minute de silence à la mémoire des disparus (dont le regretté Jean Ganimède), retraçait brièvement les activités de la section, qui, de la choucroute-partie désormais ‘institutionnelle” de janvier, jusqu’à la dernière réunion de bureau du 14 décembre, a multiplié les prétextes à rencontre entre ses ressortissants, et assisté à l’ensemble des cérémonies commémoratives organisées sur les deux rives de l’Isère. Parmi les grandes dates du calendrier des anciens de la 1ère armée, la célébration de l’appel du général de Gaulle depuis Londres, le 18 juin, la participation au congrès national, plusieurs fêtes dont un premier méchoui à la Juge couronné de succès. Côté budgétaire, le rapport présenté par le trésorier, Jean Besset, attestait de l’excellente gestion de l’association, confirmée par Maurice Grimaud, commissaire aux comptes. Le Comité, bien évidemment, était reconduit dans ses fonctions, et constituait le nouveau bureau dont voici la composition : présidents d’honneur : général Gave; général Alixant; le président du 11ème Cuir; J.C.Goubillon; président honoraire : Maurice Beauvallet; président actif : Roger Ballois; président délégué : Jacques Marchai; vice-présidents : Jacques Douay, Louis Félix, Jean Besset; trésorier : Jean Besset; secrétaire : Jacques Douay;. comité social : Paul Matz, Raymond Burais, Robert Champion; comité loisirs : Raymond Mathiot; commissaires aux comptes : Maurice Grimaud, Paul Matz, Antoine Thévenon; porte-drapeau : Vincent Biscaino.
La bravoure du C.E.F.I.
Après les figures imposées, les libres propos…et notamment un exposé très documenté de Roger Ballois sur les combats héroïques du Corps Expéditionnaire Français en Italie, le glorieux C.E.F.I. qui, de Garigliano à Sienne, a bien mérité de la France. La bravoure de cette armée, dont l’épopée est souvent occultée dans les manuels d’histoire, lui a d’ailleurs valu de pénétrer la première dans Rome libérée, un hommage des soldats U.S. à leurs homologues français. Roger Ballois donnait également lecture d’un texte du général Lacaze qui évoque les risques générés par les conflits actuels, militaires ou même économiques. Attention, danger !
Eric Le Marec, pour la ville de Romans, puis Henri Durand, pour la ville de Bourg-de-Péage, soulignaient le rôle exemplaire joué par “Rhin et Danube” pour libérer notre nation, tandis que le président interdépartemental Marcel Alloix évoquait les sujets de préoccupation des anciens de l’armée de Delattre de Tassigny.
Distinction
Ces derniers se retrouvaient, après cette matinée studieuse, autour de la stèle des Pionniers du Vercors, place du 8 Mai, où des fleurs étaient déposées; Henri Durand et la municipalité conviaient ensuite tout le monde à une réception officielle, marquée par la remise de la médaille de Rhin et Danube au Péageois Fernand Dumas, figure connue et appréciée du monde combattant. Un déjeuner amical servi au restaurant “l’Enclume”, au Martinet, prolongeait l’ambiance chaleureuse et fraternelle qui unit, depuis les événements de la guerre, les anciens de la 1 ère Armée.
Sentinelles avancées de la liberté…
Article paru dans l’Impartial, 1994
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Première Armée Française
Ordre du Jour N°8
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Officiers,
Sous-officiers,
Caporaux et Soldats de la Première Armée Française,
Vous venez d’inscrire sur vos Drapeaux et sur vos Etendards deux noms chargés d’Histoire et de Gloire Française :
RHIN et DANUBE
En un mois de campagne, vous avez traversé la LAUTER, forcé la ligne SIEGFRIED et pris pied sur la terre allemande ; puis, franchissant le RHIN de vive force, élargissant avec ténacité les têtes de pont de SPIRE et de GERMERSHEIM, vous avez écrasé la résistance d’un ennemi désespérément accroché à son sol, et conquis d’une traite deux capitales, KARLSRUHE et STUTTGART, le Pays de BADE et le WURTEMBERG ; enfin, débouchant sur le DANUBE, le traversant aussitôt, vous avez voulu, renouvelant la victoire de la Grande Armée, que flottent nos couleurs sur ULM.
Combattants de la Première Armée Française, fidèles à l’appel de notre Chef, le général De GAULLE, vous avez retrouvé la tradition de la Grandeur Française, celle des Soldats de TURENNE, des Volontaires de la Révolution et des grognards de NAPOLEON.
P.C., le 24 avril 1945
LE GENERAL D’ARMEE DE LATTRE DE TASSIGNY
Commandant en chef la première armée Française
J.de LATTRE
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Ordre du Jour N°9
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Officiers,
Sous-officiers,
Caporaux et Soldats de la Première Armée Française,
Le Jour de la Victoire est arrivé.
A BERLIN, j’ai la fierté de signer au nom de la FRANCE, en votre nom, l’acte solennel de capitulation de l’Allemagne.
Dignes de la confiance de notre Chef suprême, le général De GAULLE, Libérateur de notre Pays, vous avez, par vos efforts, votre ferveur, votre héroïsme, rendu à la Patrie son rang et sa grandeur.
Fraternellement unis aux soldats de la Résistance, côte à côte avec nos camarades alliés, vous avez taillé en pièces l’ennemi partout où vous l’avez rencontré.
Vos Drapeaux flottent au coeur de l’Allemagne.
Vos Victoires marquent les étapes de la Résurrection française.
De toute mon âme, je vous dis ma gratitude. Vous avez droit à la fierté de vous-mêmes comme à celle de vos exploits.
Gardons pieusement la mémoire de nos Morts. Généreux compagnons tombés au Champ d’honneur, ils ont rejoint dans le sacrifice et la gloire, pour la Rédemption de la FRANCE, nos fusillés et nos martyrs.
Célébrons votre Victoire : Victoire de Mai, Victoire radieuse de printemps qui redonne à notre FRANCE la Jeunesse, la Force et l’Espoir.
SOLDATS VAINQUEURS, vos enfants apprendront la nouvelle épopée que vous doit la Patrie.
BERLIN, le 9 mai 1945.
LE GENERAL D’ARMEE DE LATTRE DE TASSIGNY
Commandant en chef la première armée Française
J.de LATTRE
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Ordre du Jour N°10
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Officiers,
Sous-Officiers,
Caporaux et Soldats de La Première Armée Française
Au coeur de l’Allemagne, au coeur de l’Autriche, la Première Armée Française victorieuse avait, dès le jour de la reddition de l’ennemi, réalisé ses espoirs et son destin.
Formée pour la guerre, elle cesse aujourd’hui d’exister.
En cette heure où je dois me séparer de vous, j’éprouve une grande émotion, une infinie tristesse.
A vous, mes Compagnons, auxquels, j’ai tant demandé, et qui avez tant donné pour le salut de la France, de toute mon âme, je veux dire ma gratitude et mon affection.
L’Honneur et la Fierté de ma vie demeureront de vous avoir commandés : en Afrique, pendant l’ardente préparation au débarquement ; en France, dans les batailles de la Libération, notre mission sacrée ; sur le sol ennemi, jusqu’à l’écrasement des forces du mal.
Votre jeunesse et vos vertus ont redonné au Monde l’image de la France Indomptable.
Vous qui, venus d’Afrique ou d’Italie, avez débarqué avec moi, et vous F. F. I., combattants des maquis, volontaires pour renforcer l’Armée, tous, je vous unis dans mon coeur comme vous avez été réunis dans l’effort, la souffrance et la gloire.
Salut à nos Drapeaux et à nos Etendards ! Honneur à nos Morts !
Gardez intact en vos mémoires le souvenir de nos luttes, de nos victoires et de nos rangs fraternels. L’esprit “RHIN et DANUBE” survivra en chacun de vous et demain, pour vos devoirs nouveaux, vous serez encore, avec ferveur, les artisans intransigeants de la Grandeur Française.
P. C., LINDAU, le 27 Juillet 1945.
Le Général d’Armée DE LATTRE DE TASSIGNY,
Commandant en Chef la 1ère Armée Française :
J. DE LATTRE
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M. JACQUES PATAULT, PRÉFET DE LA DRÔME, A PRÉSIDÉ À L’INAUGURATION DE L’AVENUE DE LA 1ÈRE ARMÉE
Le congrès interdépartemental de “Rhin et Danube”, qui s’est tenu dimanche matin à Romans, a eu un prolongement naturel et fort heureux à Bourg- de-Péage avec l’inauguration de l’avenue de la 1ère Armée française. Ainsi, en ce jour, ceux qui furent les valeureux soldats du maréchal Jean de Lattre de Tassigny ont désiré associer dans leur sympathie les deux villes soeurs (Romans et Bourg-de-Péage) qui ont payé, l’une et l’autre, un lourd tribut à la cause de la Résistance et de la Libération.
Aussi, félicitons sans réserve le premier magistrat de Bourg-de-Péage qui, en plein accord avec son Conseil municipal, a voulu ouvrir une nouvelle artère de sa ville à la 1ère Armée française.
L’inauguration de l’avenue de la 1ère Armée Française
Cette avenue, qui se situe sur le territoire de l’école Pierre et Marie-Curie, a été inaugurée avec le cérémonial traditionnel, cérémonial qui fut rehaussé par la participation de la fanfare du 6e BCA, sous la direction du chef de musique Roret, qui joua des morceaux de circonstance.
Les discours
Lorsque la plaque fut dévoilée par M. le Préfet, ce fut l’heure des allocutions.
M. le Maire de Bourg-de-Péage devait déclarer, après avoir salué le général Bouvet et M. le Préfet:
Le nom de 1ère armée française rappellera aux générations futures le souvenir de ces vaillants soldats qui, sous la conduite de chefs valeureux, relevèrent le drapeau français, à terre depuis 1940. De plus, la ville de Bourg-de-Péage, ville du départ des volontaires du Vercors, ville de la résistance, est particulièrement fière d’accueillir en ce jour les soldats de la Ire armée française.
M. le Préfet de la Drôme dégagea le sens de cette inauguration :
Cette voie que nous inaugurons aujourd’hui, dit-il, témoigne de la valeur de Rhin et Danube comme unité combattante.
Puis il associa à son hommage le nom du général Bouvet, qui fut le premier chef qui débarqua sur la terre de Provence le 15 août 1944.
Exaltant ensuite le symbole que représente la 1ère armée française, le représentant du gouvernement allait mettre l’accent sur ce que représenta sa part dans la libération de la France.
M. le général Bouvet s’adressa avec beaucoup d’émotion et de simplicité à ses anciens soldats, associant à son hommage les héroïques maquisards du Vercors et ceux qui furent les combattants de l’ombre, sans oublier d’avoir une pensée émue pour le grand résistant Benjamin Malossanne, qui vient de disparaître.
Puis le général Bouvet devait remettre la médaille de Rhin et Danube à dix de ses anciens soldats.
La réception à l’Hôtel de Ville
Après le dépôt par les personnalités d’une gerbe de fleurs à la stèle aux morts située dans l’escalier d’honneur de la mairie de Bourg-de-Péage, l’on se retrouva pour un vin d’honneur, salle du conseil municipal où, successivement, MM. Durand, maire, Alloix, président interdépartemental de Rhin et Danube, Picart, délégué national, portèrent des toasts à l’amitié et à la prospérité de Rhin et Danube.
Les personnalités
Au nombre des personnalités qui assistèrent à l’inauguration de l’avenue de la 1ère Armée, l’on nota: MM. Jacques Patault, préfet de la Drôme; Besse, directeur du cabinet du préfet; Durand, conseiller général, maire de Bourg-de-Péage; Fillioud, conseiller général de Romans; Didier, maire de Romans; des adjoints et des conseillers municipaux de nos deux villes; général Bouvet; colonel Martinelli, de la gendarmerie subdivisionnaire de la Drome; commandant Julien, commandant la section de gendarmerie de la Drôme; capitaine Biasco, commandant la compagnie de gendarmerie de Romans ; les représentants des sociétés civiles, militaires, religieuses et de la Résistance, ainsi que des associations régimentaires.
Le Dauphiné Libéré, le 8 avril 1970
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Fructueuse assemblée générale de la section R.P. de Rhin et Danube
Le sentiment de l’union et de la solidarité est toujours efficace au sein des membres de l’association Rhin et Danube, qui n’oublient pas les heures glorieuses de la Première armée française sous la direction du chef prestigieux que fut le maréchal de Lattre de Tassigny. Aussi, leur assemblée générale qui s’est tenue dimanche matin, au bar du foyer du théâtre, sous la présidence de M. Balois, assisté de MM. Alloix, président de la Fédération interdépartementale ; Mallen, président de la section R.P., a permis de mesurer tout le bon travail qui est effectué dans cette association.
Notons que M. Goubillon, conseiller municipal délégué, y représenta la municipalité et qu’en fin de réunion M. Didier, maire, vint se joindre à l’assemblée. M. des Cilleuls assista également aux débats au nom de l’Union fédérale des anciens combattants, en l’absence du président Ezingeard, excusé pour raisons de santé.
Les débats
Après les souhaits de bienvenue du président de séance, M. Mallen apporta la lecture du rapport moral duquel nous retiendrons les passages suivants : “Certes, nous ne sommes plus les combattants enthousiastes qui franchissaient le Rhin puis le Danube, dans l’élan de leur foi patriotique, pour libérer nos camarades déportés ou prisonniers ; mais nous n’oublions pas les consignes de notre chef le maréchal de Lattre de Tassigny.”
Il poursuivit en disant : “En ce qui concerne notre section l’activité a été assez calme. Nous avons été présents à toutes les manifestations et nos réunions mensuelles ont été bien suivies.”
Après quoi, le rapport financier a été adopté sans discussion.
Le bureau sortant a été reconduit à l’unanimité. Président d’honneur : M. Roger Ballois ; président actif: M. Henri Mallen ; vice-présidents : MM. Aimé Tézier, Jean-Claude Goubillon, Joseph Grenier ; secrétaire : M. Jacques Douay ; secrétaire-adjoint : M. Jacques Marchai ; trésorier: M. Maurice Grimaud ; porte-drapeau : M. Marcel Fabre ; commission d’organisation et commissaires aux comptes : M. Auguste Dagorn, Louis Félix, Armand Rossetti, service social : Mme Denise Aufi ; représentants auprès des municipalités : MM. Jean-Claude Goubillon pour Romans, Marcel Bérut pour Bourg-de-Péage.
Inauguration de l’avenue de la 1ère Armée
L’assemblée décide que l’inauguration de l’avenue de la 1ère Armée, à la Z.A.C. des Méannes, aura lieu le jeudi 8 mai, jours de l’Ascension. A cet effet, un contact sera pris avec les autres associations d’anciens combattants et les organisations de résistance, afin que d’autres cérémonies patriotiques ne viennent pas nuire à cette inauguration. De plus, un comité de coordination sera constitué, sous l’égide de la municipalité, pour l’organisation matérielle de cette journée. Il est également suggéré pour cette circonstance de faire appel à la musique militaire du 75e R.I.
Le mot du président Alloix
Le président Alloix indique que des raisons particulières notamment la grève des P.T.T. ont empêché la tenue d’un congrès interdépartemental en décembre dernier. Il marque aussi la volonté de “Rhin et Danube” de travailler en collaboration avec toutes les associations d’anciens combattants. Il évoque ensuite le grave problème du malaise régnant actuellement dans l’armée en affirmant : “l’armée doit avoir sa place dans la nation ; mais elle doit se placer dans un nouveau contexte.”
M. Balois, s’associant aux paroles de son camarade estime “Il est possible en ce qui concerne l’armée de trouver une solution positive.”
Le président Mallen présente également un voeu demandant le rétablissement du 8 mai comme jour férié, la parité des retraites des anciens combattants, le rétablissement du ministère des Anciens combattants, la retraite à 60 ans pour les anciens combattants, l’attribution d’un contingent mensuel de décorations pour ceux de la 1ère Armée.”
La réception municipale
Après le dépôt d’une gerbe au monument aux morts, de l’escalier d’honneur de la mairie, les congressistes furent reçus par la municipalité où en termes chaleureux le maire salue “ceux qui font honneur à la patrie”. Enfin, au cours de cette réception, la médaille commémorative de Rhin et Danube fut décernée à MM. Jean-Claude Goubillon, Marcel Fabre, Jacques Douay.
Le Dauphiné Libéré, le 3 février 1975
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“Nous respectons l’Armée, nous ne permettons pas qu’elle soit bafouée” déclare le Président MALLEN à l’issue de l’Assemblée Générale de “Rhin et Danube”
Le rappel des revendications des Anciens Combattants ; le problème de la retraite mutualiste ; l’affiliation de l’Amicale du 11ème Cuirassier, mais aussi l’expression d’une certaine inquiétude vis à vis de la montée de la violence dans le monde d’aujourd’hui tels furent les principaux sujets abordés au cours de l’assemblée générale de la section Romans – Bourg-de-Péage de l’Association Rhin et Danube qui s’est tenue, dimanche matin dans la salle des commissions en mairie de Romans.
Ont assisté à ces travaux : M. Alloix, président départemental ; M. Jean-Claude Goubillon, président local et départemental de l’U.F.A.C.; M. Félix, président de la section valentinoise de Rhin et Danube, mais aussi conseiller national ; M. Robert, président des D.I.R.P. ; M. Rosseti, président de la section locale de Aix-en-Provence, et bien entendu les responsables locaux : M. Ballois, président d’honneur ; M. Mallen, président actif ; M. Douay, secrétaire et M. Grimaud, trésorier.
Le rapport du Président
Après avoir remercié les personnes présentes, M. Bal-lois évoquait la renaissance de la section locale de Rhin et Danube, en 1964, en ouvrant la séance de travail qui débutait avec le rapport moral du président Mallen :
“Les années passent mais les souvenirs restent, c’est pourquoi nous sommes réunis en cette assemblée.
Je rappellerais les objectifs de l’Association des Anciens Combattants de la Première Armée : – entretenir avec ferveur une amitié forgée sur ce long chemin qui menait d’Afrique à l’Allemagne – affirmer et développer la solidarité des frères d’armes par une action sans défaillance en faveur de ceux qui sont dans la peine, la difficulté morale et matérielle – perpétuer aussi le culte du souvenir en consacrant quelques heures à ceux qui ont donné toute leur vie, à nos camarades malades, infirmes, aux veuves.
Nous avons essayé cette année d’être présent aux nombreuses manifestations, avec le drapeau porté par notre ami RAILLON que je félicite pour son dévouement. La journée du 8 Mai a été commémorée dignement en regrettant qu’elle ne soit pas une journée fériée. Le soir, nous nous sommes retrouvés chez notre ami DE-TRAT autour d’un petit repas amical.
En Octobre, nous nous sommes rendus à BOURG-ST-ANDEOL à l’assemblée interdépartementale; nous avons passé une excellente Journée et là nous nous sommes rendus compte de la vitalité de RHIN ET DANUBE par le nombre des participants. Tout cela avait été organisé avec brio par COUDERC, président de l’Ardèche.”
Il concluait en rappelant les revendications des Anciens Combattants : le 8 Mai férié et chômé ; retraite à 60 ans pour les Anciens Combattants, etc..
Rapport financier
C’était ensuite au tour du trésorier Grimaud de prendre la parole pour dresser le bilan financier de l’association pour l’année écoulée. Il reste dans les caisses un léger avoir : la situation est donc satisfaisante.
Discussion
Après l’adoption de ces deux rapports, les participants abordaient dans une longue discussion, le problème du 8 Mai – une proposition de loi est inscrite au programme de la 1ère session ordinaire 79 de l’assemblée nationale – et celui de la retraite mutualiste sur laquelle les avis sont très partagés : les uns la trouvent avantageuse ; les autres pas.
Affiliation
Il était ensuite question de l’affiliation de l’Amicale du 11ème Cuirassier à Rhin et Danube, ce qui serait logique car le 11ème Cuir a été reconstitué dans la Résistance et a rejoint ensuite la 1ère Armée et ce qui apporterait des avantages aux membres de l’Amicale du régiment en leur faisant profiter du journal de Rhin et Danube ; du service social de cette association ; de renseignements, etc..
M. Rossetti, président du 11ème Cuir, rappelait au cours de la discussion sur ce sujet, que les membres de l’Amicale du 11ème s’étaient tous déclarés en faveur de cette affiliation au cours de leur récente assemblée générale. Les responsables et adhérents de Rhin et Danube donnaient un avis très favorable à cette affiliation.
Le mot du Président Départemental
M. Alloix, après avoir rappelé que les anciens de la Première Armée avaient été des volontaires pour la défense de la patrie, mais aussi de la liberté, s’inquiétait du devenir de cette liberté “Qu’en faisons nous ; qu’en font nos dirigeants ?”. Il fustigeait l’abus des libertés en évoquant entre autres l’affaire Darquier de Pellepoix, mais aussi la violence actuelle, puis il déplorait que les Pouvoirs Publics attendent des manifestations dans la rue avant de donner satisfaction aux légitimes revendications.
Il concluait en demandant aux anciens combattants d’apporter dans le règlement des problèmes de la société actuelle, ce que leur ont apporté les épreuves et la solidarité dans les moments difficiles, à savoir du bon sens et de l’humanisme.
M. Minoune, président de la section d’Aix-en-Provence, insistait lui aussi ensuite sur la nécessité “de dire aux jeunes ce que nous avons fait pour qu’ils soient libres”.
Elections
Un vote à main levée révisait ensuite les responsables dans leurs fonctions au sein d’un Bureau ainsi constitué :
Présidents d’Honneur : M. Ballois et le président du 11ème Cuir
Président actif : M. Mallen
Vice-présidents : MM Bossan et Thézier
Secrétaire : M. Douay
Trésorier : M. Grimaud
Porte-drapeaux : MM. Raillon et Martinez
Commissaires aux comptes : M. Dagorne, Félix et Detrat.
Dépôt de gerbe
Suivait cette séance de travail un dépôt de gerbe effectué par le président Mallen entouré de tous les participants et de M. Maurice Michel, député honoraire, conseiller municipal chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, devant la stèle de l’escalier de l’Hôtel de Ville.
Réception
Une réception était ensuite offerte à tous les présents par la Municipalité, représentée par Georges Fillioud, Maurice Michel et Jean-Jacques Navarro.
Le président Mallen donnait lecture du texte ci-dessous :
“L’Association “RHIN et DANUBE” profite de cette occasion pour vous remercier pour l’aide et le dévouement que vous apportez aux Associations d’Anciens Combattants, à l’organisation de toutes les cérémonies : Déportés – 8 Mai – 11 Novembre, etc…
En ce qui concerne l’Association “RHIN et DANUBE”, (je ne rappellerais pas les faits et les sacrifices de ces combattants), néanmoins, je soulignerais que nous sommes tous des engagés volontaires, nous avons rejoint l’Armée d’Afrique qui est devenue la Première Armée de la France libre, après avoir été amalgamé avec les combattants de l’intérieur, nous ne voulons pas être considéré comme des mercenaires car nous avions tous un but, un idéal, reprendre les armes pourchasserl’envahisseur.
Aujourd’hui, certains hommes responsables de crimes de guerre que nous avons combattu osent relever la tête, ceci nous ne le tolérons pas. pas plus que ces groupuscules incontrôlés qui souillent nos monuments aux morts, les monuments de nos chefs prestigieux, nous respectons l’armée, nous ne permettrons pas qu’elle soit bafouée quelques soient les régimes idéologiques. Une armée disciplinée est nécessaire.”
Ensuite, MM. Alloix, Rosseti, Robert prenaient successivement la parole après quoi le député-maire leur répondait. Evoquant le 8 Mai, il s’étonnait de l’opposition du gouvernement à déclarer cette journée fériée et chômée malgré les demandes réitérées du monde Ancien Combattant et l’appui de très nombreux parlementaires.
Pour les jeunes
M. Mallen remettait ensuite au député-maire “L’histoire de la Première Armée Française”, un livre du Maréchal de Lattre, offert par Rhin et Danube pour l’enrichissement de la bibliothèque municipale, un ouvrage destiné à rappeler aux jeunes une page importante de notre histoire.
Un vin d’honneur offert par la Ville et un repas servi au restaurantBertrand au Grand-Serre, clôturaient cette journée.
L’impartial, le 10 février 1979
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M. Louis BOSSAN élu président de la Section locale “Rhin et Danube”
C’est à la Mairie de Romans que les anciens combattants de la 1ère Armée Française avaient été conviés, et ils ont répondu très nombreux. Le Président Douay ouvre la séance, remercie les présents, et plus spécialement les nouveaux adhérents qui vont grossir nos rangs, puis fait un rapide tour d’horizon sur l’Association, les malades, les excusés, ceux qui ont subi des deuils. Enfin une minute de silence est observée à la mémoire de notre camarade Grange, dit Nénesse, décédé en Novembre 1980. Sont excusés: M. le Député Maire de Romans, remplacé par M. MICHEL, qui rappelle des bons rapports existant entre la municipalité et les associations d’anciens combattants.
Monsieur Durand, conseiller général et Maire de Bourg-de-Péage, en début de séance, nous apporte son salut amical et son soutien. Devant assister a une autre réunion, il est remplacé par M. Miyet, adjoint. Son également excusés: Colonel Bonnot, Colonel Dedecraz, et pour des raisons familiales ou de santé, nos camarades Ballois, Rossetti, Mallen, Mauler. Notre secrétaire BOSSAN donne lecture du compte rendu moral et d’activités évoque les différents congrès auxquels la section était représentée, ainsi que les divers problèmes qui viennent de se poser: souscription pour le moment du Maréchal de Lattre et prix scolaire Rhin et Danube.
Le porte drapeau RAILLON a reçu la médaille de porte drapeau, et déployé une activité remarquable non seulement sur le plan régional, mais également à Paris pour le 11 novembre et les 11 et 12 janvier 1981.
Le président départemental ALLOIX prend alors la parole remercie MALLEN pour ses activités à la tête de la section pendant de longues années, souhaite une meilleure coordination avec les autres associations d’AC, qui, la plupart, sont conscientes de cette lacune. Puis il aborde nos problèmes propres : la souscription pour le moment du Maréchal de Lattre n’a pas obtenu le succès escompté, les lettres du Préfet aux Maires sont le plus souvent restées sans écho. A noter que la souscription est toujours ouverte.
Le prix Rhin et Danube réservé aux classes de troisième et terminales est demeuré à ce jour inconnu des jeunes Romanais, malgré l’information auprès des établissements privés et publics par l’Académie, les articles de presse répétés, enfin le rôle important joué par la Maison des Jeunes de Romans, pour l’information sur le plan local.
Un sursis est demandé pour reporter à fin Mars la date de dépôt des travaux des scolaires.
Puis il attire notre attention sur le rôle de la Fondation M. de Lattre qui vient en aide pour les cas sociaux. Son assemblée générale est prévue à Valence fin mai.
Notre assemblée générale départementale est prévue à Privas, en septembre. Notre camarade Goubillon, à la fois Rhin et Danube et Président de l’UFAC parle du rapport constant, du rattrapage pour les pensions, étalé sur trois ans, enfin des manifestations prévues le 14 mars à Paris et Lyon.
Journée de la Résistance à Varese, le 14 mars, dans le cadre du jumelage. Notre camarade Detrat est désigné pour y participer, avec des délégations de Bulgarie, Yougoslavie et Italienne.
Enfin le Président Alloix nous parle du 8 mai, qui n’est toujours pas journée nationale payée et chômée, malgré les espérances qui étaient nées. Monsieur Michel s’associe à cet échange de vues. Une lettre sera adressée à ce sujet aux quatre candidats principaux aux Présidentielles. Le compte rendu financier est ensuite lu et adopté, et des félicitations adressées au dévoué trésorier Grimaud. Le Bureau étant démissionnaire, des élections ont alors lieu, qui donnent le résultat suivant: Présidents d’honneur; Ballois Roger, Mallen Henri, Le président du 11e Cuir.
Président actif; Bossan Louis, Vice-président et Secrétaire; Douay Jacques Secrétaire adjoint; Turlot Georges, Trésorier; Grimaud Maurice, Trésorier Adjoint; Bourdier Jean-Paul, Commissaire aux comptes; Dagorn Auguste, Detrat Maurice. Portes drapeau ; Raillon Edmond, Martinez Raphaël, Membres: Goubillon Jean-Claude, Félix Louis, Grenier Joseph, Tezier Aimé, Eynard Maurice, Thevenon Antoine.
Puis une gerbe est déposée à la stèle de la Mairie. A l’issue de cette manifestation, un repas fraternel réunit la plupart d’entre nous au Siège; Hôtel des Voyageurs, rue F. Faure.
L’impartial, 7 Mars 1981
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Efficacité, vérité historique et camaraderie
Trois des grands objectifs de “Rhin et Danube”
Quarante ans après le 9 mars 1945 où l’Armée Française, après des combats furieux, à 1 contre 10 et munitions épuisées, fut massacrée au sabre et à la baïonnette par des Japonais déchaînés au Tonkin, à Hanoïs, à Langsom, etc, l’Assemblée Générale de “Rhin et Danube” se déroulait sous la Présidence de notre doyen le commandant REVON qui se trouvait en Indochine ce jour là.
Il est assisté du Colonel Alixant, qui fut l’adjoint du Général DROMARO. Nos 2 municipalités sont représentées : M. Lapassat, Maire, Conseiller Général, M. Piras adjoint, M. Durand Georges, Conseiller Général, M. Trouiller, 1er Adjoint, Présidents Départementaux présents (MM. Alloix, Président Départemental de Rhin et Danube, M. Godbillon, UFAC, Colonel Armand, Souvenir Français. Colonel Alixant.
ANOCR, Commandant Revon, Président d’Honneur DIRP, Présidents locaux: Turlot, Comité d’Entente en A.C., Ganomède UFAC, Félix, 110 Cuirassiers, Rossetti Fernand, Pionnier du Vercors, Monier Députés Vallon ANACR, Combe, Musée de la Résistance et de la Déportation, Camen, Médaillés Militaires Roche FNACA.
Sont représentés : les Forces Françaises Libres, la 2e D.B., le CEFI, la Gendarmerie Nationale.
NE PAS OUBLIER
Le Président BOSSAX remercie tous les présents, cité en exemple notre ami Pierre BRUNET, décédé, pour son dévouement, jusqu’au dernier moment, au monde combattant grâce à lui, un climat de camaraderie s’est installé à notre comité d’entente en A.C. qu’il présidait. Nous déposerons notre plaque-souvenir sur sa tombe le 8 mai avant le début des cérémonies. N’oublions pas non plus nos hospitalisés et nos nombreux malades, la chaîne téléphonique mise en place servira à mieux maintenir le contact.
Le rapport moral aborde les problèmes d’actualités, ainsi que le drame qui se joue loin de France et nous ramène à l’époque des combats avec les Forces Françaises libres et l’Armée d’Afrique. L’héroïsme exemplaire du Bataillon du Pacifique à Bir-Hakeim et surtout les champs de bataille, est rappelé, souhaitant, en leur souvenir, la meilleure solution possible au grave problème posé actuellement.
Sont adoptés sans objection, les compte-rendu moraux, d’activités et le compte rendu financier.
Les Présidents d’Association sont informés que notre compatriote le Général CLAVE préside le Comité National pour l’érection du Monument dédié au général de Monsasert et à ses soldats qui se sont illustrés sur les champs de batailles en Afrique et en Europe, une souscription est ouverte, qu’ils soient remerciés par avance pour l’aide financière qu’ils pourraient apporter.
UN ROMANAIS PÉAGEOIS, le Général CLAVE, Président d’Honneur !
Le Général d’Armée Philippe CLAVE, un Romanais-Péageois, qui malgré ses lourdes charges est toujours resté de coeur très près de sa Drôme natale et de sa petite région où il compte beaucoup d’amis à bien voulu accepter d’être notre Président d’Honneur, nous l’en remercions.
La nouvelle composition du bureau adoptée est donc la suivante:
Présidents d’Honneur : Général d’Armée Philippe CLAVE, Commandant Pierre REVON, BALLOIS Roger, M. le Président National du 11e Cuirassier.
Présidents Honoraires : BEAUVALLET Maurice, GRENIER, MALLEN Henri.
Président actif : BOSSAN, délégué: THEVENON.
Vice Présidents : MARCHAL, DOUAY, GRIMAUD.
Secrétariat : DOUAY, MATZ, GANIMEDE.
Trésoriers : GRIMAUD, BOURDIER, BRISSET.
Commissaires aux Comptes : AUTRET, DETRAT.
Membres : GOUBILLON, TURLOT, FELIX, ROSSETTI Fernand.
Commissions :
– Histoire et Civisme : Colonel ALIXANT
– Questions sociales : BOSSAN
Animation : BALLOIS.
Le Président ALLOIX nous parle du Congrès Drôme-Ardèche du 4 mai prochain. Après la photo-souvenir, dépôt de gerbes à la stèle à la Mairie de Romans, recueillement en souvenir des morts des 2 guerres mondiales, apéritif offert par la Municipalité Romanaise.
Cette séance de travail ayant ouvert les appétits, un bon accueil fut réservé a l’excellent repas que nous avait mijoté Madame Vivier à Montrigaud. Aussi les chanteuses et chanteurs nous ont-ils démontré leur talent, un grand merci à Lili Servonnet, à sa belle voix et à son répertoire qui puise ses sources jusqu’à Victor Hugo.
Le Président BALLOIS, responsable de l’animation, inaugurait ses nouvelles fonctions et nous entraînait dans une sauterie toute familiale. Attention : tous présents à notre très importante réunion du 23 avril qui se situe avant la journée de libération des camps, avant notre congrès Drôme-Ardèche du 4 mai, et aussi avant les manifestations du 8 mai. 40ème anniversaire.
L’Impartial, le 16 mars 1985
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“Rhin et Danube” : un message d’actualité
Les anciens de la Première Armée, dont la section locale tenait samedi son assemblée générale, restent plus que jamais fidèle aux préceptes du général Delattre de Tassigny, dans un esprit de fraternité et de défense d’une certaine idée de la France…
Ils ont les mêmes valeurs ! Ils, ce sont les ressortissants de “Rhin et Danube”, ces anciens de la glorieuse Première Armée dirigée par le général Delattre de Tassigny qui, plus d’un demi-siècle après cette épopée désormais inscrite dans les manuels d’histoire, n’ont rien renié, ni de leurs engagements, ni de leurs convictions. Au service d’un même idéal qu’on pourrait résumer d’un mot : liberté.
“Une certaine idée de la France”
C’est d’ailleurs pour recouvrer cette liberté que tant d’anciens de la 1ère Armée ont laissé leur vie face à l’envahisseur nazi, pour défendre “une certaine idée de la France”. Du reste, nombre d’anciens de la 1ère armée ont poursuivi leur mission après la capitulation hitlérienne, en Indochine, une guerre oubliée de tous, parce que certains justement voulaient l’oublier.
Autant d’éléments qui étaient évoqués lors de l’assemblée générale de la section de Romans/Bourg-de-Péage de “Rhin et Danube”, samedi matin, à la salle Charles Michels, en présence de M. Marcel Alloix, président Drôme-Ardèche de “Rhin et Danube”, de Joseph Faure, conseiller national, du colonel Alixant, président d’honneur de la section, de J.C.Pellerin, maire-adjoint de Romans, d’Hervé Rasclard, premier adjoint au maire de Bourg-de-Péage, de Jean Monin, président du Comité d’entente des anciens combattants, de René Moreau, conseiller municipal romanais et président de la Légion d’Honneur, H.Germain, président de l’U.F.A.C, de nombreux présidents d’associations et adhérents.
Défendons les harkis !
Après avoir rappelé le souvenir des disparus (René Bertrand, Jean Autret, et tout récemment Maurice Eynard), le président Jean Besset faisait adopter le rapport moral et financier, qui attestent de la vitalité de la section locale, même si le temps éclaircit, hélas, régulièrement ses rangs. Le secrétaire Louis Bossan retraçait les principaux événements de l’année écoulée, avant que soient évoqués plusieurs projets chers à l’association dont M.Biscaïno reste le fidèle porte-drapeau. M.Besset ne manquait pas de souhaiter prompt rétablissements aux adhérents hospitalisés ou souffrants, tandis que M. Marcel Alloix, président bi départemental, insistait dans son allocution sur les multiples actions conduites pour la défense des revendications des combattants de “Rhin et Danube”, les interventions auprès des pouvoirs publics et des élus.
Parmi ces dossiers, celui des droits des harkis : Marcel Alloix s’indignait que les harkis aient été traités, lors de la venue en France du président algérien Bouteflika, de “collaborateurs”, une véritable insulte pour ces dignes serviteurs de notre pays….
M. Alloix soulignait aussi le rôle social et juridique, particulièrement important, de “Rhin et Danube”, qui s’emploie constamment à alimenter, pour les nouvelles générations, la flamme de la vigilance.
Le relais de la mémoire
Pour autant, “Rhin et Danube” a décidé au niveau national de transmettre son patrimoine au Souvenir Français. Mais les anciens de la Première Armée continueront leur mission tant qu’ils en auront la possibilité !
Les représentants des deux municipalités insistaient, pour leur part, sur la place indispensable de “Rhin et Danube” (qui fêtera ses 50 ans l’an prochain) et sur la reconnaissance due aux anciens de la Première Armée, acteurs essentiels de la Libération de la France.
Reconduction du bureau et questions diverses marquaient encore cette assemblée, suivie par un dépôt de gerbe, en l’escalier d’honneur de la mairie, un hommage à Raymond Burais (lire par ailleurs) et une réception offerte par la Ville de Romans. Un déjeuner amical au Pont de l’Herbasse concluait de manière conviviale cette journée de retrouvailles et de souvenir.
L’Impartial, le 8 mars 2001
Raymond Burais distingué
A l’issue de l’Assemblée de “Rhin et Danube”, hommage a été rendu à Raymond Burais qui vient d’être promu au rang d’officier de la Légion d’Honneur
A l’issue de l’assemblée générale de la section locale de Rhin et Danube”, et avant l’apéritif officiel offert par la ville de Romans dans les salons Paul Deval, M. Jean Besset, président de la section, en présence du président bi départemental Marcel Alloix et de nombreux élus, a tenu à rendre un chaleureux hommage à un éminent de Rhin et Danube, M. Raymond Burais, qui vient d’être promu officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et a reçu cette distinction à Lyon.
Jean Besset, au nom de “Rhin et Danube” a aussi retracé les états de service de R. Burais né à St-Donat le 15 novembre 1923.
“Engagé volontaire le 14/11/42 pour l’Afrique du Nord il ne pourra rejoindre l’unité choisie car les troupes allemandes viennent d’envahir la zone jusqu’alors non occupée, soulignait Jean Besset
Rappelé aux chantiers de jeunesse en novembre 43 il est affecté ensuite à l’école de gendarmerie de RIOM et ensuite rejoindra le 3e R.T.A. pour les campagnes de France et d’Allemagne.
Volontaire pour partir en Indochine, il y effectuera deux séjours du 2/02/47 au 16/08/49 et du 5/06/52 au 20/08/54. Il avait été fait prisonnier par les troupes Viets Minhs le 7 mai 54.
De retour en France il connaît plusieurs affectations avant de rejoindre l’Algérie jusqu’en 1962.
Affecté à la 1ère Cie du 75e R.l. à Valence il effectuera la fin de sa carrière militaire à la direction des travaux à Lyon puis à Grenoble, avant de faire valoir ses droits à la retraite en 1974. Il sera nommé au grade de s/lieutenant à compter du 1/10/77.
Ses états de service lui ont valu :
-la croix de guerre 39/45
-la croix de guerre T.O.E. avec trois citations (étoile de bronze -argent – vermeil)
-la médaille militaire à titre exceptionnel
Il est promu chevalier dans l’ordre national du mérite en 1969 et chevalier de la Légion d’Honneur en 1990.
Je voudrais revenir sur les séjours de R. Burais en Indochine, sur cette guerre oubliée où beaucoup de combattants de la 1ère Armée Française se sont retrouvés après la capitulation de l’Allemagne Nazie.
Hélas, à cette époque, une propagande insidieuse plongeait le pays dans l’indifférence.
Le matériel en partance pour l’Extrême Orient était saboté, les dockers refusaient de charger les navires en partance, les blessés étaient insultés, voir molestés dans le port de Marseille ou dans les gares.
Plus grave, fut le comportement de certains français qui collaborèrent avec le Viet Minh, comme d’autres avaient collaboré avec les nazis, quelques années auparavant. Ils étaient devenus les tortionnaires de nos soldats dans les camps de concentration ou de rééducation.
N’oublions pas que sur plus de 10 000 prisonniers, 7000 ne sont pas revenus, victimes des maladies et mauvais traitements.
Raymond Burais est revenu de cet enfer dont il peut témoigner.
Le 7 février dernier, le général Juthier lui remettait les insignes d’officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur au titre des décorés au péril de leur vie D.P.L.V.
Cette haute distinction est une juste reconnaissance de la France pour une carrière exemplaire”.
Un hommage authentique qu’accompagnaient de chaleureux applaudissements.
Avec les compliments de “L’Impartial”.
L’Impartial, le 8 mars 2001